Après quatorze albums, dix-sept ans d’immersion dans l’univers de Spirou et Fantasio et un dernier baroud d’honneur avec « Machine qui rêve », Tome et Janry prennent la décision de passer la main. Ils sont entre-temps devenus, avec Franquin, l’autre grande référence de la série, qu’ils ont non seulement su faire évoluer, mais qu’ils ont propulsée parmi les succès d’édition des années 1990. L’excellent accueil réservé à « Spirou à New York » et au diptyque « La frousse aux trousses » / « La vallée des bannis », qui introduisaient de nouveaux personnages, mais aussi un esprit décalé, en phase avec l’air du temps, conforte Tome et Janry dans l’idée que, pour que la série continue à vivre, il faut oser aborder des sujets considérés comme risqués par les gardiens du temple. Ce sera le thème du racisme dans « Le rayon noir », tandis que « Luna Fatale » interrogera le rapport pour le moins inexistant que Spirou entretient avec les femmes, grandes absentes de la série.
En parallèle des aventures de Spirou et Fantasio, Tome et Janry ont créé le personnage du Petit Spirou, lequel, à l’instar de Gaston pour Franquin avant eux, leur apporte une bouffée d’air frais dont ils ont de plus en plus besoin. Confrontés, album après album, aux défis que leur impose la série mère — en assurer le renouvellement tout en respectant des bases posées plus de cinquante ans auparavant —, ils ont conscience de l’impérieuse nécessité de secouer les schémas trop tranquilles d’une série en train de s’assoupir. C’est ainsi que « Machine qui rêve » voit le jour et jette en effet un pavé dans la mare.
Quoique prévu pour avoir une suite, « Machine qui rêve » sera le dernier chapitre de leur collaboration aux aventures de Spirou et Fantasio, auxquelles ils ont imprimé durablement leur marque.
Au rythme des moteurs asthmatiques, dans la chaleur des fers à souder, entrez dans la danse effrénée d’Isidore et laissez-vous entraîner dans le mambo du mécano barjo rigolo. Deux pas en avant pour une vidange, deux pas en arrière pour un réglage de frein, trois pas sur le côté pour changer une bielle : vous voilà prêts pour les compétitions internationales de danse sportive… ou pour travailler dans le garage Isidore !
Au « Garage Isidore », on oeuvre sans relâche et avec talent dans l’art de choyer le client. Vieille bagnole ou coupé sport rutilant n’ont pas de secret pour M’sieur Zid et ses mécanos ! Que vous soyez en rade sur une route de campagne ou que vous poussiez votre voiture jusqu’à l’atelier de notre garagiste préféré, vous avez l’assurance d’être dépanné par les mains les plus expertes de la profession. Pourtant, entre ses clients irascibles et ses employés pas très futés, M’sieur Zid collectionne les ennuis… pour mieux nous faire rire !
Quoi de plus délicieux que d’être amoureux ? De sentir son coeur s’emballer, ses genoux fléchir et son souffle se raccourcir ? Mais comment séduire l’être aimé au premier regard ? Faites confiance au mercenaire de l’Amour : Cupidon. L’arc bandé, les flèches prêtes à être décochées, il est toujours disposé à aider les plus maladroits des amoureux à s’unir, pour le meilleur comme pour le rire !
Qu’il doive sauver un parachutiste en détresse, protéger un pauvre lapin des balles d’un chasseur, réunir une antilope et un léopard, Cupidon est toujours prêt à tout… faire rater. Et pour mieux l’aider à accumuler gaffes et bévues ou à jouer de bons tours à saint Pierre, c’est toute une compagnie d’angelots qui se propose de lui prêter main forte.
Marre d’être célibataire ! La jeune et jolie sorcière Mélusine ne comprend pas pourquoi elle ne trouve pas le grand amour. Rien à voir avec son caractère, bien sûr ! L’explication est sans doute beaucoup plus simple : elle vit dans un trou perdu et sinistre qu’évitent comme la peste les beaux chevaliers. Elle décide donc de donner un petit coup de pouce en se jetant un envoûtement. Horreur ! Elle se trompe dans son dosage et c’est le monde entier qui l’adore, l’admire et veut passer sa vie avec elle. Il faudra bien du courage, de l’ingéniosité et de l’humour à la maladroite pour remettre les choses en ordre.
Dans « La Belle et le clochard », un plat de spaghettis avait réuni les deux amoureux, un spaghetti les liant, les reliant, et finalement, les entrelaçant. Ce qui n’est décidément pas le cas dans « Cupidon »…
Ce n’est pas que les pâtes soient moins bonnes, ni que la sauce soit moins relevée, non, c’est juste que l’amoureux n’a pas l’étoffe du clochard ! Et pourtant, ce n’est pas faute d’aide ! Raphaël est accompagné de Cupidon dans sa quête amoureuse, mais même avec ce petit ange, il se recevrait davantage de plats de spaghettis qu’il n’en mangerait ! C’est un problème, le noeud du problème !