D’autres livres très remarqués suivent chez Futuropolis, tels Détours (1986), La serviette noire (1986 également), La fille du modèle (1988) ou L’option Stravinsky (1990). Dès cette époque, Götting travaille parfois en collaboration avec d’autres auteurs, comme Berberian et Stanislas pour Le pigeon, ou François Avril pour Le chemin des trois places. On lui doit également les illustrations de romans coédités par Gallimard et Futuropolis comme Le double de Dostoïevski (1989) et Le procès de Kafka (1992). Peaufinant une technique novatrice – l’utilisation sur ses planches d’un rouleau en mousse encré – Götting donne une matière et une identité inédites à son dessin, ce qui lui vaut d’être vite courtisé. Il se consacre alors pendant quinze ans à l’illustration pour la presse et l’édition, mais aussi à la peinture. Ses premiers tableaux sont présentés à la Galerie Christian Desbois (Paris) en 1992 puis chez Martine Gossieaux ou encore Barbier & Mathon, galeriste dont il a conçu le mobilier. On retrouve également Götting chez Papiers Gras, à Genève, et chez Huberty & Breyne à Bruxelles. Ce dernier établissement lui ouvre les portes de foires internationales d’art aussi prestigieuses que BRAFA, Art Paris et Art Élysées.
Infatigable créateur, Götting publie pendant cette période de nombreux livres jeunesse (La cravate de Papa (Gallimard), Quels beaux couples (Nathan)). Il est aussi le réalisateur remarqué de centaines de couvertures de romans, dont les éditions françaises de Harry Potter (Gallimard), qui lui valent une importante reconnaissance populaire. Götting collabore également avec des titres de presse aussi prestigieux que Libération, Elle, Vanity Fair, The New Yorker, Jazzman, Lire… Des grandes marques telles que Chanel, Piper-Heidsieck et Nicolas font appel à ses talents.
Après avoir concrétisés tous azimuts des projets dans de nombreux champs d’expression, Götting revient à la bande dessinée en 2004 avec La Malle Sanderson (Delcourt) où il suit les pas d’un magicien souhaitant devenir l’égal d’Houdini. Lui succède, chez le même éditeur, Happy Living (Delcourt, 2007). En 2012, Götting scénarise pour Casterman Pigalle 62-27, polar se déroulant dans la pègre du Pigalle des années 50, sur un dessin de Loustal. En 2016 le même duo propose chez le même éditeur Black dog. Götting, toujours en 2016, publie le très étrange et palpitant Watertown (Casterman).
En 2017, Jean-Claude Götting réalise Tapas Nocturnes, son premier court métrage d’animation, suivi un an plus tard par Un Café Noir, sélectionné par le réputé festival d’animation IFTS de Stuttgart, mais aussi ceux de Genève ou Montréal. En 2019, Götting réunit dans Traverser la nuit une série d’illustrations sur la thématique de la nuit (auto-édition).
En 2020, Dupuis propose dans la collection de beaux-livres Champaka Instants volés, regroupant ses peintures les plus récentes. Un émerveillement visuel total…
Avec son trait charbonneux aussi esthétique qu’expressionniste, Jean-Claude Götting s’est inventé une identité visuelle identifiable entre toutes. Grand amoureux du trait sous toutes ses formes, il est l’auteur d’albums aussi indispensables que Crève-cœur (récompensé à Angoulême), La malle Sanderson (Delcourt) ou Watertown (Casterman). Les Éditions Dupuis s’enorgueillissent de lui offrir le plus beau des écrins grâce à Instants volés, magnifique artbook publié dans la collection Champaka.