Mon cinquième élément

Cela fait longtemps que le cinéma américain puise gentiment son inspiration graphique dans le vivier de notre bande dessinée française. Luc Besson lui, a toujours parlé de son penchant. Il a, depuis tout jeune, eu Jean-Claude Mézières comme référence. Son univers, son trait, sa faculté d’imaginer les situations nouvelles, les mondes, les autres galaxies…

Alors en pensant à son Cinquième Elément il a pensé aussi au dessinateur de Valérian.

Jean-Claude Mézières raconte dans ce livre avec tact et précision son  » Cinquième Elément à lui « . Son aventure, qui l’a amené à concevoir, inventer les temps forts des décors de ce qui allait être un des plus grands succès mondial du cinéma français, est méticuleusement reconstituée dans ce tome 2 des  » Extras de Mézières « .

Un livre document, et des croquis époustouflants. Lorsque le cinéma appelle la bande dessinée – à ce niveau de qualité – c’est l’accord parfait.


Otages de l’Ultralum

En villégiature sur une planète paradisiaque, nos agents spatio-temporels favoris s’ennuient. Mais ils se retrouvent vite en pleine action, poursuivis par le Quatuor Mortis – des Men in black de l’espace avant la lettre – tandis qu’autour d’eux la guerre de l’Ultralum fait rage. Toute ressemblance avec la crise du pétrole et l’exploitation d’une main-d’oeuvre bon marché ne saurait être, évidemment, qu’une coïncidence. Quoique…


La Prophétie

Wismerhill a enfin ouvert les yeux et compris qu’il n’était qu’un empereur fantoche, simple pion dans un jeu à échelle cosmique. Mais parfois le pion se fait fou pour mieux redevenir roi. Refusant d’être le jouet d’Haazel Thorn, il a mis un terme à son plan diabolique et empêché une invasion de démons. Le fils de Lucifer compte bien laver l’affront dans le sang ! Wis et ses compagnons sont maintenant dans l’ombre d’une Lune Noire courroucée. La lumière est au bout du chemin, c’est certain ! Mais ce chemin sera-t-il celui de la mort ou de la victoire. ?

13 tomes et 17 ans après « Le signe des ténèbres », le glas de la conclusion commence à résonner aux oreilles de nos héros. Les dernières alliances se nouent, les derniers masques tombent et l’affrontement final démarre ! Pour l’occasion, Froideval et Pontet ont convoqué un nouveau coloriste, dont le travail, à mi-chemin entre peinture et bande dessinée, donne à l’ensemble une touche de solennité bien légitime. Mais que les puristes se rassurent : les dialogues aussi vivants qu’inimitables de Froideval et le sens épique de Pontet nous prouvent que nous sommes bien dans un « Chroniques de la Lune Noire » !


Wild Bill

Homme de loi et courageux, le sergent Trent (de la police montée canadienne) officie dans le grand Nord canadien. Non sans avoir quelques états d’âme… Un personnage qui rompt avec la monotonie des séries stéréotypées, un personnage attachant, tout simplement.


Résurrection

Martina et Gildas sont devenus des héros. Aussi a-t-on créé en leur honneur une espèce de musée spatial, qui rassemble les échantillons les plus parlants de la civilisation terrienne : une chanson de Michel Delpech, un bob Ricard, une 4L, un ascenseur taggé et quelques crottes de chiens.

Ce musée est le symbole de l’idéologie Celta, très contestée par les contestataires, qui veulent la peau de Gildas et Martina. Les autres aussi, d’ailleurs. Surtout Black Spider, dont la maman flotte dans un bocal comme un vieux poisson pourri. Si on ajoute quelques personnages pittoresques, comme Nikad le télépathe dont la tête repousse après explosion, et un régiment de clones fabriqués en couveuse, et Gildas 1er qui souhaite passer nos copains à la vrilleuse mentale — le tout sans trop savoir si on est en 2033 ou en 2143 —, on a un scénario de SF complètement déjanté (à mettre entre toutes les mains) sur un dessin explosif et mignon à croquer.

Après les Cosmonautes du futur 1 (gros succès de la collection Poisson Pilote) et le Retour, l’album Résurrection confirme la forme éblouissante du tandem Trondheim-Larcenet.

Lewis Trondheim est né en 1964 à Fontainebleau. Vers 25 ans, il édite un fanzine à lui tout seul, puis décide d’apprendre à dessiner et attaque les 500 pages de Lapinot et les carottes de Patagonie. En 1990, il fonde l’Association avec cinq autres dessinateurs, et en 1995, il entre chez Dargaud avec les Formidables aventures de Lapinot. Coup de coeur d’Angoulême en 1994, il reçoit en 1996 le Totem de la bande dessinée au Salon de Montreuil.

Né en 1969 à Vélizy, Manu Larcenet se lance dans la bande dessinée vers dix ans. Après s’être partagé entre le pop-rock (nul) et le dessin, il intègre Fluide Glacial en 1994 et tout le monde se l’arrache — Spirou, Dupuis, Glénat, etc. Entré en 2000 à Poisson Pilote avec Trondheim et les Cosmonautes du futur, il déménage en 2001 dans la brousse lyonnaise — formidable virage existentiel qui nous vaut le Retour à la terre, scénarisé par son copain Ferri.


Le Retour

Bon, on résume le tome 1 vite fait. Gildas et Martina savent désormais qu’ils ne sont pas deux gamins vivant une vie de gamins dans une quelconque banlieue. Non, Gildas et Martina sont les clones de l’équipage d’un vaisseau terrien qui s’est bêtement craché sur la planète Mawis. Les Mawissiens, pas beaux mais bonne pâte, les ont reconstitués bébés à partir de l’ADN des victimes. Et leur ont construit une ville identique à celle des souvenirs pêchés dans ce qui restait de leurs cerveaux. Ville qu’ils ont peuplée de robots imitant les Terriens.

Aujourd’hui, Gildas et Martina sont au courant de tout. Ce qui n’arrange pas leur vie quotidienne. Quand on voit votre petite soeur vous engueuler parce que le repas va refroidir alors qu’elle se nourrit en fait d’un bidon d’huile, on frôle le malaise, hein !

D’un autre côté, la situation a ses avantages. A la sortie de l’école, il suffit de crier qu’on ne veut pas rentrer à pied pour voir débouler un véhicule spatial. Même si on habite à 300 mètres ! Alors, bien sûr, on a la tête qui gonfle, on sort des horreurs à sa mère sous prétexte qu’elle n’est qu’une machine. Avant de s’apercevoir qu’une machine aussi, ça peut avoir de la peine. La vie est compliquée quand on a onze ans, même à huit (petites) années-lumière de la Terre.

Tout va changer quand un vaisseau meskimek, bourré de vampires de l’espace comme chacun sait, s’annonce en finale. Face au danger, Il n’y aura alors plus de Terriens, plus de Mawissiens, plus de robots, mais seulement des braves gens et des salauds. Le tri ne sera pas facile à faire…

Pour garder son bonheur de lecteur, Larcenet a fonctionné comme pour le tome 1, recevant le matin par fax le scénario de la planche qu’il réalisait dans la journée. Ainsi, lui aussi, a été surpris par la fin mitonnée par Trondheim le magicien.

Au fait vous connaissez Larcenet ? Non ? Alors cherchez une casquette sur laquelle est inscrit THRASH. Il est juste dessous.


La Marque des Démons

Face à l’Oracle, Wismerhill se voit enfin révéler une part de son destin tumultueux. Alors que plane sur lui l’ombre des complots de Frater Sinister et Haazhel Thorn, il retrouve son compagnon d’armes favori, le brutal et bête Gorghor Bey, qui a miraculeusement échappé à la mort.

A nouveau allié à cette force de la nature, Wismerhill va devoir affronter un péril à sa mesure, car dans les montagnes sauvages de l’Empire de Lhynn rôde le mal absolu, saura-t-il résister au charme diabolique de la Succube qui désire sa perte ? ou sera-t-il à tout jamais marqué du sceau de l’infamie, celui des démons ?


Le Lion porteur de la flamme

Alors que la civilisation des oasis est à son apogée, le dieu solaire Ahura Mazda et son frère ennemi, Angra Manyu, se sont chacun choisi un héros pour prolonger leur lutte dans le monde des hommes… Mais de la rencontre entre Amru et Vivana doit naître ce qui scellera le crépuscule des dieux et décidera du devenir de l’humanité…


Le Pays sans soleil

Là-haut, au nord du nord, dans la nuit sans fin et l’hiver éternel, le sergent Trent et son chien attendent la relève. Plus que huit jours. Peut-être douze. En attendant, Trent consigne dans son journal le moindre mouvement de ses journées solitaires pour ne pas sombrer dans la folie.

Mais un Indien vient mourir devant la porte de sa cabane, qui lui parle d’un igloo pedu quelque part au nord. Et au fond de l’igloo, Trent trouve une femme morte et un bébé bien vivant qui se met aussitôt à brailler. La femme est indienne, le bébé est blanc.

Après avoir nourri et pouponné le bébé avec l’aide chaleureuse de son chien, il décide de partir vers une contrée où il y a du lait, de la chaleur et des couches… Mais un matin, alors qu’au bout de la nuit, il contemple enfin une promesse de soleil à l’horizon, un homme enlève le mystérieux bébé.

Servi par un scénario généreux, un dessin expressif – il faut voir la trombine carrée du gros chien « s’occupant » du bébé – et une mise en scène solide, ce nouvel épisode de Trent nous raconte la belle histoire de Vieille-Tempête, Quatre-Rivières et Petite-Lune, et d’un journaliste blanc qui avait choisi les Indiens.


Escale dans le passé

Années 50. Yann Calec et Rosanna sont installés à Rouen en compagnie de leur fille, Inès. Pour Yann, l’urgence est de dénicher le commandement d’un « tramp ». A force d’obstination, il trouvera finalement un poste en… Indochine. Problème: c’est la guerre en Indochine.

Une sale guerre, même, mais la compagnie est prête à confier à Yann le commandement d’un navire basée à Saïgon. Le salaire confortable fait réfléchir Yann, conscient des dangers encourus. Seulement Rosanna ne semble pas convaincue et se méfie de cette destination « exotique ». La guerre coloniale qui fait rage là-bas ne l’incite guère à faire ce voyage mais Yann finit par accepter.
Arrivé sur place, il découvre Saïgon et un environnement pour le moins agité où les combines sont monnaie courante, y compris à bord de son propre navire. Yann s’adapte peu à peu et découvrira surtout que son propre père a laissé là-bas des traces de son passage. Un retour vers le passé débute alors.