44 gags de Sylvain et Sylvette où l’on retrouve bien évidemment les Compères, toujours aussi filous mais aussi tous les amis de la foret, Gris Gris l’âne débrouillard, Alfred le chien vigilant, Huluberlu le hibou ou Mignonnet l’agneau fanfaron.
Qu’ils sont bêtes, ces compères ! Pas très sympathiques, mais si drôles…Il y a le renard, chef de bande, le loup, le sanglier et l’ours. Celui-là, c’est vraiment le plus bête ! Par exemple, quand compère Renard propose de mettre un masque pour effrayer les habitants de la chaumière, devinez ce qu’il choisit ? Un masque…d’ours ! Le disque préféré du chat Moustachu est… la Truite de Schubert ! Le médecin met le monsieur tombé de cheval au » régime sans selle » ! Une avalanche de gags pour ce 47ème album des aventures de nos petits paysans préférés… Attention, les compères vont vous faire mourir de rire ! Mais Sylvain et Sylvette aussi ! C’est l’occasion pour Pesch et Belom de nous concocter un recueil de gags savoureux en une page…Les deux jeunes héros n’ont pas bougé d’un pouce depuis ce jour de 1941 où ils ont été créés par Maurice Cuvillier. Nos parents lisaient leurs aventures avec plaisir, nos enfants suivent leurs traces.
Sylvain et Sylvette, charmants et indémodables, réconcilient les générations autour de leurs albums. Une série aussi attachante qu’amusante qui fera le bonheur des petits et même des grands ! Cette fois-ci, les petits vont se régaler de gags imaginés avec tendresse par les deux auteurs…
Stars, aristocrates, tops models, héritiers, homme d’affaires en tous genres : la société off shore est la chasse gardée de Tony Corso, détective privée qui navique dans les eaux de la jet set comme un poisson dans l’eau du port de Saint Tropez. Parfois les eaux sont plutôt troubles, et c’est dans ces occasions là que ses services « discrets et efficaces » sont appréciés…
Sa réputation parle pour lui, ses amis mais aussi : Anémone de Courville n’a pas manqué de vanter à un chanteur à la mode – Dustin – l’efficacité de Tony. Dustin, qui a gagné la finale du concours télévisé « La star de l’été », est en tournée dans le sud et doit participer au dernier prime time de l’émission. Problème : des messages (forcément) anonymes menacent Dustin avant le grand show médiatique et Tony est chargé de découvrir qui le fait chanter (…). Et pourquoi.
Tony, qui ne regarde jamais la télévision et n’est pas du genre à se laisser impressionner par le premier roquet de service à s’afficher sur les écrans télés et dans les pages people des magazines, a suffisamment de caractère et d’expérience pour supporter les crises de nerf de ses clients, à partir du moment où ceux-ci sont solvables.
L’hystérie de Dustin, qui a tendance à se se prendre pour une nouvelle star du rock, n’impressionne guère Tony. Non, ce qui l’inquiète serait plutôt l’univers dans lequel gravite ce chanteur dont le talent est inversement proportionnel à la vulgarité. La menace vient-elle de fans hystériques ou de ceux qui tirent les ficelles en coulisse ? Et là, les prédateurs ont autrement plus d’envergure.
Télimage, la société de production qui organise le show, n’a guère d’états d’âme, seuls le succès et l’audience comptent. Jusqu’où ? Pendant ce temps l’heure du prime time approche inexorablement et les messages anonymes se font de plus en plus pressants…
Une série policière qui tranche résolument avec les poncifs du genre abordant avec clairvoyance (et cynisme) des sujets sensibles comme les dérives de la télé réalité et ses stars kleenex qui font les beaux jours des sociétés de production et des chaines de télé. Un regard lucide pour ainsi dire unique en bande dessinée que l’on doit à Olivier Berlion, auteur du scénario et du dessin. Celui-ci, précis et efficace, est admirablement servi par des dialogues qui font mouche à chaque case.
De la maison à la route, un chemin serpente dans les collines. C’est par là que le père d’Ascension est parti, on ne sait pas où. De toute façon, la mère dit que la route ne va nulle part.
Ascension a pour ami un cochon. Et elle espère qu’un jour, son cochon arrivera à s’envoler – le jour de ses seize ans, ça serait bien, il l’emmènerait avec lui. Dans ce but, elle collectionne les plumes pour lui fabriquer des ailes. Parce que « faire voler un cochon, c’est une sacrée raison de vivre ».
Là-dessus passe Victorien, un prince (charmant) qui joue de la trompette. Bien sûr, Ascension aime Victorien, mais sa mère crie : « Une fille qui rêve est une fille perdue. » Elle a d’excellentes raisons de croire ça. Car, dans ce paysage bucolique et fleuri, il y a aussi la boue et l’orage, et Hector le taxidermiste, chasseur et violeur, qui tue tout ce qu’il touche. Et puis il y a « le saisi » (l’idiot), mais lui, il est définitivement ailleurs.
Evidemment, tout ce qui relevait du rêve se brisera. Mais ça fera comme un grand appel d’air. Et Ascension, après avoir libéré les oiseaux empaillés, prendra la route du bout du chemin, celle qui ne va nulle part.
« L’enfance n’est supportable qu’une fois », dit Ascension. (Une bien belle phrase, à mettre en exergue de toutes nos cogitations sur le sujet.) Et l’enfance est finie. « Le cur d’Ascension, c’est ce fil fragile qui nous relie à ces lointaines années », écrit Schuiten dans sa préface. Et sous la plume de Séraphine, si sensible aux secrets des enfants et à leurs exigences, le monde adulte s’écroule – tant pis pour lui, il sentait la mort – devant une jeune fille qui veut « être heureuse tous les jours » et s’en va.
Depuis l’aube des temps, les forces du bien et du mal s’affrontent. A Malheig, contrée sauvage des Highlands, le dragon est revenu pour conquérir la puissance des dieux.
Rokson, qui vécut il y a 2000 ans et lutta pour la survie de son clan, revit au XXe siècle en la personne de Donan, son double. Le vieux Kyle et Shona soutiennent Donan dans le présent, tandis que Thyal et Eir aident Rokson dans son lointain passé.
Le centre de cette lutte féroce, c’est maintenant le jeune Rokson, fils de Rokson et de Eir. Et tandis que Draco tente de posséder l’esprit de l’enfant, Thyal décapite Draco.
Mais le sang empoisonné de Draco pénètre le corps de Thyal…
Donan arrivera-t-il à sauver Rokson ? Vous le saurez en lisant ce quatrième et dernier volume d’un voyage fantastique aux frontières du temps, en compagnie d’un Highlander qui vit à des siècles de distance deux vies jumelles dont l’enjeu est l’ordre, ou le chaos.
Revoilà l’adorable Nab, seul spécimen présentable d’une apeupréhistoire de bestiaux tarés au QI globalement négatif : il y en a même un qui oublie d’ouvrir les yeux quand il se réveille – on imagine le reste de sa journée…
Nab se distingue nettement de cette masse stupide et pas tellement laborieuse. Il s’exprime, invente (le mini-cyclone à essorer les salades, la piscine privée, la psychanalyse) et s’épanouit l’esprit en obéissant à des impulsions artistiques urgentes. Il édifie un dolmen « à la sueur du front de ses propres mains » et le dédie à Manon en gage de son amour éternel. Il a à peine fini son oeuvre qu’un patapouf cornu s’assied dessus et l’écrabouille.
Pauvre Nab. Quand il ne se fait pas pisser dessus par un mammouth laineux, il se fait réduire en purée par la gendarmerie. Et puis il y a Manon, qui arrive à ses rendez-vous avec 27 jours de retard. (Avant, c’était 23). Mais Nab a le moral. Il résiste avec un entêtement farouche. Par exemple, il veut démontrer que la fonction crée l’organe, et non le contraire. En clair, puisqu’il a envie de voler, il va forcément lui pousser des ailes. Il en est à sa 572ème tentative du haut de la falaise. Et toujours pas d’ailes. Ce qui prouve finalement que l’organe crée la fonction et qu’avec Herlé et Widenlocher, on s’instruit en s’amusant.
L’action se déroule quelque part avant (ou après, c’est selon) J.-C., à la période dite de « l’apeupréhistoire ». Selon les auteurs, cette période aurait été peuplée de drôles de créatures dont Nabuchodinosaure (Nab pour les intimes). Pas tout à fait dinosaure ni vraiment homme, Nab est toutefois doué de parole et, surtout, d’un solide sens de l’humour qui lui permet de supporter les désagréments de l’apeupréhistoire…
Nab doit être salement fier : il a récolté l’Alph’art Jeunesse d’Angoulême 1990. Pour une bestiole qui remonte à 70 millions d’années (ou 300 millions ou 5 milliards), c’est une réussite. Et puis ça doit la consoler de vivre au milieu d’un tas de mochetés puantes et de crétins notoires.
Tandis que lui, il est intelligent. Il vient de découvrir à quoi servent les arcs-en-ciel : avec un bon élastique, ça fait un lance-pierres correct pour réexpédier les comètes chutées par erreur. Par ailleurs, c’est en cherchant à résoudre la quadrature du cercle qu’il invente le triangle. Pourtant, bizarrement, cette intelligence ne l’aide en rien quand il s’agit de se faire estourbir, ratatiner, réduire en purée. Par exemple, prenez cet épisode qui nous est livré en VO (idiome apeupréhistorique en l’occurrence), suite à une grève des traducteurs. On ne comprend rien, sauf un détail : il se fait encore aplatir par un gros teigneux. Et puis, il suffit qu’un bébé mammouth laineux perde sa « défense de lait » (trente kilos au bas mots) pour qu’il se trouve dessous. (A propos, savez-vous que les mammouths laineux butinent au printemps, dans un posture que Nab trouve ridicule ?) Il invente aussi la bande dessinée, dans le but de se faire du pognon, tout plein de pognon, un max de pognon. Et là, il faut bien admettre que son intelligence ne va pas sans une certaine naïveté.
Après avoir vécu de petits larcins, Isaac (qui a repris la peinture) et son copain Jacques se mettent au vert pour se faire oublier. Mais cet état de grâce ne dure pas. Jacques est obsédé par une belle aristocrate avec laquelle il fait des cochonneries raffinées — il en devient beau —, et Isaac apprend que son Alice, fraîchement mariée à Philippe du Chemin Vert, s’est embarquée avec lui.
Tout le monde veut la peau de tout le monde et tout le monde se cache, à grand renfort de déguisements grotesques et de cavalcades dans un Paris d’époque, sombre et hostile. Et puis, comme dit Le Portugais : « Como é que queres trabalhar com tipos com testiculos no lugar do cérebro ? », en clair : comment voulez-vous travailler avec des types qui ont les testicules à la place du cerveau. Surtout Jacques, qui est raide amoureux et maîtrise mal ce phénomène inédit. D’où une ambiance survoltée, pour ce second épisode du deuxième cycle des aventures d’Isaac Sofer, fresque éblouissante déjà primée à Angoulême (meilleur album 2002), dont chaque épisode est un événement très attendu.
Petite devinette : pourquoi les dinosaures sont-ils toujours bronzés impeccables ? (mais si, mais si !) Facile ! Parce qu’on les représente toujours hantant des bleds paradisiaques, pleins de fougères hautes de cinq étages, de plages immenses sans un seul vendeur de cacahuètes, le tout sur fond de volcans éructant comme dans les films de Cécile B. de Mille.
Et pourtant ! Vu le nombre d’ères glaciaires qu’a connu notre belle planète, les dinos ont dû comme tout le monde, à un moment donné, se souffler dans les pattes et se battre les flancs pour tenter de se réchauffer.
Quelles furent les conséquences de ce changement climatique pour les chères bestioles ? Quelles nouvelles inventions découlèrent de cette épreuve infligée à une population qui, n’ayant pas encore inventé l’aiguille, n’avait même pas la ressource de se tricoter une bonne écharpe de pure laine ? Bonnes questions. Herlé et Widenlocher, les chercheurs bien connus qui dissèquent depuis onze albums les tribulations apeupréhistoriques de Nabuchodinosaure (Nab pour les dames), se sont enfin penchés sur le douloureux problème.
Partis donc du principe que le fond de l’ère est frais, et même glacial, nos célèbres chercheurs en déduisent que le gel des cellules grises a eu pour étonnante conséquence la découverte du jeu d’échec (incroyable, non ?), qu’un froid super glagla ne fut pas sans conséquences sur les rencards amoureux et que l’abominable singe des neiges a eu des idées de jeux de baballe aussi sottes que grenues.
Mais que les lecteurs un peu frileux se rassurent. Ils pourront s’échauffer en dégustant d’abord quelques histoires se déroulant sous le beau soleil habituel de la série.
Le sanguinaire Cirilo Parra a tué l’homme-puma pour expier les pêchés de son défunt père. En vain : si le fantôme errant a retrouvé le chemin de la tombe, la malédiction d’une indienne frappe toujours ses enfants. Leur salut viendra peut-être du voyage de Bartolomé, le jeune oracle dont les visions ont jusqu’alors guidé les pas des gauchos maudits.
Parce qu’il ne veut pas finir comme la lune « qui voit dans l’obscurité mais reste seule », Bartolomé part vers la mer. Tout en suivant les pas d’une femme rêvée par son parrain, il va à la recherche de la femme réelle.
Sous la plume de Jorge Zentner et les pinceaux de Carlos Nine, le rêve tutoie la réalité, qui elle-même flirte avec les mythes et les légendes. Leur écriture lapidaire a la puissance des rêves, celle de nous transporter ailleurs, d’éveiller en nous un écho sans que l’on comprenne réellement pourquoi.
Passion et vengeance sont les deux mamelles de ce conte fantastique aux résonances terriblement humaines. Car le chemin de Bartolomé, qui quitte la mère Pampa pour aller quérir la mer de ses rêves, est celui de tous ici-bas. Son parcours est celui du lecteur, qui chemine vers le bout de l’histoire, et apprend progressivement à discerner la réalité qui se cache au coeur des images oniriques.