Destination Goulag

Prise entre les feux croisés du Grand conseil de la mafia, du gouvernement russe et des intérêts pétroliers, Najah est dans une situation dramatique. Arrêtée par l’armée russe et reconnue comme ancienne combattante tchétchène, elle est condamnée au peloton d’exécution, et pour cela envoyée au goulag. Là, elle découvre les conditions inhumaines, la solitude extrême, les interrogatoires musclés et une éventuelle alliée. Parviendra-telle à s’enfuir et sauver sa peau ?


…courent dans la montagne

Le Génie des Alpages se fait rare – un album en moyenne tous les 2 ans – alors sachons l’apprécier à juste titre avec la parution de ce quatorzième album forcément génial…

Dans les alpages de F’murrr les moutons parlent, se rebellent et philosophent tout en broutant de l’herbe bien grasse. Le berger doit supporter des fonctionnaires européens zélés, des vendeurs de tapis navaros, des touristes insupportables quand ils appellent de leur portable et les moutons se demandent quand même si la grippe aviaire ne les concernerait pas un peu…

Série phare de l’humour absurde et intelligent (c’est compatible), série emblématique du journal Pilote qui a influencé toute une génération d’auteurs réunie notamment dans la collection Poisson Pilote, Le Génie des Alpages échappe à toutes les modes.

Un authentique chef d’oeuvre signé F’murrr.


Coeur de Bourges

Le tour de France du compagnon Colin Tranchant se poursuit pour l’amener cette fois dans la région de Bourges. Son périple a pour but de percer le mystère de la  » Pierre Parfaite  » ainsi nommée en raison de son importance dans l’architecture médiévale. Mais cette pierre touche aussi au symbole de l’église menacée par des forces occultes…

Un récit qui n’est pas sans rappeler Le Nom de la rose d’Ecco dans son contexte historique aux ambiances parfois fantastiques.


Submerman et le Grand Cloaque

Submerman « l’aquatique » — un être innocent et sage qui ne ferait pas de mal à une pieuvre — vit seul au fond de la mer, depuis que des barbares couverts d’écailles ont enlevé son peuple.

Il s’est fait un ami, le commandant Goujon. Mais trois « calamités » (l’Amiral, Emile Plancton et Lebahu) s’intéressent aussi à lui, avec des intentions moins cordiales : l’aquatique connaît bien l’océan, et qu’est-ce qu’on trouve au fond de l’océan ? Des trésors engloutis.

Submerman rêve dans son épave, quand le trio infernal (fraîchement sorti de prison) vient lui piquer ses « babioles » — quelques trésors qu’il garde pour le plaisir des yeux. Le commandant Goujon arrive à la rescousse avec le sous-marin Océonox, et ils partent ensemble à la recherche des pirates. Mais tandis qu’ils explorent les Monts ténébreux en moto aquatique, ils perdent le contact avec l’Océonox et se retrouvent devant une sorte d’énorme bouchon. Ce qui rappelle à Sumerman une légende de son enfance : il y a bien longtemps, des démons sortis d’un gouffre baptisé « le Grand Cloaque » tourmentaient les aquatiques, qui avaient construit un énorme bouchon pour leur interdire l’accès de la mer.

Mais tout à coup, le bouchon se soulève, un tourbillon les aspire et ils se retrouvent chez les barbares couverts d’écailles : les Hydreux, Hydros II empereur du Grand Cloaque, et la princesse Hydrella — une jeune personne de caractère. Pour tout arranger, les trois pirates sont arrivés à se faire passer pour des dieux. Et quelque part au coeur de cet obscur marais souterrain, les aquatiques sont maintenus en esclavage.

Les deux héros (avec l’aide de cette andouille de Lebahu) arriveront à sortir et à délivrer les aquatiques. Mais quelque part dans le Grand Cloaque, l’Amiral et Emile Plancton sont toujours libres. Et quelque chose nous dit qu’on va encore entendre parler deux…

Le premier Submerman est né en 1967 dans Pilote, grâce aux talents conjugués de Lob et Pichard. En souvenir de l’enfant qu’il était, qui « trouva tant de choses dans cette extraordinaire auberge espagnole », Pierre Le Gall le fait revivre dans un remake qui n’a rien à envier au modèle : plein de fraîcheur et d’humour, imprégné de « ce Merveilleux sans lequel les enfants pousseraient mal ». Quant aux adultes qui ont bien poussé, c’est avec grand plaisir qu’ils retrouvent le charme naïf de cette aventure marine.


Par les Chemins de l’Espace

Non, cet album de Valérian n’a pas rétréci. Il est seulement un peu à part… Autour des années 70, Goscinny et Charlier, alors capitaines du journal Pilote en pleine gloire, lancèrent l’idée d’un recueil trimestriel au format de poche, présentant sur 268 pages un choix d’histoires courtes des stars du journal. C’est ainsi qu’on retrouva dans le Super Pocket Pilote Astérix, Blueberry, Barbe-Rouge, Lucky Luke, Iznogoud, Philémon, Achille Talon et bien d’autres.

Et Valérian, qui débutait une brillante carrière d’agent spatio-temporel, atterrit dans le Super Pocket avant même la sortie de son premier album. C’est ainsi que ces sept récits sont venus s’intercaler entre la Cité des eaux mouvantes et le Pays sans étoiles, sept aventures au cours desquelles Valérian tombe dans un cimetière d’astronefs, délivre les hommes-oiseaux des pattes du Grand Collectionneur, retrouve Laureline sur la planète-méduse, communique avec les télépathes de la Planète triste, supporte les humeurs de ses clones – un vieillard et un gamin – et explore toutes sortes d’endroits plus ou moins incongrus, où l’on peut grandir, rapetisser ou rajeunir.

Ces aventures ont constitué pour Mézières et Christin une espèce de laboratoire d’idées, où ils ont créé des personnages, une faune, une flore, et jonglé dans l’espace-temps avec cet humour qu’on retrouvera tout au long de la grande saga de Valérian.


On ne patine pas avec l’amour

Nous avions quitté le truculent mousquetaire philosophe dans une baignoire en galante compagnie. Par la magie de la Bande Dessinée, on le retrouve à bord d’un galion voguant sur le Pacifique où il ne peut s’empêcher de séduire la compagne du capitaine Scorpione, se battre en duel, puis après moult péripéties épouser la fille d’un roi d’une île perdue ressemblant furieusement à Hawaï.

Délicieuse aventure parfois paillarde, toujours brillante, ce troisième tome du Minuscule Mousquetaire, tout en couleurs directes, ravira les amateurs de philosophie, d’amour et d’îles paradisiaques.


Saison 1

Après les très remarquées Autobiography of me too, Bouzard s’attaque à cette magnifique institution qu’est le Foot. De l’élection de Michel Platini à la tête de l’UEFA à la coiffure des footballeurs italiens en passant par la blessure de Djibril Cissé et la choucroute d’avant match, Bouzard nous régale de quelques tacles bien sentis. Cet album reprend les pages parus dans So Foot et les strips de Libé durant la coupe du Monde ainsi que des inédits. De quoi prouver à la face du monde ébahi que le foot ne rend pas que stupide et violent, il peut aussi rendre drôle. À noter que la magnifique couverture se déclinera en quatre superbes couleurs rappelant à l’amateur éclairé quelques équipes mythiques.

Quatre couvertures seront disponibles :

L’une d’un magnifique bleu clair pouvant faire penser à celui d’un club mythique des bords de la Méditerranée, vainqueur d’une coupe d’Europe.

L’autre d’un vert superbe pouvant rappeler des maillots ornés d’un logo Manufrance.

Le troisième sera jaune canari, comme on les aime en Bretagne.

Et le quatrième sera d’un incroyable bleu roi pouvant faire penser à celui d’une équipe nationale ayant brillée en 98 et 2006.


Empreinte du Sorcier (L’)

Suite et fin de l’aventure extraordinaire de Jacques en Islande, qui a vu le jeune homme débarquer sur l’île lointaine, et être mêlé à une affaire de sorcellerie terrifiante. Quelques cadavres plus tard et quelques sublimes paysages plus loin, tous cherchent à savoir qui est véritablement le sorcier qui répand le mal sur l’île, et surtout, dans quel corps il pourrait se cacher ?

Une conclusion dramatique et époustouflante d’une belle série d’aventure et fantastique.


Fjords de l’ouest (Les)

Le père de Stina, la jeune fille qui a recueilli Jacques à son arrivée en Islande, risque l’immolation par le feu, en raison de ses pratiques païennes. En route pour les fjords de l’ouest de l’île, Jacques rencontre un homme lui même en rupture de ban. La quête du jeune Français sera désormais moins solitaire, mais pas forcément moins agitée : les autorités ont lancé à ses trousses une troupe chargée de le ramener et de le juger. La sentence serait le bûcher, puisqu’il est convaincu de sorcellerie ! Bientôt, Jacques et son compagnon croisent la route d’une véritable sorcière Islandaise…

Deuxième volume de la trilogie. Nous entrons plus avant dans le monde de la sorcellerie islandaise, tout en suivant la quête de Jacques, en route pour les fjords mystérieux de l’ouest de l’île. Dépaysement et suspens garantis !


Cartland Intégrale – tome 3

Cartland, trappeur solitaire, croise la route de deux déserteurs qui fuient les ravages de la guerre de Sécession. Il rencontre également son fils, qu’il avait laissé à la garde de la tribu indienne de sa femme ainsi qu’un cheval magnifique qui l’emmènera en Californie.

Cette dernière intégrale comportera Les Survivants de l’ombre, L’Enfant Lumière et Les Repères du diable. Trois chefs-d’oeuvre d’émotion et d’humanisme, résultat d’un équilibre subtil entre la plénitude du dessin de Michel Blanc-Dumont et l’écriture sensible et sans concessions de la regrettée Laurence Harlé.

Les Survivants de l’ombre (prix du meilleur album à Angoulême en 1988) nous narre la rencontre de Jonathan Carltand avec deux « bounty-jumpers », ces soldats qui désertaient puis se réengageaient pour toucher la prime d’engagement. La guerre de Sécession fait alors rage, broyant les hommes et laisant dans les âmes des plaies qui ne cicatrisent pas.

Une histoire qui en dit long sur notre société « civilisée » et ses valeurs.

L’Enfant Lumière raconte comment Cartland va retrouver son fils laissé à la garde de Black Turtle, le père indien de sa femme assassinée. Des retrouvailles difficiles qui permettront cependant à ce personnage déraciné de se trouver un but.

Les Repères du diable, enfin, où Cartland est témoin de phénomènes inexpliqués et angoissants, attribués au diable. Mais notre héros sait bien que le mal se trouve plus souvent dans le coeur des hommes qu’au dehors. Dans l’hacienda de Dona Violante le drame couve dans une ambiance délétère, avant d’éclater dans une surprenante conclusion.

Ces trois tomes qui closent la série constituent une véritable apogée, tant dans le dessin de Blanc-Dumont, alors que sommet de sa maturité graphique, que dans la construction des histoires et les dialogues de Laurence Harlé, scénariste inspirée qui donne à la série son humanisme et sa force.