Un amour de gorille
La quatrième dimension et demie
À la fin du premier cycle, les cinq enfants faisaient une terrible découverte : ils sont morts ! Ils réagissent de manière différente à cette macabre nouvelle : Camille décide d’organiser leurs funérailles, Yvan tente une séance de spiritisme « inversée » (pour entrer en contact avec les vivants), Leïla décide d’enquêter sur sa propre mort et Dodji ne renonce pas à chercher un moyen de quitter cet endroit, ni enfer, ni paradis, mais où l’on peut toujours souffrir…
Mais Saul, leur ennemi de toujours, a des visées beaucoup plus pragmatiques et tente, avec les gamins de son clan, de s’approprier un maximum de quartiers de la ville, forçant les cinq enfants à réagir et entraînant tout le monde dans une escalade de violence.
La tribu des Bonapéti
Comme d’habitude, notre Petit Poilu part à l’école de bon matin. Mais voici qu’en chemin il est fait prisonnier d’une affreuse liane et catapulté dans une jungle humide et sombre. Il y rencontre Cacahuète, petite indigène sympathique, fille du roi de la tribu des Bonapéti, de terribles cannibales gloutons ! Aïe, aïe, aïe, va-t-il être mangé ? Mais non ! Futé, Petit Poilu s’en sortira comme un chef et apprendra au passage que la liberté vaut bien mieux que la gloire.
Contes de la pleine lune
Comment lutter contre le charme ensorceleur de Mélusine ? D’un battement de cils, elle peut vous transformer en crapaud vert, mais elle reste la plus jolie des apprenties sorcières. Pas un loup-garou, pas un vampire ne résistent à son sourire enjôleur. Hélas ! son coeur est déjà pris : elle attend son prince charmant qui un jour viendra (elle connaît la chanson). Et il ferait mieux de se presser s’il ne veut pas passer pour un conte… de fée.
Des Bleus et du blues
Tome & Janry 1988-1991
Sans renier l’héritage de leurs illustres prédécesseurs, Tome et Janry donnent un nouveau souffle à la série, qui entre, avec les aventures réunies dans ce volume (« La Frousse aux trousses », « La Vallée des bannis », « Spirou à Moscou » et « Vito la Déveine »), dans son nouvel âge d’or. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à prendre certains risques en choisissant de jouer sur la psychologie des personnages, qui prennent une dimension inédite – comme la métamorphose de Fantasio, piqué par un moustique dans La Vallée des bannis, et dont le surmoi explose littéralement, laissant remonter des années de frustration accumulées dans l’ombre de Spirou.
L’humour, toujours présent chez Tome et Janry, devient lui aussi l’une des marques de fabrique incontournables du duo. Seconds rôles truculents, méchants tournés en dérision (Vito Cortizone qu’on retrouve dans « Vito la Déveine »), bestiaire improbable… L’univers de la série ne cesse de s’enrichir, recrutant au passage de nombreux et jeunes lecteurs, qui se retrouvent dans la fantaisie débridée et l’humour volontiers irrévérencieux de Tome et Janry.
L’Ange et l’eau
Tome et Janry 1992-1999
Après quatorze albums, dix-sept ans d’immersion dans l’univers de Spirou et Fantasio et un dernier baroud d’honneur avec « Machine qui rêve », Tome et Janry prennent la décision de passer la main. Ils sont entre-temps devenus, avec Franquin, l’autre grande référence de la série, qu’ils ont non seulement su faire évoluer, mais qu’ils ont propulsée parmi les succès d’édition des années 1990. L’excellent accueil réservé à « Spirou à New York » et au diptyque « La frousse aux trousses » / « La vallée des bannis », qui introduisaient de nouveaux personnages, mais aussi un esprit décalé, en phase avec l’air du temps, conforte Tome et Janry dans l’idée que, pour que la série continue à vivre, il faut oser aborder des sujets considérés comme risqués par les gardiens du temple. Ce sera le thème du racisme dans « Le rayon noir », tandis que « Luna Fatale » interrogera le rapport pour le moins inexistant que Spirou entretient avec les femmes, grandes absentes de la série.
En parallèle des aventures de Spirou et Fantasio, Tome et Janry ont créé le personnage du Petit Spirou, lequel, à l’instar de Gaston pour Franquin avant eux, leur apporte une bouffée d’air frais dont ils ont de plus en plus besoin. Confrontés, album après album, aux défis que leur impose la série mère — en assurer le renouvellement tout en respectant des bases posées plus de cinquante ans auparavant —, ils ont conscience de l’impérieuse nécessité de secouer les schémas trop tranquilles d’une série en train de s’assoupir. C’est ainsi que « Machine qui rêve » voit le jour et jette en effet un pavé dans la mare.
Quoique prévu pour avoir une suite, « Machine qui rêve » sera le dernier chapitre de leur collaboration aux aventures de Spirou et Fantasio, auxquelles ils ont imprimé durablement leur marque.