Des plaies et des carabosses

On note un gros progrès côté alchimie : Colégram a enfin trouvé la formule pour changer le plastique en plomb. Il ne lui reste plus qu’à trouver la formule pour le changer en or.

Gros progrès technique, aussi : nos zigotos arrivent à simuler une invasion martienne dans le poste de télé de la voisine. La voilà donc qui fuit la ville pour se réfugier à Bellevaux chez l’oncle Fanfoué. Mais elle revient : elle a compris que c’était une farce. Ce qui, par un joli retournement de situation, n’arrange pas du tout les affaires du Martien qui vient de débarquer pour de bon.

Côté désordre, on est servi : il y en a un qui a prononcé la formule du puzzle et un autre qui a éternué. Résultat : tout le décor est éparpillé partout, « façon puzzle », comme on dit dans les Tontons flingueurs.

Et puis, pour se faire la main, Balthazar nous rejoue la Genèse : il sort de son chapeau Adam, Eve, la pomme et une baguette de pain. Le serpent a échoué par erreur dans le petit déjeuner de la voisine – il est d’ailleurs très déçu : il savait qu’il devait tenter une femme, mais il a l’air de trouver celle-là vraiment moche.

Erreurs de formules et de manips, explosions et catastrophes, plaies et carabosses – l’école Abracadabra est à l’enseignement ce que Gaston Lagaffe est au savoir-vivre.


Lady Vivian Hastings

Si chacun connaît L’Île au trésor, qui sait réellement ce qu’il est advenu du pirate Long John Silver ? Xavier Dorison et Mathieu Lauffray ont tout simplement entrepris de raconter son histoire, nourris par les récits de grande aventure et de piraterie. Somptueux !

Délaissée par son mari parti découvrir le nouveau monde depuis plusieurs années, lady Vivian Hastings est restée à Bristol, en Angleterre. Seule ? Pas tout à fait : Vivian, consciente de son charme, ne manque pas de courtisans… Ceux-ci ne connaissent pas sa situation matérielle inquiétante : ruinée bien que toujours propriétaire du domaine et, surtout, enceinte…

Tout bascule le jour où Vivian reçoit enfin des nouvelles de son mari qui lui somme de le rejoindre en Amérique du sud où Lord Hasting aurait découvert le mythique trésor de Guayanacapac ! Acculée, Lady Hastings décide de partir et fait appel, malgré les mises en garde du docteur Livesey, à une bande d’hommes sans foi ni loi dont le chef n’est autre que le redoutable Long John Silver… Vivian conclut un pacte de sang avec ce pirate qui lui propose de l’embarquer jusqu’au nouveau monde en échange d’une partie du trésor. Le voyage s’effectuera jusque dans les pays les plus reculés, le long de l’Amazonie, en pleine forêt.


L’Autre monde – Intégrale cycle 1

A bord de son avion, Jan arrive dans un pays sorti droit d’un rêve, ou plutôt d’un cauchemar puisque son douloureux atterrissage lui vaut d’être hospitalisé. Très vite Jan se rend compte que les autochtones le prennent pour un olibrius qui n’a plus toute sa raison. Cet « autre monde » semble échapper au temps et à l’espace, victime d’une menace insolite : le ciel se rapprocherait inexorablement du sol ! Un cycle fantasmagorique de deux albums prolongé par Mary la noire.
Cette très belle histoire, véritable conte de noël fantastique, imaginée par Florence Magnin et Rodolphe au début des années 90, est regroupée sous forme d’intégrale reprenant les deux albums. Un beau livre qui bénéficie d’un cahier de présentation de huit pages.


L’Enfant lumière

Jonathan Cartland n’est qu’un paisible trappeur jusqu’au jour où sa vie bascule : sa femme Petite Neige, qui vient de lui donner un fils, est assassinée. Passé le goût de la vengeance, Cartland s’engage comme éclaireur de l’armée américaine et part à la découverte des espaces sauvages de l’ouest. Ce western tout à fait particulier est en plus un témoignage qui fait foi d’hommage au peuple indien. Le dessin de Blanc-Dumont, d’une rare finesse, excelle à reconstituer les paysages grandioses et à dessiner les chevaux dont qu’il apprécie particulièrement. Le scénario de Laurence Harlé est documenté, humain, riche en situations originales pour un western.

Cartland échappe aux conventions du « cow-boy », c’est un personnage qui lutte et doute, apportant ainsi une dimension supplémentaire à cette série. Le rythme de parution depuis 1974 est d’environ un album tous les 2 ans.


L’Oeil de vitre

Pour finir les vacances en beauté, Soupetard part camper avec ses copains Grandgaillard, Millemouches, Mistouf et Chunelfivout. A eux cinq (plus le lapin Cerfeuil), ils forment la patrouille des Ecureuils, managée par Madame J’ordonne, une bonne femme assez revêche comme son nom l’indique. Pour commencer, il pleut des cordes et elle les envoie chasser le dahu comme l’exige la coutume. Le plus marrant, c’est que Chunelfivout rapporte un dahu ! Vu de plus près, c’est en réalité un chat empaillé, raide comme la justice, avec un seul oeil (de vitre) – ce qui est au moins aussi étrange qu’un dahu…
Madame J’ordonne exige qu’on rende la chose à son propriétaire, un certain Blandin qui exerce le métier de taxidermiste. Mais là, tout se complique : l’homme a tout du faux-jeton, des gitans rôdent dans le coin avec un toutou « féroce » baptisé Paillasson, et les bestioles empaillées – outre qu’elles plongent Soupetard dans des cauchemars terribles – sont apparemment utilisées pour un odieux trafic.
L’adorable Soupetard et ses copains vous débrouillent toute cette embrouille mine de rien, à grand renfort de naïveté, d’humour, de grosses trouilles et de raisonnements farfelus. Et encore une fois, Corbeyran et Berlion restituent ce parfum d’enfance vraie, marrante et aventureuse, qui ne cesse de nous ravir.


L’Ornemaniste

Le monde dans lequel évolue le personnage Myrkos est un monde imaginaire qui évoque l’antiquité à une époque indéterminée ; de l’antic-fantasy mise en scène avec le sens du dialogue reconnu de Kraehn, illustrée par Miguel, un nouveau venu dans la bande dessinée européenne. Myrkos est un apprenti qui suit les cours de peinture enseignés par l’Académie officielle, la Scola.

Myrkos possède un caractère bien trempé et n’hésite pas à remettre en question l’autorité. Doué mais indiscipliné, coureur de jupons, il exaspère ses maîtres. Répudié en raison de cette insolence (et sans doute de son talent qui dépasse celui des maîtres et remet en question « le sacré »), Myrkos va quitter la cité et se rebeller. Personne ne sait encore que Myrkos a révolutionné la peinture académique et qu’il a tout simplement inventé la perspective…

Ses théories font sensation – surtout lorsqu’il dessine des nus ! – mais sa mise à l’écart ne lui facilite pas les choses et sa condition d’élève lui valait un certain confort. Décidé à retrouver un statut digne de son talent et de sa personnalité, Myrkos prend les choses en main et rejoint un homme qui s’oppose au pouvoir de la Cité….


L’Histoire du conteur électrique

Du monde réel à celui des lettres de l’océan Atlantique, dans les aventures de  » Philémon « , d’une apparence à l’autre dans L’Histoire du corbac aux baskets, d’un état d’homme servile à un statut de poète raconteur d’histoire dans L’Histoire du conteur électrique, tout, chez Fred, est affaire de passages.


L’Album de Noël

À l’occasion des fêtes de fin d’année, nous vous proposons un numéro spécial de Sylvain et Sylvette de 88 pages reprenant les 4 meilleures histoires de Sylvain et Sylvette se passant durant l’hiver.

 » La partie de luge  » voit les compères voler la luge de Sylvain. Malheureusement Ours et Renard ne sont pas vraiment doués.

Dans  » Le bonhomme de neige « , vous découvrirez un bonhomme de neige qui parle, quelle est la raison de ce sortillège ?

Des traces de pattes stupéfiantes apparaissent autour de la maison des Compères, quel est donc l’animal mystérieux qui laisse de tels  » Pas dans la neige  » ?

Enfin, la dernière histoire verra Sylvain construire un abri aux compères pour les protéger du froid.

Nous espérons à travers ce recueil réunir les grands parents et les petits enfants autour de ces merveilleuses histoires intemporelles que l’on peut se raconter au coin du feu. Les anciens relisant ces belles histoires qui ont bercé leur jeunesse, et les plus jeunes découvrant avec ravissement le monde merveilleux de Sylvain et Sylvette où les enfants peuvent vivre en paix et en harmonie avec tous les animaux de la forêt.

Un beau livre à garder dans sa bibliothèque. Une thématique de saison. Le parfait cadeau de fin d’année.


L’Île du démon rouge

Un vent de renouveau souffle sur ce vaisseau amiral de la bande dessinée franco-belge avec le développement de cet autre cycle – alors que Barbe-Rouge n’était encore qu’un jeune corsaire breton au service du roi – sans compter la reprise de Barbe-Rouge par Perrissin et Bourgne.


Le Domaine Hatcliff

Nous sommes dans les années 1920, à Paris. Émilie, une jeune femme danseuse au Moulin-Rouge, reçoit une énigmatique lettre d’un huissier. Stupéfaite celle-ci apprend qu’elle hérite – d’un grand oncle mystérieux – d’un château situé en Irlande, dans le Connemara ! Mais que cache vraiment ce  » cadeau  » tombé du ciel ? Commence alors pour elle un fabuleux voyage dans le temps, sur ces terres celtiques que l’on dit sacrées…

Une fois encore Florence Magnin excelle dans ces ambiances mystérieuses qu’elle sait mieux que quiconque restituer grâce à un style très personnel et subtil.