L’Âne en culotte

En plein hiver, voilà que Soupetard part en Vendée avec sa soeur à lunettes, son lapin Cerfeuil et Maman Servant. Il est content : il va revoir Millemouches, son copain qui ne se lave jamais — d’où les mouches.

En attendant le train, il tombe en admiration devant une affiche pour les excursions aux îles de l’Océan, avec une petite fille montée sur un âne en culotte à carreaux. Il aimerait bien  » excursionner  » sur une bestiole comme ça.

Mais ce voyage cache quelque chose : son pépé Just est mort et ils vont à l’enterrement. Soupetard prend la nouvelle avec sa philosophie d’enfant (un mystère) et hérite d’un beau cadeau : un coquillage qui ne marche pas. On n’entend pas la mer parce qu’il est bouché. En fait, il y a un truc dedans : la carte d’une île avec des mots écrits en latin et une croix indiquant le camp secret des Indiens. Il en déduit que c’est une carte de l’Amérique latine. Ça tombe bien, Millemouches vient de retaper un rafiot, ils vont pouvoir partir.  » Je pars avec MilleMouches. On va en Amérique voir les Indiens. On revien pour dinné.  » (Signé Soupetard.)

Mais l’orage se lève et ils échouent sur une plage (de l’île de Ré mais faut pas le dire) avec un blocus (sic) qui doit être une ancienne fortification de l’armée nordiste, d’après Millemouches. Après, ils sont sur le point de mourir de soif dans le désert de Salt Lake City, quand ils rencontrent une autochtone qui parle français. Ils sont sauvés, on les emmène en tracteur au camp secret des Indiens, et là, merveille des merveilles, le pépé Just lui a vraiment fait un chouette cadeau, à Soupetard : l’Amérique, et Sidonie en culotte à carreaux.

Allusion (évidente) à l’ne Culotte d’Henri Bosco, l’ne Culottee de Corbeyran eBerlion est un épisode particulièrement craquant d’une série qui restitue les bonheurs et inquiétudes de l’enfance avec finesse, affection et humour. La mise en couleur directe (pour la première fois) illumine les paysages d’une  » Amérique  » obstinément imaginée, où nous vivons une très belle histoire d’héritage — un grand-père lègue son propre rêve d’enfant à son petit-fils sous la forme d’une aventure inoubliable. Un grand coup de fraîcheur et de tendresse, à mettre entre toutes les mains, petites et grandes.


L’Homme qui murmurait à l’oreille des monstres

Hello, happy body snatchers. Au secours ! Veys et Duchazeau, nos deux joyeux épicuriens de la dissection, ont remis ça !

Ils continuent à nous concocter de subtiles histoires de trépanations, de violations de sépultures, de monstres anthropophages et d’autres joyeusetés primesautières qui font la joie du baron Frankenstein.

Relecture hilarante et profondément dérangée du mythe, ce troisième tome des aventures d’Igor est un régal d’humour décapant et de gags de bon goût à dévorer dans les meilleurs cimetières.


L’Ombre de la Tour

1902, Paris découvre le XX e siècle. Fabien de son côté, apprend à survivre en compagnie de son frère. Une débrouille quotidienne faite de larcins et de petits méfaits sans éclat. mais voilà, une organisation criminelle – l’Échiquier – s’en mêle et s’intéresse de près à Fabien et ses proches. Quelle place peut donc jouer celui-ci dans ce mystérieux et dangereux  » échiquier  » où chaque pion est manipulé ?


L’Affaire Kowalesky

Un journaliste, d’abord sévèrement passé à tabac, est ensuite assassiné par deux tueurs dans une villa de la côte. Le début d’une sale affaire qui, si elle explose, risque de faire du dégât jusqu’au sommet de l’Etat…

Petit détail : le journaliste, Denis Lambert, était sur le point de boucler un reportage explosif sur une affaire de corruption et de trafic d’influence compromettant un géant pharmaceutique français, un ancien chef d’état africain (Togo) et des hauts fonctionnaires français… Pour couronner le tout, le manuscrit destiné à un éditeur, dans lequel le journaliste balançait tout, a disparu. Vargas, l’éditeur, décide alors de faire appel au talent de Tony réputé efficace surtout quand il s’agit de rester discret sur les méthodes employées. Tony, amusé par l’aspect « roman noir » de l’affaire, accepte la proposition. Sa seule piste : un certain Kowalesky qui était l’indic du journaliste et qui se trouve dans une position délicate !


L’Homme aux poings d’acier

En matière de western, Blueberry constitue la référence absolue. C’est en 1963 qu’est créé ce personnage pour PILOTE par Charlier et Giraud. Ils campent au départ un solide soldat qui s’affiche comme le sosie de Belmondo. La ressemblance s’estompe au fil des épisodes. Blueberry est une forte tête : teigneux, pas toujours respectueux de la rigueur militaire, indiscipliné, il n’hésite pas parfois à déserter pour remplir au mieux ses missions. Le scénario utilise tous les poncifs du Western américain avec tout ce qu’il faut de rebondissements et de personnages pittoresques (Mc Clure, Angel Face, Red Nick, Chihuahua Pearl etc. sans compter les Indiens qui sont réhabilités par les auteurs, point de vue adopté d’ailleurs dans Cartland). Parallèlement au cycle classique de la saga de Blueberry, Giraud dessine entre 68 et 70 la jeunesse du futur lieutenant. Cette « série » reprend son cours en 85 sous le crayon de Colin Wilson, très respectueux du style imposé par Giraud. Les albums ont successivement été édités par Dargaud (22 titres, l’essentiel du fond) puis par Fleurus/Hachette, puis par Novédi et enfin par Alpen pour la nouveauté dessinée par Vance. Dargaud a entrepris la réédition des albums Blueberry remaquettés et agrémentés de nouvelles couleurs.


L’Arche du A

Le jeune Philémon vit à la campagne et passe son temps à rêver en compagnie de son âne Anatole. Au cours d’une promenade, il rencontre Barthélémy le puisatier qui est à la recherche de son paradis perdu : la lettre A du mot Atlantique. Grâce au vieux Félicien qui sait comment se rendre là-bas, ils partent régulièrement pour ce monde parallèle. Malheureusement les manoeuvres sont parfois approximatives et ils se retrouvent dans d’autres lettres peuplées de curieux personnages.

Cet univers farfelu et merveilleux est imaginé par Fred pour PILOTE en 1965. Son trait imaginatif et nouveau, ses mises en page particulières, ses planches grouillantes de détails insolites, de clins d’oeil, de malices et de trouvailles graphiques ne laissent pas indifférent.


L’Ombre du toréro

Trench-coat couleur mastic, pipe au bec, Dick Hérisson est l’archétype du détective privé, curieux, fouineur. Il exerce son métier dans le sud de la France, au début des années 30, et il trouve ce qu’il cherche : action, mystère, aventures. En compagnie de Jérôme Doutendieu, un jeune journaliste du Petit Provençal qui, lui aussi, aime aller jusqu’au bout de ses enquêtes, Dick Hérisson se trouve mêlé à des affaires qui lui permettent de se pencher sur le passé historique de la région.

C’est en 1982 que les aventures de Dick Hérisson débutent dans le magazine CHARLIE MENSUEL sous la plume habile de Savard qui sait combiner ambiances étranges et décors réalistes. Son trait, proche de la ligne claire (de nombreux clins d’oeil sont faits à Hergé), est précis, détaillé, original.


L’Ange endormi

Deuxième tome de cette passionante série mélant espionnage et grande aventure : Etienne Cazenac est rentré chez lui, hanté par ce qu’il a enduré dans les tranchées. Pourtant il accepte d’accompagner la belle Louise dans une mission d’espionnage sur le front russe.

Il reste persuadé que son frère Henri est vivant quelque part en Russie, là où a commencé l’histoire des Cazenac. Un nouvel épisode plein de rebondissements et de révélations.


L’Odyssée aux allumettes

Samedi vit avec Julie et ses deux bébés. Le voilà chef de famille et responsable, alors que Dimanche aimerait bien repartir à l’aventure. Donc, Dimanche part tout seul, à contre-coeur, équipé de trois allumettes géantes, avec le projet d’aller voir ce que c’est, cette drôle de maison qu’on voit au loin, perchée sur un pic.

Ce faisant, il se perd dans le brouillard et les sables mouvants, rencontre des types pas nets — Monsieur Mite, mange-pote de son état, qui se fait des potes juste pour les manger — et commence à discuter avec une ombre à bonnet qui ressemble à Samedi. Bref, il est un peu paumé.
Mais pendant que Samedi, Julie et les bébés montent une expédition de sauvetage assez inefficace, Dimanche trouve enfin ce qu’il ne cherchait pas… L’amitié c’est compliqué, les bébés aussi, et l’aventure c’est dur. Résultat : un Samedi et Dimanche grand cru, bourré d’action et de poésie (jusqu’à la chute, merveilleuse) et peuplé de personnages craquants, tels les éphémères — des petits machins enthousiastes qui meurent très vite en faisant « pouf »…
Le dessin est égal à lui-même : drôle, simple — le genre de simplicité qui arrive à faire passer toutes sortes de nuances délicates — et très émotif. Le tout baignant dans un mélange de tendresse et d’humour qui a la qualité rare de parler aussi bien aux adultes (Alain Chabat, entre autres) qu’aux enfants (ceux d’Alain Chabat, entre autres). D’ailleurs, Le Paradis des cailloux, tome 1 de la série, est sélectionné par l’Education nationale et chaudement recommandé dans les écoles.


L’Arbre qui parle

Les aventures de Sylvain et Sylvette, c’est tout un monde. D’abord, il y a les deux héros. Avec leurs petits sabots, leurs gentilles frimousses et leurs délicieuses taches de rousseur.

Au début, ils vivaient avec leur mère. Mais un jour, lors d’une cueillette de champignons, ils se sont égarés dans la forêt. Depuis, ils ont appris l’indépendance et la débrouillardise. Et aujourd’hui, ils mènent une vie paisible à l’abri de leur chaumière. Enfin,  » paisible « , c’est vite dit. Car les quatre Compères ne sont jamais bien loin ! Le renard, le loup, l’ours et le sanglier n’ont de cesse d’entrer chez eux afin de dérober leurs provisions… Heureusement, nos petits amis peuvent compter sur les autres animaux : Cui-cui l’oiseau, Raton le rat blanc, la chèvre Barbichette, l’âne Gris-gris et tous leurs fidèles compagnons…

Dans les albums de Sylvain et Sylvette, Jean-Louis Pesch laisse libre cours à son amour de la nature, figure centrale de ses histoires. Nostalgique de son enfance à la campagne, il met en scène un monde idéal où règne une douce harmonie entre les gens, les bêtes et l’environnement.

Quand il s’arrête de dessiner, il milite au sein d’une association pour la protection des éléphants et des rhinocéros, se bat contre les zoos ou part en guerre contre l’expérimentation animale. Et vit dans un manoir campagnard, entouré de brebis, de chevaux, de chiens, de chats, de poules et d’une chèvre. Une véritable arche de Noé, en somme. À l’image du petit monde de Sylvain et Sylvette, qu’il continue d’animer sans relâche depuis maintenant quarante-cinq ans…