Il était le « soldat inconnu de la bande dessinée ». Journaliste, cinéaste et photographe, Yves Duval a en effet passé sa vie sur le front du 9e Art, n’hésitant pas à s’effacer derrière des noms aussi prestigieux que Laudy, Vance, Attanasio ou Delinx. Auteur prolifique, d’une rigueur historique implacable, il a fait les riches heures du Journal de Tintin, qu’il intègre en 1952. Il y restera une bonne partie de sa vie, signant plus de 2000 scénarios pour une pléthore de dessinateurs. De Tibet à Delaby, en passant par Follet, les époux Funcken ou Eddy Paape, rares sont les monstres sacrés de la bande dessinée à n’avoir pas collaboré avec cet homme épris d’histoire et de grande aventure. Le credo de l’hebdomadaire d’Hergé était d’instruire en amusant, et Yves Duval a très certainement contribué à faire de cette ambition une réalité. Peu de temps avant son décès, en 2009, il publie 55 ans de bulles, autobiographie conséquente, qui ressuscite l’âge d’or de la B.D., vue à travers les yeux de l’un de ses témoins et acteurs privilégiés.