Enfant, René Hausman a grandi au milieu des êtres féeriques qui peuplent les forêts et les champs de ses Ardennes natales. C’est sa grand-mère qui donnait vie à ces gnomes, sorcières et autres figures légendaires issues des profondeurs de l’imaginaire de l’homme. Avec l’album Le Camp-Volant, le dessinateur revient aux sources même de son inspiration, sur les traces de ces belles et terribles histoires narrées autrefois au coin du feu.
Le Camp-Volant, c’est ainsi que, des Ardennes à la Lorraine, on désignait le vagabond dont le camp précaire établi au bord des routes pouvait être levé en toute hâte. Celui que met en scène René Hausman marche aux frontières du visible et de l’invisible, entre secrets de famille et mystères de la nature. Ainsi, entre réalité et fiction, c’est tout un pan d’une culture orale oubliée qui est ici révélé.
Jamais je n’aurai 20 ans
18 juillet 1936 : le jeune gouvernement espagnol des républicains, issu de l’alliance des partis de gauche, est renversé par les troupes du général Franco, plongeant le pays dans trois années de guerre civile puis presque quarante de dictature répressive.
Pour Isabel, courageuse couturière, ce sera également le début d’une vie nouvelle, faite de lutte et de résistance. Proche du syndicat anarchiste CNT qu’elle a rejoint quelques mois auparavant, elle va devoir prendre la fuite au côté de son futur mari, Jaime, l’un des leaders de leur cellule locale.
Après « Les guerres silencieuses », au sein desquelles Jaime Martin se penchait sur la jeunesse de son père au coeur de la décolonisation espagnole, c’est maintenant à la jeunesse de ses grands-parents qu’il dédie ce dense roman graphique.
Conté depuis les yeux d’Isabel et Jaime, « Jamais Je n’aurai vingt ans » est une plongée dans la guerre d’Espagne avec la sensibilité et l’efficacité graphique inhérentes au travail du talentueux auteur ibérique.
Le Bar du vieux Français (édition intégrale)
Célestin et Leila. Deux gosses, deux adolescents. Le premier fuit son village natal, au coeur de l’Afrique, pour remonter vers une Europe qu’il imagine teintée de rêves et de magie. La seconde quitte sans regret cette Europe où elle est née, et sa fugue la conduit vers le Maroc, le pays de ses grands-parents. Au point de leur rencontre, qui paraissait pourtant improbable, perdus dans le désert, un bar en pisé, quelques bidons de fuel épars et un vieux Français qui raconte…
Quelques jours ensemble
Xavier a 35 ans. Un « roi du monde », jouisseur, extraverti, dragueur, patron d’entreprise vivant à 200km/h… Il est aussi brillant que prétentieux et égoïste. Profondément immature, c’est le type même de l’éternel gamin.
Julien a treize ans. Atteint d’une maladie génétique rare, il a l’aspect d’un vieillard. Ses traitements médicaux lourds – son espérance de vie est très réduite –, ainsi que le regard des gens sur sa différence l’ont fait se replier sur lui-même.
Julien est le fils de Xavier. Aujourd’hui, ils se rencontrent. Pour la première fois…
Alerte nucléaire
Initialement créée par Jean-Michel Charlier, Victor Hubinon et Georges Troisfontaines, la série Buck Danny est rapidement devenue la référence en matière de bande dessinée d’aviation, passionnant petits et grands, allant même jusqu’à déclencher de nombreuses vocations aéronautiques. Charlier et Hubinon, eux-mêmes férus d’aviation, iront jusqu’à passer leur brevet de pilote pour apporter plus d’authenticité à leur série.
Débutée en 1947, celle-ci s’étoffe au fil des albums, devenant de plus en plus réaliste, le summum étant atteint avec cette trilogie, qui fait littéralement entrer Buck Danny dans l’ère des jets modernes, la précision presque clinique des dessins de Francis Bergèse apportant une touche supplémentaire au dessin très dynamique d’Hubinon.
La trilogie d’Alerte nucléaire s’inspire de faits réels (crash d’un bombardier atomique, montée du terrorisme international) pour proposer une intrigue digne des plus grands thrillers, non sans laisser la part belle à l’humour, avec l’inénarrable Sonny Tuckson qui, ici, se surpasse littéralement.
Quant à la dimension géopolitique, elle prend une ampleur encore jamais vue dans la série, crédibilisant sur le fond une histoire menée de main de maître par un Jean-Michel Charlier au sommet de son art, que Francis Bergèse sublimera par l’hyperréalisme de son dessin. La légende continue…
La Fille du professeur
Comment demander la main de Miss Liliane, la fille du professeur Bowell, quand on est perdu dans le Londres embrumé de la fin du XIXe siècle et momifié depuis trois mille ans ? Impossible, n’est-il pas ? Et pourtant, Imhotep IV, prince d’Égypte, amoureux follement emballé, est prêt à tout pour fuir avec sa bien-aimée les quais mal famés de la Tamise et rejoindre les rives ensoleillées de son Nil natal. Malheureusement, lorsque le destin et Sa Gracieuse Majesté s’en mêlent, tout s’emmêle, se complique et s’embrouille à tel point qu’on finirait par regretter le calme feutré d’un sarcophage bien capitonné.
Stalingrad Khronika L’intégrale
Stalingrad, hiver 1942. Une équipe de tournage est envoyée à Stalingrad, au coeur de la « mère » de toutes les batailles urbaines, pour y filmer la grandeur de l’armée soviétique. Mais l’équipe, supervisée par Kazimir, accumule les difficultés. Confronté au mépris des autorités militaires et mis sous pression par le régime, Kazimir doit en plus gérer le conflit qui oppose Yaroslav, cinéaste plutôt imbu de sa personne, à Simon, ancien directeur du centre cinématographique tombé en disgrâce. Et tout cela sous le feu roulant des troupes allemandes…
Jolies Ténèbres
Dans le palais imaginaire de la presque princesse Aurore, le plafond se met soudain à dégouliner, les murs s’effondrent d’eux-mêmes et tous les invités s’en échappent pour ne pas finir engloutis sous des marées nauséabondes. Parce que la demeure d’Aurore n’est rien d’autre qu’une enfant gisant abandonnée dans les sous-bois, sans que quiconque sache ni comment ni pourquoi elle s’est retrouvée là. Au fil des saisons, la minuscule souveraine se démènera pour faire de son monde un conte de fées comme elle en a toujours rêvé, en compagnie de créatures telles que l’Orgueilleuse, ou l’Aventurière, et bien entendu le Prince m’as-tu-vu.
Or, dans cette fable-là, les princesses ne deviennent guère des reines. Et Aurore l’apprendra à ses dépens, lorsqu’il lui faudra prendre de cruelles décisions…
La Veuve blanche
Le jour de leurs noces, Valérie et Laurent de Maximy ont un accident de voiture. Si elle s’en sort indemne, son mari meurt sur le coup. Alors qu’elle s’est enfermée dans la maison familiale, Frédéric, le frère du défunt, force sa porte. Valérie, hystérique, le met dehors, non sans lui avoir révélé son secret : si elle est vierge, son mari, noceur invétéré, l’a trompée la veille de leur mariage. Peu de temps après, elle disparaît, après avoir vidé les comptes. Troublé par cette jeune femme qu’il ne connaît finalement pas, Frédéric engage un détective et part à sa recherche. Le passé tumultueux de Valérie remonte alors à la surface tandis qu’il suit sa trace à travers l’Europe, une piste qui devient de plus en plus sanglante. Mais qui est Valérie ?
1965-1977
Pour la plupart des lecteurs, Peyo est avant tout le père des Schtroumpfs, de Johan et Pirlouit et de Benoît Brisefer. C’est oublier un peu vite un petit personnage fort sympathique, auquel Peyo était de surcroît fort attaché : le chat Poussy, pour lequel il imagina de nombreux gags publiés de 1949 à 1991.
Initialement publiés dans Le Soir, les gags en quatre cases du petit chat noir et blanc passent de la demi-page réservée à la jeunesse chaque samedi au Soir Jeunesse, un supplément hebdomadaire pour les enfants, avant de faire leur entrée dans les pages du Journal de Spirou en 1965.
Peyo, surchargé, confiera en 1969 à De Gieter le dessin de Poussy, auquel succèdera, entre autres, Daniel Desorgher en 1977. Avec cette intégrale au format des planches originales, Poussy retrouve la place qu’il mérite dans l’oeuvre de Peyo, qu’il accompagna près de quarante ans durant malgré quelques éclipses, et pour lequel le créateur des Schtroumpfs éprouva toujours une tendresse particulière.