À la recherche d’Ulysse

Plus de dix ans après le départ d’Ulysse à la guerre de Troie, Télémaque, son fils, s’impatiente et décide de partir à sa recherche. Il faut dire que désormais, le temps presse : à défaut d’avoir retrouvé le corps de son père, Télémaque ne pourra pas accéder au trône d’Ithaque à sa majorité. Pire, sa mère sera obligée d’épouser un prétendant qui deviendra le nouveau roi de l’île. Plus inquiétant encore, il se murmure que Néoptolème, fils d’Achille, roi de Phthie et véritable psychopathe, a levé une armée pour envahir Ithaque et d’autres territoires de l’alliance achéenne.


L’homme qui est entré dans mon lit

Après l’épisode de la plage de Brighton, Maggy attend que ça se tasse. Elle a de quoi patienter : un nouveau mec, un joli magot de 15 000 livres qui attend son heure, et même une nouvelle enquête pour gagner un peu d’argent frais. Le principal, c’est de ne pas donner prise aux possibles soupçons de Sheena qui, tout flic ripou qu’elle est, n’en reste pas moins flic… avec une revanche à prendre.

Une nouvelle étape dans le quotidien de Maggy Garrisson, dont la vie n’est pas exactement un roman mais bien plutôt un polar, avec ses dialogues bien serrés, ses hasards qui n’en sont pas forcément et ses pintes sans faux col au pub du coin. Accompagné de Stéphane Oiry au dessin, Lewis Trondheim confirme la très bonne surprise avec ce tome 2 sans concession et blindé d’un humour qui n’est pas chargé à blanc.


Les enfants des autres

Contrapaso, comme un chant à deux voix : une enquête au long cours, à contretemps, magistralement orchestrée sur près de 150 pages par Teresa Valero.

À Madrid, en 1956, à la rédaction de La Capital, tout semble opposer Léon Lenoir, le jeune reporter fougueux qui vient de débarquer de Paris, et Emilio Sanz, un vétéran des faits divers, aguerri aux pratiques de la presse dans cet état policier. Ces deux-là ont en commun ce besoin de vérité chevillé au corps et les quatre vertus désignées par Camus qui permettent au journaliste de rester libre même en dictature : la lucidité, le refus, l’ironie et l’obstination. Aidé par la charmante Paloma Rios, illustratrice, le duo remonte la piste d’un meurtre pour découvrir le sort des femmes victimes de la dictature au lendemain de la guerre civile.

Avec son suspense et ses rebondissements de grand spectacle, le polar perce surtout le mystère des théories racistes et déterministes de l’idéologie fasciste, en mémoire des crimes de la dictature, dans la perspective de l’héritage.


La ville qui ne dort jamais

New York, dans un futur proche mais apocalyptique… Le chaos règne et la brume fait apparaître des créatures terrifiantes. Les adultes sont sous l’influence d’une entité monstrueuse et les enfants doivent s’organiser pour survivre. Comment le monde en est-il arrivé là ? Que sont ces créatures ? Que veulent-elles ? Peut-on vaincre ces monstruosités ?


Hibakusha

Ludwig Mueller est un traducteur-interprète allemand aux ordres du parti hitlérien. Alors que la Seconde Guerre mondiale entame un virage inquiétant, ce mari désabusé et père peu préoccupé par sa famille est envoyé à Hiroshima afin de travailler sur des documents confidentiels, au contenu crypté. Là-bas, il lui est cependant impossible d’échapper à ses tourments qui se gravent dans sa chair et lui causent d’intenses douleurs. C’est alors que sa rencontre avec une belle Japonaise va bouleverser toutes ses convictions, jusqu’au plus profond de son âme…


La planète du singe

Jack n’est pas un petit garçon comme les autres. À l’origine, il est un « cikavac », un esprit de la forêt capable de se transformer en n’importe quel animal. Adopté par une famille d’humains, il sait qu’il va grandir et qu’il perdra peu à peu accès au merveilleux et à la nature. Ses transformations sont désormais limitées à une seule métamorphose par espèce. Mais l’heure n’est pas encore au deuil de l’enfance. Les rassemblements anormaux de singes inquiètent. En compagnie de son ami Malek et de Floche, la luciole, Jack se laisse entraîner par un tamarin en quête du dieu des singes Numan et de ses trois gardiens.


La technique du périnée

JH a rencontré une fille via l’appli de rencontres OKCupid. Elle s’appelle Sarah, mais il n’en sait pas davantage. Régulièrement, ils se connectent sur Skype et se font jouir mutuellement. Leurs échanges, brefs et solitaires, finissent par obséder JH, qui essaie de convaincre Sarah de dîner avec lui. S’instaure alors entre eux un étrange jeu de séduction qui ne dit pas son nom, mais qui va amener JH à relever le défi sexuel – ou d’abstinence sexuelle – que lui lance Sarah.

Jusqu’à quel point notre rapport à la séduction est-il conditionné par les moyens techniques dont nous disposons, et par les pratiques qui en découlent ? Comment parler, en 2013, de l’éclosion du sentiment amoureux en cette heure paradoxale d’hyperconnexion aux réseaux et d’intense solitude individuelle ? Telles sont les pistes de réflexion qu’explorent Ruppert et Mulot dans ce récit très contemporain, qui interroge, à travers la relation qui se noue, à leur corps défendant, entre JH et Sarah, les notions de désir, de rencontre, de dévoilement et de libertinage. Dans un monde où, grâce aux technologies de communication, tous les possibles semblent ouverts, JH va se trouver confronté à de nouveaux codes – pas forcément moins astreignants que ceux traditionnellement assignés aux relations amoureuses –, et il n’échappera ni au manque, ni à la frustration ni à l’attente. Jouant habilement de la métaphore sexuelle et de ce qui, en creux, à force de ne pas vouloir être dit, devient assourdissant, Ruppert et Mulot nous invitent à les suivre dans le dédale des jeux de la séduction et du hasard.


La peine du serpent

Le jour de son mariage, le clan de Harald Larsson est attaqué et emmené en esclavage. La saga de sa vengeance se confondra avec le combat des Vikings et des Francs, de leurs deux mondes, leurs deux civilisations, leurs deux religions.
C’est durant l’automne 794 que la destinée de Harald Larsson bascule : sa famille et son clan sont attaqués et massacrés ou réduits en esclavage, le jour même où il devait se marier avec la merveilleuse Lina. Björn le Beau, son ravisseur, est un svear (un viking) banni par les siens, qui semble revenu pour se venger du clan Larsson.
Dès lors, Harald n’a plus qu’un seul but : reconquérir sa liberté, retrouver sa fiancée et venger l’honneur de sa famille. Des rudes hivers scandinaves, que les svears appellent « la Peine du serpent », aux murailles de Rome ou aux forteresses d’Aix-la-Chapelle, le jeune homme devra surmonter maintes épreuves, imposées par des hommes ou des dieux… Sa tragique histoire d’amour se liera au destin d’une Europe naissante. Car derrière le sanguinaire Björn le Beau plane l’ombre d’un faiseur d’empire nommé… Charlemagne.