Janvier 1940. Un hiver particulièrement rude s’est abattu sur Bruxelles. Alors que tout le monde attend avec appréhension l’arrivée imminente de la guerre, Fantasio s’est engagé dans l’armée belge. Dans sa forteresse d’Eben-Emael, il est impatient d’en découdre et ne doute pas une seconde que les armées françaises et britanniques écraseront l’armée allemande…
Quant à Spirou, il est toujours groom et continue de vivre le plus normalement possible. Sa rencontre avec Félix, un peintre juif allemand dont les nazis ont jugé l’œuvre « dégénérée », et Felka, sa femme, vont lui faire découvrir la « question juive » et la complexité de la situation internationale. Quand la guerre éclate, Fantasio cherche à servir la patrie le plus héroïquement possible. Spirou, lui, essaie de comprendre la complexité de la situation à travers des rencontres de personnages profondément humains et de se rendre utile en étant fidèle à ses valeurs.
Émile Bravo a toujours réussi, à travers ses œuvres, à raconter de passionnantes histoires pétries d’humanisme (et d’humour !) et qui incitent à la réflexion. Il y arrive une fois de plus magistralement avec ce roman de 350 pages en quatre tomes enfin réunis en un seul volume.
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »
Albert Londres
Un lauréat, un reportage, un roman graphique. L’idée est de donner, en s’appuyant sur une création originale et contemporaine en bande dessinée, un nouveau souffle aux textes des lauréat.e.s du plus prestigieux des prix journalistiques francophone : le prix Albert-Londres.
C’est l’occasion de faire revivre des reportages mythiques – souvent inaccessibles au grand public – du prix : de la montée du nazisme à l’essor du djihadisme en passant par les conflits au Liban, en Irlande ou en Corée. Parler des héritiers d’Albert Londres, c’est raconter l’évolution du métier de grand reporter et offrir au lecteur une vision « à l’os » de l’histoire du XXe siècle à travers un regard singulier et exigeant.
Pour sa première expérience de correspondant de guerre, durant huit mois, Henri de Turenne, va arpenter le front d’un conflit aujourd’hui oublié et meurtrier sur fond de guerre froide : la guerre de Corée.
Les premières semaines, il va assister à la déroute américaine et sud-coréenne face aux Nord-Coréens soutenus par les Russes jusqu’au réduit de Pusan où, acculés, les Américains tenteront de lancer leur contre-offensive. Puis, ce sera le débarquement, grandiose et effrayant, des G.I. dans la baie d’Inchon près de Séoul qui changera la donne de cette guerre avant la course folle pour prendre Pyongyang au Nord et qui mènera jusqu’aux confins du pays en Mandchourie, à la frontière avec la Chine.
Sur le front de la Corée est aussi une incroyable plongée en immersion dans le journalisme de l’époque. Un journalisme humain, courageux et élégant. Terriblement moderne aussi, faisant écho aux nombreuses difficultés des journalistes dans les conflits actuels.
Lova disparaît dans la forêt ardennaise. Huit ans plus tard, elle est retrouvée vivant parmi les loups.
Nue, couverte de plaies, sauvage. Commence alors la délicate rééducation de l’enfant-loup. Grâce à Catherine, sa mère, les progrès se font spectaculaires : mots retrouvés, bribes de souvenirs, sourires arrachés au néant. Mais, pour ne pas céder à l’appel de ses frères loups, Lova doit lutter de toutes ses forces : un combat terrible, émouvant, et à l’issue incertaine.
Toute l’oeuvre de Jean-Claude Servais effectue un même mouvement pendulaire entre réalisme et fantastique. Dans Lova, au fantastique du thème répond le réalisme absolu du scénario et du dessin.
Avant même d’écrire la première ligne de l’aventure de Lova, Jean-Claude s’est abondamment documenté. Notamment sur le dernier cas connu d’enfants-loups datant de 1920. Lova, elle, vit aujourd’hui. Pour Jean-Claude, c’est le pari de porter un regard neuf et actuel sur le mythe de l’enfant-loup.
Quelque part au fin fond de la Californie, au début du XXe siècle, Cole Hupp vit à l’écart du monde, en attendant la fin. Mais en fait de Faucheuse, c’est Vivienne, une bibliothécaire curieuse de connaître la réalité du Far-West qui frappe à sa porte. Elle connaît son véritable nom : Red Dust, une légende inscrite dans la poussière et le sang du Wyoming. Vivienne est porteuse de nouvelles inquiétantes. Le ranch Triple 6, haut lieu des faits d’armes de Red, ne répond plus. Le vieux cow-boy n’a d’autre choix que de reprendre la route vers son passé. Un voyage à rebours parsemé de fantômes et de regrets au bout duquel il espère revoir celle qu’il n’a jamais pu oublier, Comanche.
La guerre contre les mechams a dévasté le monde. L’humanité est réduite à une multitude d’îlots de résistance, séparés les uns des autres par des océans de rouille.
Daïa Anikine et Socrate, un robot avec lequel elle partage sa conscience, appartiennent au M.A.D, le Mechanical Assault Division. Leur mission est de protéger les derniers bastions de la civilisation. Daïa n’est pas du genre à laisser ses émotions lui dicter ses actes, pourtant, quand l’une de ses amies est retrouvée démembrée à l’intérieur même de l’enceinte de la ville, elle décide d’aller contre les ordres de sa supérieure et de traquer l’assassin, quelles qu’en soient les conséquences…
Ava Gardner est née sous une bonne étoile, celle de Bethléem pourrait-on même préciser, elle qui vit le jour lors du réveillon de Noël 1922. Ava Gardner, c’est 70 films en quarante ans de carrière : une petite étudiante en sténodactylo à la beauté renversante, repérée très tôt par la Metro Goldwyn Mayer et qui en fit l’archétype de la femme fatale. Ava, c’est aussi trois mariages, un nombre impressionnant d’amants et une addiction à la fête et à la vie nocturne animée. Une actrice adulée, une icône inaccessible.
Cependant, un évènement de 1954, lors de sa tournée pour présenter le film « La Comtesse aux pieds nus », a effrité l’adoration du public. À Rio de Janeiro, dans un contexte politique instable, la star y reçoit un accueil éprouvant, étouffant et est au coeur de plusieurs controverses. La presse ne l’épargne pas. C’est cet épisode qui a fragilisé l’actrice, scénarisé par Emilio Ruiz, qu’Ana Mirallès a choisi d’illustrer. Avec « Ava », elle met en lumière une vie teintée de violence : celle des hommes et de leur désir de posséder. Un portrait plus intime de celle qu’on a surnommé « le plus bel animal du monde », en proie aux désillusions.
Le 8 novembre 2020, 33 concurrents s’élancent pour la 9e édition du Vendée Globe, marquée par des conditions météos délicates, un naufrage et un sauvetage d’anthologie, une vaillante résistance de l’ancienne génération de foils, quelques abandons déchirants et une arrivée qui bouleversera tous les pronostics. Alexandre Chenet et Renaud Garreta connaissent très bien cette course, ces bateaux, et leurs skippers. Avec talents ils nous narrent aussi bien la course des premiers arrivés que de ceux qui ont dû abandonner. Un récit épique et humain, complété par un dossier donnant toutes les infos sur les participants et bateaux prévus pour l’édition de 2024.
Et si les animaux, lassés de se faire abandonner, bouffer, massacrer, abattre, chasser, empailler, corrider, castrer et écraser sur le bord de la route, se révoltaient ?
La Révolte sans précédent, c’est le récit des actions coup de poings de LA M.E.U.T.E (le Comité d’Action Radicale pour la Libération Animale), un gang d’animaux militants mal organisés mais très motivés pour se venger des humains. De l’action, du suspens, des blagues, du collectif et de l’émotion, la recette d’une BD réussie, assurément.
En 356 avant notre ère, un individu nommé Érostrate incendia volontairement le temple d’Artémis à Éphèse provoquant sa destruction.
Arrêté et interrogé sur les motifs de son acte, il répondit :
« Pour devenir célèbre ».
Les sages d’Ephèse qui viennent de voir l’une des sept merveilles du monde partir en fumée ne peuvent y croire mais, même sous la torture, Erostrate persiste : s’il a détruit le temple c’est uniquement pour passer à la postérité.
Une fable politique, drôle et grinçante, sur la fatuité des hommes.