Né à Charleroi le 11 juin 1948, Franz Drappier étudie les arts plastiques à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, puis fréquente l’Académie des Beaux-Arts de Mons. En 1969, après avoir collaboré à divers supports comme illustrateur, il fait ses véritables débuts dans la bande dessinée en mettant en images quelques courtes histoires pour les journaux Spirou et Tintin. Associé à plusieurs scénaristes, il se révèle ensuite être l’un des dessinateurs les plus doués et les plus originaux de sa génération en donnant vie à des personnages faisant aujourd’hui partie des classiques de la BD.
À partir de 1975, Franz devient l’un des dessinateurs emblématiques du renouveau du journal Tintin et d’une nouvelle vague d’auteurs initiée par les éditions du Lombard. Mais ce n’est que lorsqu’il met en images ses propres histoires que Franz donne la pleine mesure de son talent. Tant au niveau de l’écriture que du dessin, sa sensibilité, sa générosité et sa truculence s’expriment alors avec une spontanéité rare.
L’année 1979 marque sur ce plan une très importante étape dans sa carrière. C’est à ce moment là qu’il crée en solo pour le journal Tintin le fameux personnage de Lester Cockney, synthèse de toutes ses inspirations, les chevaux, l’aventure et les femmes… Il rend nombre d’hommages à ces dernières, au travers surtout du personnage central de la série Poupée d’Ivoire (éditée chez Glénat) et de l’héroïne du western Wyoming Doll, paru chez Dargaud. Le succès de cette série n’empêche pas son auteur de publier quelques ouvrages historiques ou dédiés à l’équitation.
Doué d’une force de travail qui n’a d’égal que son imagination, il trouve également le temps de dessiner Thomas Noland (sur un scénario de D. Pecqueur) ou d’écrire pour des confrères. Dans les années 90, après avoir entrepris la chronique de Brougue, une ville déchirée entre l’art et la barbarie, Franz décide de publier deux envoûtantes ballades qui révèleraient ce qu’avaient été l’enfance et l’adolescence de son héros culte Lester Cockney. Il en résulte deux splendides ouvrages, Irish Melody (1994) et Shamrock Song (1996), qui comptent maintenant parmis les fleurons de la prestigieuse collection « Signé » du Lombard.
Jusqu’à la fin de sa vie, Franz continue de dessiner, en particulier sa série culte Lester Cockney. En 2002, il signe ainsi le Décalogue, sur un scénario de F.Giroud.
Lors du festival BD de Vaison-la-Romaine 2003, un hommage tout particulier lui est rendu : le Prix Spécial du Festival lui est décerné, ainsi qu’à Gabrielle Horvath, son épouse et coloriste, pour l’ensemble de son oeuvre.
Il nous a quittés le 8 janvier 2003, année de la parution de l’une de ses dernières créations Akarad, dessinée par François Plisson.