Né à Marseille en 1939, Guy Vidal débute dans le journalisme alors qu’il n’a que 17 ans. Après un bref passage à RTL (qui s’appelait encore “Radio-Luxembourg”), il entre à la rédaction de ‘Pilote’ dans les années 1960, au moment où René Goscinny et Jean-Michel Charlier reprennent le contrôle de cet hebdomadaire – “le magazine de l’an 2000” – qu’ils avaient lancé en octobre 1959.
Il partage toutes les grandes (et riches) heures de ce journal, où naissent et se croisent tous les talents de la bande dessinée “moderne” – de Tardi à Claire Bretécher en passant par Reiser, Mandryka, Gotlib, Cabu… Il en devient rédacteur en chef en 1973-1974.
Pendant que des dissidents talentueux créent ‘Métal hurlant’ et ‘Fluide glacial’, il réussit – aidé par la présence d’Enki Bilal, de Gérard Lauzier, de Pierre Christin, de Fred, de Jacques Lob, de Michel Blanc-Dumont, de Baru, de F’Murrr, de Jean-Claude Mézières, de Jean Solé, de Greg, de René Pétillon, de Régis Franc et de bien d’autres (dont Pierre Desproges !) – à stabiliser et à développer ‘Pilote’.
Dans le même temps, devenu scénariste, il travaille avec Alexis, Florenci Clavé, Antonio Parras, Morris (sur l’album “La Fiancée de Lucky Luke”, qu’il scénarise en 1985), Victor de la Fuente (“Les gringos”) et Alain Bignon, et publie, avec Michel Henry, une volumineuse et anecdotique “Aventure de Paris” (Dargaud), préfacée par Jacques Chirac.
Parallèlement, avec ses amis Patrick Cauvin et J.L. Robert, il écrit quelques comédies pour la télévision.
À partir de 1981, il s’éloigne de ‘Pilote’, mais reste chez Dargaud jusqu’en 1990, époque où il rejoint Les Humanoïdes associés. Deux ans plus tard, il rentre au bercail et prend part – après le départ de Goscinny – à la deuxième reconstruction de cette maison. Devenu directeur éditorial, heureux d’être aux côtés de Leo, de Florence Cestac, d’André Juillard ou d’Annie Goetzinger, il lance la collection “Poisson Pilote”, où s’installent la plupart des auteurs de “la nouvelle bande dessinée”, tels Lewis Trondheim, David B., Manu Larcenet ou Christophe Blain (sacré meilleur album 2001 au festival d’Angoulême pour “Isaac le Pirate”).
Après presque quarante ans passés dans la marmite de la bande dessinée et sans renoncer à y plonger de temps en temps, par plaisir, Guy Vidal prend sa retraite au printemps 2002. Il décède en octobre de la même année, à l’âge de 63 ans.