Dans ce troisième tome, Victor passe son permis, cherche puis trouve une colocataire et a d’énormes problèmes avec sa banque. Il continue bien sûr à voir son psy et à animer son émission de radio. Les gags sous formats de demi planche s’enchaînent et gagnent encore en maturité et en potentiel comique.
Victor Lalouz est petit, poilu, myope et très à côté de la plaque. Le destin aimant s’acharner sur les proies faciles, Victor est désormais aussi fauché que les blés un jour de moisson. Avec une mère castratrice et un père transsexuel, son « casier familial » ne le prédestinait pas à l’équilibre mental. Même son psy ne peut rien pour lui. Et pourtant, Victor est une idole de la radio, et l’un des plus hilarant héros de la bande dessinée contemporaine.
La Rançon de la Gloire confirme l’immense talent d’un irrésistible Diego Aranega, capable de porter son pathétique héros vers des sommets d’absurdité décalée
Pas de doute sur le contenu de cette série : nous sommes bien dans un genre policier ! Cliff Burton, sujet britannique, retrouve sur son chemin cadavres et autres réjouissances de ce type qui font toute la saveur et le charme de cette série ! Les amateurs du genre y découvre les sombres affaires de Scotland Yard, le brouillard londonien, les sinistres quartiers du bord de la Tamise, les « exploits » de Jack l’éventreur… Un suspense sanglant, de l’humour, un dessin efficace et le charme très british des scénarios de Rodolphe.
À noter que c’est le dessinateur Michel Durand qui a repris la série en cours à partir du 3ème titre (Les Dormeurs de Fleetwood).À partir de Catman, cette série a changé de format (grand format)et a bénéficié d’une nouvelle maquette mettant en évidence les prouesses graphiques de Durand.
Trois sorcières – Fébris, Brygia et Sortilega – qui vivent dans la même vieille maison, reçoivent par erreur un bébé issu d’une plantation de choux dirigée par la fée Titania…
Ce bébé fée, Hazel, va bousculer leur vie surtout que débarquent à l’improviste leur cousine Panacea et son abruti de mari, Rex ainsi que sa fille Hécate. Incarnation du monde moderne et de ses dérives, Rex ne comprend pas qu’aucun poste de télévision ne soit présent dans la maison et décide alors d’imposer le petit écran dans la vie des sorcières dépassées !
Pendant ce temps Titania, la reine des fées, tente de retrouver la trace de Hazel sans savoir que celle-ci est hébergée chez des sorcières, ennemies héréditaires des fées…
Mais tous se préparent à la grande fête de Walpurgis qui réunit le gratin des créatures de l’autre monde dont les fées et les sorcières !
Un savant cocktail d’humour, de tendresse avec une dose d’ironie sur notre société pour cette série grand public. Une occasion de se moquer du monde moderne et de ses dérives, épinglant au passage la médiatisation à outrance et le règne de la consommation.
Cette édition intégrale réunit les deux épisodes du Passager parus en 2002 et 2004 ainsi qu’une page inédite cloturant l’épopée. On peut véritablement parler de récit d’aventure sur fond de fantasy. Il y a du Lewis Carroll dans ce conte féerique mettant en scène un jeune homme qui, suite à un concours de cerfs-volants, atterrit dans un pays « imaginaire ».
Créatures fantastiques, magiciens et paysages merveilleux surgissent alors de nulle part : le lecteur n’a plus qu’à se laisser porter par ces ambiances singulières.
Vink est un auteur qui évite de marcher sur les plates bandes du conformisme et qui explore des voies originales et audacieuses servies par un graphisme, sur base d’aquarelle, absolument somptueux. Une oeuvre à part !
Aventures tous azimuts, rebondissements, enlèvements, complots, attentats… Quatre jeunes adolescents vont en voir de toutes les couleurs, de toutes les races. la réponse éclairée de Christin au monde actuel au travers de quatre jeunes de cultures différentes mais animés par le désir de vivre pleinement leur destin. Une belle parabole sur le monde comme il va et sur la fraternité.
Sur plus de 100 pages Florence Cestac nous conte la création d’une maison d’édition par quelques passionnés. Comment l’on passe de l’une des premières librairies spécialisées en bande dessinée à la publication d’ouvrages d’abord confidentiels à la création d’un catalogue qui sera longtemps l’un des plus pointus du 9e art, révélant Swarte, Baudoin, Crumb mais aussi Canif et les grands auteurs américains au public francophone. Le livre détaille aussi le processus de création d’un ouvrage, les relations avec les imprimeurs, la photogravure, les libraires.
Il est aussi un témoignage sur une période intensément créative, mais il est surtout une grosse tranche de tendresse et de chouettes copains.
En ces terres d’Écosse, quelque part dans les Highlands, le temps n’a pas suffi à apaiser la lutte entre le bien et le mal. Vingt siècles après la chute du clan de Malheig, le passé resurgit brusquement. Qui viendra sauver Rokson et les siens ?
Fascinante plongée en enfer, polar incroyablement nerveux et document édifiant, Cellule Poison explore les méandres des réseaux de prostitution contemporains. Claire, jeune flic infiltrée, est entraînée dans les Balkans pour remonter à la source des filières et tenter de faire tomber la tête du réseau. Mais, à nager à contre-courant, ne risque t’elle pas de se noyer ?
Suite à un déluge neutronique, les hommes ont disparu depuis longtemps de la surface de la terre, remplacés par les chats. Perdus dans la neige, deux chats, un robot et Eve, une jeune femme enceinte, trouvent refuge dans un village endormi, fantôme intact épargné par les siècles, comme un rêve humain qui ne parvient pas à s’effacer.
Sous le village se cachent quelques hommes rescapés et leurs procréatures dégénérées, les « anges restés », qui répètent sans fin le même rituel, la même parodie de vie. Et autour du village vivent les loups. Le mystérieux Marquis « cinq doigts » leur a appris à lire dans l’espoir de les faire accéder à la sagesse. Au lieu de ça, restés plutôt simplets, les loups ont inventé la poudre et un dieu à leur image. Farouchement intégristes, ils ont pour projet d’exterminer hommes et chats. Le temps des loups est arrivé !
En souvenir d’un village de son enfance retrouvé chaque été, apparemment immuable, Convard nous emmène dans un futur lointain imprégné de passé, de légendes et d’aventures cruelles vécues « pour de faux » – comme les vivent les enfants (ou les chats) dans la chaleur d’un éternel été.
Au large de l’île où vit béatement Supermurgeman, sur le Potemkine 2, un commando néo-bolchevik fomente un coup d’état avec l’aide d’un sorcier indigène, chargé de ressusciter Che Guevara. Pendant ce temps, les dirigeants de la SOFROCO CEDEC font élire un tyran communiste pour pouvoir le déboulonner et privatiser à mort ; le Pr Tannenbaum invente un sérum spécial pour réparer Youki le cafard ; Roberto Pinheiro 002 et Roberto Pinheiro 003, des services secrets portugais, voient échouer l’opération Ragondin (dix ans de boulot), et le petit Nourredine fait tout exploser.
Supermurgeman, lui, reste droit dans ses bottes. Formidable idée que d’imaginer le retour d’un communisme féroce sur cette île très éloignée du concept de lutte des classes — et d’ailleurs très éloignée de tout concept, vu que son super héros (justicier de la jungle inspiré du Fantôme du Bengale, invincible et vêtu d’un slip en panthère rose) est un crétin fini.
Ça nous donne, sur un scénario extrêmement riche que l’auteur boucle en virtuose, la fiction politico-exotique la plus réjouissante qui soit. Le tout finement dialogué, et dessiné avec cette parfaite naïveté qui fait le charme de la série. Comme disait Libération à propos du premier tome, « c’est le grand n’importe quoi à coeur joie ».