64
1
*
26/08/2011
17+
La Comtesse est délaissée par son mari. Elle écrit à son journal intime. Elle voudrait laisser une trace de son passage sur Terre. Elle est bien consciente que son époque, le XVIIIe siècle est importante : les Lumières ! L’esprit des Lumières ! Et son cul. Car la Comtesse est délaissée, et il y a bien ce cuisinier italien qui la tenterait, mais il commet une erreur grossière du point de vue de la Comtesse : elle l’a surpris, tandis qu’elle le rejoignait dans un but TRÈS précis, entreprenant avec la vigueur qu’elle espérait trouver chez lui, une petite servante. Les états (pas les états d’âme bien sûr) de la comtesse produisent des effets chez Fragonarde, lachienne de Madame, qui, elle, parvient à s’envoyer en l’air avec le chien Phébus, mais pour mieux s’interroger : « Mais qu’est-ce que je cherche dans ce monde ? Pourquoi cette anxiété dès la fin des transports ? »On l’aura compris, voilà un projet de Joann Sfar profondément « sfarien ». Ceux qui le lisent depuis ses débuts savent qu’il y a deux sujets majeurs dans son œuvre : la philosophie et le cul. Ou l’inverse. Ici, Joann Sfar déploie une merveilleuse verve pour parler des deux, aussi brillamment pour l’un des sujets que pour l’autre, avec comme objectif tout de même de parler de l’esprit des Lumières, de la condition de la femme, de Voltaire, de la France, en un mot comme en cent. Après avoir été le « juif de service », Sfar se dit – avec le mélange d’humour et de sérieux qui font sa marque de fabrique – prêt et légitime à parler de la France. On va beaucoup rire en lisant Les Lumières de la France ! À noter que l’album sera prépublié sous forme de blog sur internet, une case par jour, chaque case étant une petite histoire en elle-même. Également : retour au dessin fouillé du Chat du Rabbin.