La Philosophie dans la baignoire

Dans ce deuxième épisode, Le Minuscule Mousquetaire prend son bain, discute philosophie aristotélicienne avec de jeunes éphèbes au bistrot, fait l’amour avec une femme serpent un soir au fond des mers et vit quelques autres aventures savoureuses. Sfar, l’auteur du Chat du Rabbin confirme merveilleusement son statut d’auteur unique.

Qui aurait parié que l’un des plus gros succès récents de l’édition serait l’improbable aventure d’un chat doté miraculeusement de parole et désireux de faire sa Bar-Mitsva ? Et pourtant grâce au Chat du Rabbin dans la collection Poisson Pilote, Sfar est passé d’un statut d’auteur brillant et culte à celui d’un créateur grand public, capable de toucher le lecteur de VSD comme celui de Télérama, d’un auteur capable de dépasser les 100 000 exemplaires.

Bien sûr le Minuscule Mousquetaire n’est pas le Chat du Rabbin. D’un côté un chat juif dans l’Algérie du début du xxe siècle, de l’autre un Mousquetaire truculent et philosophe, avide de femmes et de gloire. Pourtant le talent de Sfar explose dans ces deux séries, magie du verbe, imagination délirante, intelligence aiguisée. Découvrez le Minuscule Mousquetaire ! ! !


Les Dingodossiers – tome 2

Chez Gotlib, l’humour est une affaire très sérieuse. Et si possible à traiter sous tous ses aspects… Les hilarantes Rubriques-à-brac, la bible de l’humour, en sont les exemples les plus démonstratifs, sans oublier Les Dingodossiers, Les Trucs-en-vrac, Les Cinemastock, etc. Attention : la lecture assidue de ces albums peut provoquer des crises de fous rires aiguës. On vous aura prévenu.


Les Amériques

XVIIIe siècle. Isaac Sofer, peintre désargenté mais heureux en amour, vit de petits boulots et rêve d’aventure. Lorsqu’on lui propose d’embarquer sur un navire, Isaac accepte sans savoir qu’il fera le tour du monde ! Blain – Alph-Art à Angoulême 2000 – s’impose ici comme un auteur majeur grâce à cette petite merveille d’humour et d’aventure qui sera en deux volumes.


Un grand silence frisé

Entre terre et ciel, très haut dans les alpages, juste en dessous des nuages, vivent des héros créés et dessinés par F’murr. Athanase, berger pensif et rêveur, réunit autour de lui des brebis dotées d’un quotient intellectuel élevé, un bélier adulé nommé Romuald, un chien heureux de sa condition de gardien, une jolie bergère court-vêtue et une quantité d’autres personnages en visite sur les sommets. L’amateur de BD reconnaîtra parmi eux des dessinateurs, des critiques, des journalistes, des éditeurs tous croqués par F’murr avec humour et mis en scène en quelques planches dans des situations absurdes et drôles.

Car la série Le Génie des Alpages est un chef d’oeuvre du non-sens, dessiné d’un trait original, léger, plein de charme. L’auteur fait preuve d’une imagination débordante assez rare dans la BD moderne. Cette transition réussie entre la nostalgie des années 50 et la BD contemporaine a rencontré un très grand succès dès ses débuts, en 73, dans les pages de PILOTE.


La Dernière Vague

La fête bat son plein chez le gouverneur anglais de Redonda, qui échange avec deux gentlemen quelques propos écologiques sur la pêche au requin, quand son frère Whitman interrompt les mondanités. Dans un état d’exaltation critique, Whitman raconte avoir vu une vague monstrueuse, toute scintillante de lumières, qui, d’après lui, va revenir noyer Redonda. Tout le monde trouvant son histoire abracadabrante, on l’envoie se coucher, quand la vague arrive et noie Redonda.

Et puis il y a le Davy Jones Locker, service secret pirate créé par Barbe-Noire, dont la mission consiste à lutter contre la suprématie anglaise dans la région des Caraïbes. Le Davy Jones Locker, c’est un trio : Lorne, aristocrate déchu et estropié, tête pensante ; Fido, jeune écervelé fougueux et protégé de Barbe-Noire ; la belle Sarah, au visage angélique et aux mystérieux pouvoirs.

Mais un certain nombre de gens ont l’intention de contrarier les projets du Davy Jones Locker. Entre autres, l’amiral anglais Cooper, et aussi la grande Zawa, ignoble  » maman  » d’un peuple de cannibales qui vivent dans les marais – des gastronomes qui ne rechignent pas à se taper une tête de mercenaire avec un petit vin d’Italie. Et puis, il y a la vague. Comme dit Sarah :  » Cette affaire sera d’une extrême complexité. Personne n’est prêt à accepter qu’une vague puisse exister sans tempête.  » Et pourtant…

Voilà du nouveau dans le domaine de la piraterie et du fantastique : la première série de piraterie fantastique. Quelque chose qui naviguerait entre les Contrebandiers du Moonfleet et Chapeau melon et bottes de cuir, avec, en prime, un soupçon de délire bien personnel et un dessin incisif qui vous ravigote le décor devenu classique des récits de piraterie du XVIIIe siècle. Avec également, dans la première édition, un cahier de huit pages incluant croquis inédits et informations passionnantes sur le mythique Davy Jones Locker. Bienvenue à bord !


La Lettre de Hualco

Le Général Sherwood, du Service Secret de la Présidence des Etats-Unis, tient beaucoup à récupérer une lettre cachetée enfermée au fond d’un coffre dans la petite banque de Hualco, au Mexique. Il a même déjà sorti de prison la bande de Hogan, célèbre pilleur de banques à qui il a promis l’amnistie et l’argent de la banque en échange de la lettre – ce qui est immoral. Mais Hogan a échoué, il va être pendu, et c’est maintenant à Mac Coy que revient cette curieuse mission, ainsi que celle de descendre Hogan avant qu’il ne parle de la lettre aux Mexicains pour sauver sa peau.

C’est sous une pluie torrentielle que Mac Coy fait son entrée dans Hualco et se présente en tant que bourreau fédéral – il a piqué ses papiers et son costume à l’authentique bourreau, abandonné en caleçon dans les marais. Mais, après avoir semé dans la ville une pagaille mémorable et récupéré la lettre le plus facilement du monde, il accomplira sa mission à sa manière – à l’instinct, avec son habituelle bonne humeur et un sens très relatif du « devoir ». Quant au contenu de la mystérieuse lettre, il est pour le moins sidérant…

Dans un décor de canyons, de marais et de cactus, à grand renfort de personnages pittoresques et de dialogues truculents, voilà l’une des aventures les plus tordues de Mac Coy, qui est pourtant un spécialiste du genre.


Les Seigneurs de l’enfer

Dans « Les Clés de Feu », premier volet de la trilogie, Percevan a affronté les forces maléfiques et, anéanti à l’issue d’un combat inégal, s’est retrouvé dépossédé de toute énergie vitale. Il n’est plus qu’un corps vide et le mage Shalaan est le seul à pouvoir encore espérer anéantir les Seigneurs de l’Enfer qui mettent à feu et à sang la contrée de Malicorne.

Grâce à la magie de Balkis, l’esprit de Shalaan quitte son corps de vieillard fripé pour investir le corps jeune et vigoureux de Percevan, associant ainsi ses pouvoirs mentaux à la fougue du chevalier. Dans un décor lugubre, sous une pluie torrentielle, il prend le chemin du château de Malicorne avec le fidèle Kervin qui n’apprécie guère le transfert, regrette « son » Percevan et parsème le voyage de commentaires discourtois : « Môssieu se dégonfle, Môssieu n’est qu’un faiseur »…

Parvenu aux souterrains du château de Malicorne, Shalaan-Percevan affronte le Seigneur de l’Enfer – une masse de fer et de feu apparemment invincible – et, affaibli par le combat de deux esprits dans un seul corps, ne sort pas vraiment vainqueur de la rencontre. Shalaan-Percevan et Kervin se retrouvent piégés dans une grotte cernée par les gardes noirs de leurs chiens, et il faudra attendre « La Table d’Emeraude » pour connaître la suite…


Le Pays de la soif

Le pays de la soif, c’est le camping de la Roche du Bourg, où Jérémie, et ses copains Sandrine et Jean-Jacques Moselle passent leurs vacances. Et cette fois-ci, c’est sûr, ils vont faire un malheur !

Tandis que Jérémie poursuit de ses assiduités une jeune Allemande en se faisant passer pour un rebelle romantique, Jean-Jacques se lance en loup solitaire à la conquête de la mère de cette dernière… Un deuxième tome désopilant où Riad Sattouf fait montre d’un humour dévastateur, féroce et jubilatoire !

C’est l’été… Une chaleur caniculaire s’étend comme une couverture moite sur Paris, recouvrant d’une fine pellicule de sueur tout ce qui a encore le courage de se trémousser sous le soleil. Jérémie et Jean-Jacques ne font pas exception. Avachis à la terrasse d’un café, ils reluquent tout ce qui porte jupe et qui passe devant leurs yeux concupiscents, en attendant que la soeur de Jean-Jacques, Sandrine, les rejoigne enfin pour partir en vacances.

C’est que par ce temps-là, on n’est bien que sur la plage, et nos trois amis prennent la route pour le camping de la Roche du Bourg, sur la côte d’Émeraude. Mis à part un chien écrasé et un accident de voiture avec un dealer qui roule en Mercedes Benz, le voyage se passe relativement bien. Les voici qui arrivent sur la terre promise : le camping, sa plage, ses nanas !

Et là, horreur, celui qui les accueille n’est autre que Jean-Charles Bélier, leur bête noire lorsqu’ils étaient au collège de Montempoivre (1990-1993). Une brute, un bourreau qui les a persécutés à grand renfort de « Meurthe et Moselle » et de « Chibouz, fils de bouse ! ! « . Vidage de cartable, vexation devant les filles, il ne leur avait rien épargné. Que vont-ils faire ? Se venger ? Non, il est beaucoup moins risqué de draguer les minettes.

Et pour ça, Jérémie a un plan. Car ils n’ont plus le droit à l’erreur, surtout qu’à côté de leur tente vient de s’installer un couple d’Allemands avec leurs deux enfants, dont une jeune fille qui ne laisse pas Jérémie indifférent…

Sorte de Grand Duduche frustré, serial looser universel, Jérémie rentre avec cet album dans la catégorie des grands anti-héros de la bande dessinée d’humour, et Riad Sattouf dans celle non moins illustre des grands observateurs des petites misères humaines. Féroce et drôle !


Le Grand Vizir Iznogoud

La légende raconte qu’à Bagdad la magnifique, un grand vizir répondant au nom d’Iznogoud, particulièrement mal intentionné, cultive l’ambition de ravir le trône du calife Haroun El Poussah. D’où son expression favorite qui revient sans cesse : « je veux être calife à la place du calife ! ». Secondé par Dilat Laraht, Iznogoud multiplie les tentatives les plus diverses et surtout les plus folles pour arriver à ses fins. En vain, bien sûr !

Fidèle à l’esprit des Milles et une Nuits version loufoque, les auteurs ont inventé cette série en 1962 pour RECORD. Mais c’est dans les pages de PILOTE (1968) qu’Iznogoud trouvera un réel succès Après un bref passage aux éditions Glénat, Tabary décide de s’auto-éditer en créant les éditions de la Séguinière puis les éditions Tabary. (12 albums).


Les Clés de feu

Percevan et Kervin sont les deux héros d’un univers médiéval peuplé, comme il se doit, de jolies princesses, de méchants sorciers et de malicieux enchanteurs. Percevan, preux et vaillant chevalier, est toujours prêt à se lancer dans l’aventure pour une bonne cause. Son compagnon Kervin, rondouillard et râleur, affamé du matin au soir, connaît les coups d’audace des peureux. Il a pour confident un animal silencieux et drôle appelé Guinly, dont l’attachante apparence tient de la marmotte et de l’écureuil.

Ces personnages sont créés en 1981 pour l’éphémère magazine GOMME (éd. Glénat). Cette série destinée à un large public a d’abord été éditée en albums chez Glénat (3 albums).