Né le 31 décembre 1948 à Paris, Patrick Cothias se surprend à commencer des études de philosophie sur les bancs de la faculté de Nanterre-La Folie, sauvagement interrompues par les évènements de mai 68. En 1970, après s’être un peu accoquiné avec Eric Losfeld (les éditions du Terrain Vague, aujourd’hui disparues), il se fait réformer du service national pour incompatibilité caractérielle et se lance pendant deux ans pleins dans un tour du monde en auto-stop.
De retour à Paris début 72 et ne soupçonnant pas encore son goût préférentiel pour le scénario, c’est comme auteur complet qu’il fait ses premiers pas de bédéiste dans les pages des journaux des éditions de Fleurus, Formule 1 et Djin. Il scénarise aussi Gazoline pour Pierre Guilmard.
En 1974, il fait une courte apparition dans Pilote, en compagnie d’un jeune dessinateur débutant du nom de Régis Loisel, qui deviendra son grand ami et avec qui il cosignera Capitaine Kerguenec, Norbert le Lézard et quelques autres bricoles
Les choses sérieuses commencent en 1975 avec les Sandberg, dont les aventures policières complètes, illustrées par Alfonso Font, sont publiées par Pif Gadget. Très vite, les créations s’enchaînent dans cet hebdomadaire : Sylvio le grillon avec Philippe Luguy, la rubrique Jean Richard raconte et surtout Masquerouge en 1980, première collaboration avec un autre jeune dessinateur en herbe du nom d’André Juillard. Tout au long des années 80, ce boulimique de la plume multiplie les projets : Snark Saga puis Trafic dans Okapi avec Philippe Sternis, Orn coeur de chien chez Dargaud avec Olivier Taffin, Coline Maillard avec Serge Carrère dans Mikado, Force 9 avec Daniel Billon et sous la houlette de Jean-Claude Forest…
C’est ensuite une longue histoire d’amour avec les éditions Glénat qui, grâce au succès des 7 Vies de l’Épervier, lui accordent leur confiance et se lancent dans la mise en chantier de nombreuses séries. Notons Les Eaux de Mortelune puis Le Vent des dieux avec Philippe Adamov, Alise et les Argonautes avec Font, Le Signe du taureau avec Philippe Marcelé, Au nom de tous les miens avec Paul Gillon, Les Héros cavaliers avec Michel Rouge, Les Souvenirs de la pendule avec Norma, Marie Tempête avec Pierre Wachs, Memory avec Sternis, L’Empereur du dernier jour avec Christian Boube, Les Sanguinaires avec Bernard Dufossé, Cinjis Qan avec Griffo, Le Lièvre de Mars avec Antonio Parras, Tanatha avec Dominique Hé, Les Chiens du bord du monde avec Wachs, Josué de Nazareth avec Victor de la Fuente, La Mémoire des ogres avec Bruno Marivain… sans oublier toutes les séries issues des 7 Vies de l’Épervier qui font l’objet d’une présentation séparée.
Pour laisser à Glénat le temps de souffler un peu, Patrick Cothias se tourne vers Dargaud et le Lombard à partir de 1995 et réalise Plume aux vents avec Juillard, Beaux rivages avec Erik Juszezak, Le Saumon avec Wachs, Les Jeux du crocodile avec Hé, La Pension du docteur Eon avec Griffo.
En 1999, un voyage en Afrique en compagnie de Loisel et du peintre Yvon le Corre lui permet de présenter un journal de bord intitulé Mali-Mélo.
Au début des années 2000, il se lance dans l’écriture de romans (Monsieur Nemo et l’Eternité au Fleuve noir, avec Jean-Marc Ligny, la « novellisation » des Eaux de Mortelune aux éditions Anne Carrière avec Patrice Ordas), sans pour autant délaisser les petits Mickeys. Il collabore au label Grand Angle des éditions Bamboo où, après Le Sceau de l’Ange avec André Le Bras, il cosigne plusieurs nouveaux romans et séries bd avec Ordas : L’Ambulance 13 avec Alain Mounier, L’Œil des dobermans avec Bob Zanat, Le Fils de l’officier avec Christelle Galland, Quai n°7 et La Rafale avec Winoc, S.O.S. Lusitania avec Jack Manini, Nous, Anastasia R. avec Nathalie Berr, Hindenburg avec Tieko,
En 2012, sa rupture avec Ordas lui permet de retrouver son statut d’auteur complet avec le tome 1 du cycle 3 des 7 Vies de l’Epervier. Pourvu que ça dure !