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17/06/2016
17+
Au lendemain de la Seconde Guerre, dans un petit village frontalier de l’Allemagne, un étranger est assassiné. Brodeck, affecté normalement à un travail de description de la faune et de la flore pour l’administration, est sollicité par les villageois pour écrire un rapport sur les faits qui ont conduit à ce drame. Alors, endossant la charge de la parole collective, Brodeck écrit. Consciencieux à l’extrême, il ne veut rien cacher de ce qu’il a vu. Sous sa plume, peu à peu la vérité se dévoile, un ballet macabre se met en mouvement, le ballet des villageois capables des pires agissements quand la peur les anime, le ballet de la cruauté des hommes et de la collaboration. Brodeck déroule ainsi le fil de la culpabilité, des crimes collectifs et des responsabilités individuelles, et montre toute l’ambivalence des liens entre l’écrivain qu’il est obligé d’être et la communauté qui le pousse à écrire tout en ayant peur du pouvoir de ses mots.Manu Larcenet s’attaque pour la première fois à une adaptation, celle du chef‐d’oeuvre de Philippe Claudel, Le Rapport de Brodeck (NDE : si tu trouves la traduction anglaise du titre sur Internet, tu peux l’ajouter – mais je ne sais pas s’il a été traduit en anglais). Mais lorsque l’auteur de Blast et du Combat ordinaire s’empare du texte, c’est pour le faire sien et lui donner une nouvelle vie, éclatante, sombre et tragique. Des pages d’une beauté stupéfiante, magnifiant la nature sauvage et la confrontant à la petitesse des hommes ; une plongée dans les abîmes servie par un noir et blanc sublime et violent. Un très grand livre qui pose la question de l’altérité et de la confrontation au collectif.Le Rapport de Brodeck a reçu le prix Goncourt des lycéens 2007 et prix des Lecteurs du Livre de poche en 2009.