Études : un an de jeux à la maternelle, des études primaires sans souci, et en secondaires (lycée et bac, pour les Français), six années studieuses de latin-maths ; puis l’examen d’entrée en fac de Sciences Appliquées à l’UCL (dur). Termine le premier cycle de deux ans avec le titre de Candidat Ingénieur Civil, après avoir ramé au moins autant que d’Aboville en plein Pacifique ; et, gavé de théorèmes, corollaires, lemmes, équations différentielles, calculs thermodynamiques et d’une dynamique des fluides aussi abstraite qu’impalpable et mal enseignée, décide d’arrêter les frais pour ne pas finir à l’asile en compagnie de l’un ou l’autre de ces ” génies autistes ” qui pullulent parmi les profs d’université.
Cursus professionnel : très simple et linéaire (logique pour un dessinateur !). Depuis longtemps assidu lecteur de bandes dessinées, rencontre Christian Denayer en octobre 1979, presque par hasard. Celui-ci lisait, dans le journal de son club de tennis, les crobards mal-habiles du candidat dessinateur, alors encore étudiant. D’un… (terme au choix) un peu moins distrait au fil des numéros. Bon ! Le p’tit jeune avait des excuses : il travaillait en dilettante, sur des… stencils (petits moyens techniques du canard).
De 1980 à septembre 1994, le nouvel assistant du dessinateur va réaliser la plupart des décors et engins des séries dont Denayer est le co-auteur, le plus souvent sur scénario de André-Paul Duchâteau. Un bon millier de planches de bagnoles, de motos, de camions, de bateaux, d’avions, de plaines immenses, de centres urbains, de rubans d’asphalte, de voies ferrées,… et de ” cartons ” chaque fois plus monumentaux.
Au passage, il donne un (petit) coup de main à Dany sur le second ” Bernard Prince ” qu’il réalise (quelques décors, l’hydravion et la création du ” Cormoran II ” à hydro-foils escamotables et propulsion nucléaire, le tout au crayon).
Essaie de déployer ses ailes au début des années 90 en dessinant quelques histoires courtes sur des scénarios de Jean-Yves Brouard.
En 1993, Christian Denayer lance ” Génération Collège ” en solo, et son assistant en profite pour travailler avec Eric Loutte sur la série ” Biggles “, ce qui lui permet de s’élever en dessinant un paquet d’avions, et même un Zeppelin, et de voir du pays en Ecosse, en Egypte ou en Malaisie. Oui, sur papier, d’accord !
C’est en 1995 que Yvan Fernandez apprend, auprès d’un éditeur bruxellois, que Philippe Charlier cherche à construire un nouveau tandem pour faire revivre la série ” Tanguy et Laverdure “. Contacts, planches d’essai fin 1995, et la bonne nouvelle à Angoulême, en janvier 1996 : Jean-Claude Laidin au scénario et Yvan Fernandez à la table à dessin. Le plus dur reste à faire : bien bosser et convaincre. Tandis que la signature du contrat d’édition connaît quelque délais, le scénario et le découpage prennent forme, puis le ” storyboard ” avance peu à peu, entre deux planches de ” Biggles ” et des illustrations humoristiques pour une revue d’assureurs. L’épisode des contrats terminé, c’est à la rentrée 1998 que commence le dessin sur les planches définitives… Et c’est fou ce qu’il y a de machins divers sur un avion militaire et sur une tenue de pilote complètement équipé ! A reproduire sans erreurs, autant que possible, merci !
Résultat : une gestation laborieuse des premières planches et quelques retards de plus… Manette des gaz aussi à fond que possible, le radar calé sur le début 2000, les ” Mirages ” 2000 (aussi !) vont enfin décoller… Hem ! Ce sera plutôt en 2002 !… Pas mal de travail sur les planches, pleines comme des oeufs, énormément de documentation à manipuler, et une organisation difficile pour la mise en couleurs. Plus la question récurrente de savoir si on en a assez fait !…