Ça y est, Mariette est enceinte. Manu aussi. Alors, il potasse Laurence Pernoud©, qu’il trouve très évasive sur les affres du futur papa, et il s’entraîne activement — avec simulation du jour J, valises dans le vestibule et repérage du trajet. Bref, il s’angoisse. Pour se détendre, il va au festival de BD de Château-Moignon. Ça ne le détend pas, mais il se fait un copain — le lama Dondup, dessinateur tibétain exilé — et remporte la Gomme de Bronze. Et puis, évidemment, il rate la naissance. Pendant qu’il erre dans la neige, occupé à traquer un sanglier fictif, le bébé naît grâce aux bons soins de la vieille Mortemont — qui, contre toute apparence, fut (jadis) jeune, amoureuse, résistante et sage-femme. Les gens sont stupéfiants. Le charme de cette série tient à l’extraordinaire complicité de Ferri et Larcenet, qui s’entendent si bien pour faire passer, avec la même tendresse et la même drôlerie, la vraie vie dans ses moindres détails. « Le Vaste monde » est, encore une fois, une merveille d’humour et d’émotion, sur un sujet qui va faire vibrer les futurs papas et mamans, ceux qui sont déjà papas et mamans, ceux qui furent des enfants, ceux qui ont un chat caractériel (c’est un pléonasme), et tous les amateurs époustouflés par le graphisme de Larcenet (Gomme de Bronze d’Angoulême 2003 pour « Le Combat ordinaire »). Ça fait du monde.
Léna et les trois femmes
Réfugiée en Australie, Léna tente de reconstruire sa vie loin de la violence aveugle des attentats. Les services secrets, cependant, ne l’ont pas oubliée. Elle doit bientôt replonger dans la folie humaine, passant par une Géorgie très trouble et un camp d’entraînement sub-saharien, avant de finir dans une planque parisienne en compagnie de trois femmes vouées au martyr. Pierre Christin et André Juillard reforment le tandem qui nous avait tant bouleversé avec Le Long voyage de Léna, et signent une oeuvre rare, à la fois politique et contemplative, qui donne à décrypter notre monde torturé.
Trompe la mort
Marcel est à la retraite et veuf. Il aime dire au cimetière du village que son heure n’est pas encore venue. Il tombe un jour sur un clairon qui lui rappelle le sien et la guerre. Cette « drôle de guerre » qui s’est achevé par la débâcle, au cours de laquelle il perdit son instrument. Marcel s’est mis en tête de trouver son clairon quand sa petite-fille passe le voir. Andréa est à la tête d’une petite entreprise : elle conduit un bus qui va de village en village, en prenant son temps. Le grand-père et la petite-fille partent de concert à la rechercher de l’instrument et des souvenirs de cette période troublée.
Mémoires de la Guerre civile – tome 2
Notre monde, dans un futur proche… La population se répartit dans les Enclaves – endroits pour riches citoyens – et dans les Territoires – zones de non-droit où les habitants sont « régulés » par les Sections d’intervention. Chef d’une de ces sections, Vivian fait des cauchemars récurrents dans lesquels il est responsable de la destruction des Enclaves qu’il doit protéger… Lors d’une mission dans un Territoire, Vivian et sa section capturent un clandestin qui annonce la venue d’un libérateur des réprouvés et exploités : le Tiqqun.
Black Op – tome 4
Alors que les tueurs de l’ex KGB débarqués en force aux États-Unis, se cachent, attendant le déclenchement d’une opération secrète, Floyd Whitman remonte la piste de ses dangereux souvenirs d’agent secret, sur les traces de la mafia russe, et de son ancien amour, Lovna.
Plongée passionnante dans les arcanes de la Guerre Froide et implacable thriller sur la décrépitude de l’empire américain, Black Op est devenu en moins de trois ans, la série référence de l’espionnage en bande dessinée.
Épisode 1
Mermaid Project est une série imaginée par Leo, Corine Jamar et Fred Simon qui, on le découvre dans ce 1er tome, s’inscrit dans un futur pas si lointain, dans un monde qui a subi de profonds bouleversements climatiques et économiques…
Le 1er épisode de Mermaid Project, nous entraîne sur les pas de l’inspecteur Romane Pennac. Celle-ci se voit confier des enquêtes sans intérêt jusqu’au jour où un couple vient la voir pour lui parler du décès de leur fille dont le corps a, en outre, disparu. La jeune fille travaillait à New York pour la société Algapower, une entreprise spécialisée dans la production de méthane (un substitut au pétrole, devenu rare) qui procède à des manipulations génétiques sur des algues afin d’en tirer de l’énergie. Romane, dont le frère travaille pour Algapower, réussit à convaincre son chef d’aller enquêter à New York. Sur place, elle découvre que les activités de la société ne se limitent pas à la production énergétique et que leurs expériences vont bien plus loin que l’imaginable…
Ce premier volet de Mermaid Project annonce un grand polar d’anticipation et une bande dessinée qui donne à réfléchir !
Le Bateau assassiné
Yann Calec est un officier de la marine, considéré comme forte tête, à qui un armateur véreux offre le commandement du Belle-Hélène. Mais ce cadeau se révélera vite empoisonné, le paquebot étant condamné par avance pour une sombre histoire d’assurance. la secrétaire de l’armateur, devenue la petite amie de Calec, n’aura guère le temps de le prévenir du danger qu’il encourt. Le second du Belle-Hélène, un certain René Floss, est à l’affût, prêt à éliminer les témoins gênants…
Black Op – tome 2
Qui a manipulé les élections présidentielles américaines ? Un ancien de la CIA, Floyd Whitman, décide de mener l’enquête. Il va retrouver de vieilles connaissances sur sa route. Des hommes qui lui rappellent sa jeunesse, dans les années 60. Des Russes avec lesquels il avait mis sur pied une opération secrète ambitieuse : relancer la mafia russe et l’inciter à combattre de l’intérieur le système communiste. Aujourd’hui, près de quarante ans après, la Maison blanche a décidé de liquider tous les cadres de cette mafia installés aux Etats-Unis…
Dans la lignée des romans à la Robert Ludlum ou à la Tom Clancy, Stephen Desberg a concocté un scénario digne des meilleurs thrillers. En naviguant sans cesse entre les années 60 et aujourd’hui, il remonte les fils d’une collaboration secrète entre agents de la CIA et cadres de la mafia russe du temps de l’époque communiste.
Construite avec la précision d’une pièce d’horlogerie, son intrigue tient le lecteur en haleine du début à la fin. Et à travers le destin d’un ancien agent de la CIA qui refait soudain surface, il fait défiler quarante ans de relations inavouables entre les services secrets américains et la mafia russe. Palpitant !
Où le regard ne porte pas… tome 1
1906, Barellito. Une famille venue de Londres emménage au bord de la mer, dans un petit village d’Italie. Le père veut se consacrer à la pêche. Le fils, William, se réjouit déjà à l’idée de courir en pleine nature, loin de la grisaille londonienne. Et puis, il y a Lisa, la petite voisine aux cheveux noirs qui l’a si gentiment accueilli… Mais les habitants de Barellito ne cachent pas leur hostilité aux nouveaux arrivants. Ils n’apprécient pas que des » étrangers » s’installent chez eux. Quant à Lisa, elle semble douée d’étranges pouvoirs…
Au premier regard, le cadre enchanteur de Barellito semble destiné à préserver ses habitants du malheur. La mer, le ciel bleu, le soleil, la nature… Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Derrière ce décor de carte postale, la vie peut prendre les couleurs sombres du drame et de la haine…
Le récit traduit à merveille le mouvement de balancier qui anime les personnages, ballottés entre leurs aspirations au bonheur et le climat tendu auxquels ils sont vite confrontés. Et le trait d’Olivier Pont, tout en rondeurs joyeuses, est rehaussé par les couleurs parfaites de Chagnaud, qui traduisent avec sensibilité et finesse l’éclatante lumière de la Méditerranée.
Tout petits, déjà, ces deux-là passaient leur temps à gribouiller dans les marges de leurs cahiers – et même carrément sur les pages. Il ne faut donc pas s’étonner de les retrouver 25 ans plus tard (ils sont tous les deux nés en 1969) en train de faire de la bande dessinée… Olivier Pont et Georges Abolin se sont rencontrés dans le sud (forcément !), à Saint Laurent du Var.
Après s’être essayé à des BD au feutre, ils passent la vitesse supérieure : les voilà qui montent à Paris, le bac en poche et des projets plein la tête. Après des études aux Gobelins, ils tentent leur chance à Londres dans l’animation. Le concours BD organisé par la Fnac et remporté par Olivier va leur permettre d’entrer en contact avec le monde merveilleux des éditeurs de bande dessinée. Ils créent les séries Total maîtrise et Le capitaine Kucek. Aujourd’hui, avec ce diptyque, il sera difficile de les déloger du monde de la BD !
Wyoming Doll
Une caravane avance dans la prairie : une famille irlandaise, une famille italienne et un jeune homme nommé Llogan Juball Junior tentent de rejoindre une colonne partant vers le Dakota, le Wyoming ou peut-être l’Oregon. En tout cas vers l’ouest et vers l’espoir. mais les deux familles sont massacrées par les Crows. Sauf Pépé Giuseppe, qui en ressort scalpé mais vivant, et les deux petites filles, Sharon et Lucia, qui ont disparu. Et Llogan Juball Junior jure à pépé Giuseppe de retrouver les petites filles. Non loin de là, dans un campement de sioux, Salmon Leap veut épouser Foggy Dew, mais le père de Foggy Dew ne veut pas. Désespéré Salmon Leap brûle son tipi et s’en va. Ce qu’il veut, c’est semer la terreur, devenir une légende, attaquer le fort et mourir, beau et fier comme un soleil. Mais son chemin va croiser celui de Llogan Juball Junior, et grâce à la petite Sharon, une belle amitié va naître, simple et indestructible. pour le reste, rien n’est simple. car si les sioux sont les amis des blancs, les Crows ne le sont pas et les Pawnees sont les ennemis jurés des Sioux. Quant aux blancs, soldats ou ivrognes, ils ne voient là-dedans qu’un tas d’Indiens – une vermine à exterminer. Dans un décor hostile où chacun lutte pour sa peau – et où la seule chose qu’on puisse espérer, c’est de trouver à boire, à manger et un lieu pour dormir -, une aventure violente et pathétique, mise en scène par Franz avec un solide sens romanesque et une belle maîtrise (cinémato)graphique.