Cannes, août 1949. La Cadillac qui transporte l’imam le plus riche du monde et son épouse, la Bégum, vers l’aérodrome de Nice est attaquée en plein jour. En quelques minutes à peine se déroule le hold-up le plus spectaculaire de l’après-guerre : bloqué par une traction avant et menacé de mitraillettes, le couple Aga Khan se voit délesté d’un petit sac à main renfermant entre autres un diamant de 22 carats… Montant du butin : plus de 200 millions de francs en bijoux… et une rallonge en liquide !
À Paris, le jeune Atom Vercorian, fils de flic se rêvant détective privé, y voit le gros coup qui lui manquait pour lancer son agence : si son commissaire de père patauge au Quai des Orfèvres, lui saura faire parler le fameux réseau arménien ! Flanqué de Mimi, une souris au caractère bien trempé, et rejoint par Jojo la Toupie, ancienne gloire du catch catégorie poids lourds dont le passé pourrait bien être lié à celui de la Bégum, l’apprenti enquêteur remonte la piste des braqueurs, aiguillé par les anciens compagnons de maquis de son paternel…
Après les 2 premiers albums « Le coeur de Telenko » et « Les jambes de Martha », le 3ème et dernier tome de cette trilogie « La mémoire de Dillon » permet de comprendre la signification du titre « Berceuse assassine ».
Dillon est le père de l’enfant que Telenko a renversé. Un accident, 3 déchéances…au moins.
Après avoir vécu le calvaire de Telenko et celui de Martha, Philippe Tome et Ralph Meyer nous invitent à pénétrer dans le quotidien de cet Indien Navajo plongé malgré lui en enfer. Par la faute de ce couple de Blancs, jamais puni, il a tout perdu. Sa fille Hope, son épouse Shinya, inconsolable.
La vengeance est un plat qui se déguste froid et qui doit se mériter.
Dillon va reconstituer, étape par étape, le chemin parcouru par Telenko, l’homme qui lui a volé sa vie. Un véritable parcours du combattant doublé d’une quête initiatique pour cet « American Native » immergé dans des villes inhospitalières.
Dillon a vécu l’enfer. Exilé loin de sa terre. Exclu par la société des Blancs.
Un sacrifice total pour parvenir à ses fins : éliminer Joe Telenko, la source de tous ses maux. Une détermination froide et implacable que l’on se surprend à légitimer, comme on a pu être tenté de justifier la volonté de Joe d’en finir avec Martha (dans « Le coeur de Telenko ») avant de comprendre l’envie de cette épouse brisée de liquider son mari coupable de tout ce gâchis (dans « Les jambes de Martha »)…
Guidé par la berceuse qu’il chantait à sa petite Hope, le personnage de Dillon brouille encore un peu plus les pièces de ce puzzle psychologique. Sulfureux à souhait !
Martha aurait pu choisir un autre homme. Dans ce trou perdu où elle a grandi, ils étaient tous à ses pieds. A cause de ses jambes, justement – des jambes de danseuse. Mais elle aimait Joe Telenko, un type qui buvait trop et conduisait trop vite. Et depuis l’accident, la danse, c’est fini. La vie aussi.
Maintenant, Martha rumine sa haine dans un fauteuil roulant. Et pendant que Joe trimbale son taxi dans les quartiers pourris de New York, elle rampe dans la maison, fouille ses affaires et lit son journal, histoire de savoir à quoi ressemble sa vie. Rien d’étonnant : une fille qu’il culbute quand il a de quoi la saoûler, les visites à Arthur le toubib, un problème de tachychardie et quelques notes la concernant : » Je vais la tuer. «
Car Joe veut la peau de Martha, et Martha aimerait bien voir crever Joe. S’ils ne se quittent pas, c’est que chacun espère contempler un jour le cadavre de l’autre. Au fait, un petit détail. Le toubib avait raison : Martha ne marche pas parce qu’elle ne le veut pas vraiment. Quand elle veut, elle peut.
Un scénario bien bouclé et un dessin aussi sobre qu’efficace pour une balade très noire sur fond sepia. Pas de bavardages inutiles, juste un désespoir intégral sur fond de jungle urbaine.
Ce thriller intimiste, dont on attend le troisième et dernier album avec frissons et impatience, a été l’un des chocs éditoriaux de l’année 1997.
Telenko, chauffeur de taxi new yorkais, passe ses journées à trimbaler des loques dans des quartiers pourris, avec la hantise de claquer comme ce type, dans un film, qui écoutait son coeur s’arrêter tous les quinze battements.
Telenko a le coeur fatigué – un peu de tachychardie, quelques extrasystoles, sans compter le stress du métier et le plaisir sans cesse renouvelé de se faire traiter de nul par Martha, sa femme : elle est vissée sur un fauteuil roulant et elle le hait. « On ne divorce pas d’une épouse à roulettes, Telenko ! »
Elle finira par avoir sa peau, c’est sûr. Comme cette salope qu’il vient de charger dans son taxi et qui se fait tripatouiller par son amant sous le nez de son vieux mari sub-clabotant.
Alors, il décide de tuer Martha.
Mais il faut des tripes, pour abattre sa femme de sang-froid. D’autant plus qu’elle lui réserve une surprise assez dure à avaler…
Un scénario parfaitement bouclé et un dessin musclé pour une balade noire sur fond sepia, seulement éclairée par le jaune du taxi et celui du fauteuil roulant. Un thriller intimiste dans une jungle de béton, construit comme une musique qui bat au rythme inégal d’un coeur foutu.
« Vaillant : la ruine et la prison », titrent les journaux. Terrible réalité pour Michel Vaillant, incarcéré pour son rôle suspect lors de l’accident qui a coûté la vie à son frère. Avec le soutien de ses proches, il décide de passer à l’offensive : réconcilier le clan Vaillant après la mort de Jean-Pierre, redonner un avenir ambitieux à son écurie et vaincre Ethan Dasz afin de récupérer l’entreprise familiale.
Sorti de prison, c’est à Macao que Michel Vaillant va poser les jalons du renouveau du clan, malgré la détermination absolue de Dasz à les anéantir…
Hiver 1936. L’Espagne est en pleine guerre : les Républicains s’opposent aux Nationalistes de Franco. Désireux de soutenir le gouvernement espagnol, Staline fournit plusieurs chasseurs de type « Mosca » aux Répubilicains. Roman Kapulov est l’un des aviateurs envoyés par la Russie et remporte victoire sur victoire, ce qui lui vaut le surnom d’ « El rey de las Moscas ». Intervenant alors que des religieuses se font brutaliser par des soldats espagnols, Roman rencontre la belle Lulia Montago, jeune milicienne que sa réputation précède. Il ne faut qu’un seul regard pour que Roman et Lulia tombent éperdument amoureux.
Mais cette Espagne n’est certes pas propice à l’amour : entre trahisons et complots, intérêts stratégiques soviétiques et nazis, on ne sait plus très bien sur qui on peut réellement compter… Les sentiments de Roman et de Lulia seront-ils assez forts pour pouvoir survivre à l’horreur de la guerre ?
À Lhassa, le palais impérial du dictateur Basam-Damdu est anéanti par une escadrille d’Espadons, et le monde, soulagé, fête la fin de la troisième guerre mondiale.
Pendant que, dans la Chine voisine, les communistes de Mao affrontent les nationalistes de Chiang Kai-shek, le Seigneur de la guerre Xi-Li cherche à mettre la main sur un manuscrit qui lui permettra d’asseoir son pouvoir sur l’Empire du Milieu. Face aux menaces qui planent sur la région, le capitaine Francis Blake est chargé d’organiser la défense de la colonie britannique de Hong Kong. De son côté, à Londres, le professeur Philip Mortimer est amené à s’intéresser de près à une curiosité archéologique chinoise suscitant appétits et convoitises. Au même moment, le fameux colonel Olrik, ancien conseiller militaire déchu de Basam-Damdu, profite du chaos ambiant pour monnayer ses services auprès du général Xi-Li afin d’assouvir sa soif de vengeance…
Premier volet d’un diptyque, La Vallée des Immortels commence exactement là où Le Secret de l’Espadon s’achève. Les amateurs de Blake et Mortimer retrouveront quelques-uns des ingrédients qui ont assuré la renommée de la saga d’Edgar P. Jacobs : la grande aventure, l’exotisme, qui s’exprime ici dans les ruelles dangereuses de Hong Kong, l’atmosphère londonienne digne des plus belles pages de La Marque Jaune et la science-fiction, incarnée par le nouvel engin imaginé par le professeur Mortimer, le Skylantern, le tout relevé par quelques figures de traîtres et par un Olrik plus machiavélique que jamais. Écrit par Yves Sente, l’album est dessiné à quatre mains par Teun Berserik et Peter van Dongen. Inspirés par la « ligne claire » du Mystère de la Grande Pyramide, ils ont su relever ce défi graphique avec maestria et fidélité à l’esprit Jacobsien. Cet album devrait ravir les amateurs les plus pointus de la série.
Les sorcières se révoltent : elles refusent que Brynia, l’une des leurs, s’allie à la reine et aide son fils Elgar à devenir le prochain roi. En effet, elles sont convaincues que c’est Vivien, le bâtard du roi, l’être choisi par l’Inferno Flamina, qui doit monter sur le trône. De colère, Sanctus tue Brynia. La soeur de cette dernière, qui réside au château, décide alors de se venger. Elle fomente un plan terrible : réveiller Tête noire, cette créature dont la seule évocation faisait trembler chaque être vivant. La reine Jamaniel suit les ordres de la sorcière et se rend auprès de dame Ceylan, l’unique femme à avoir eu un enfant de Tête noire. Sous la menace, elle obtient l’information qu’elle veut : le lieu de la dépouille de la créature. Néanmoins, dame Ceylan n’entend pas laisser la reine agir à sa guise et, accompagnée de sa fille Oriane, elle compte bien retrouver Tête noire avant la reine qui, par ailleurs, tente de tuer Vivien…