Vingt-cinq ans de manifs, trois ans de gloire dans une série BD vedette : revoilà Eugène Lacrymo, CRS de son état et néanmoins papa d’un dénommé Gédéon, post-grunge-techno-rap de son état.
L’ennemi n°1 du CRS, c’est la varice, à cause de la station debout prolongée – surtout quand le manifestant ne vient que le lendemain… Un autre danger, c’est le rhume, le nez qui coule dans le masque à gaz, la visière baissée, l’incapacité de se moucher et, donc, l’effet aquarium et la noyade… Mais le seul truc qui arrive à démolir vraiment Eugène, c’est l’ingestion massive de chipolatas. Ça lui donne des cauchemars : il voit sa matraque toute terne et moche parce qu’elle a été lavée avec une poudre quelconque au lieu d’être lavée avec Berzil…
Ajoutez à ça le père Machin qui a abattu sa Toinette, l’a découpée en steaks et l’a livrée à la caserne des CRS sans prévenir qu’elle était folle – il appelle ça la guerre bactériologique – et vous aurez une idée de l’ambiance qui règne chez nos vaillants défenseurs de l’ordre.
Près de la frontière suisse, un homme dévale les pentes enneigées, poursuivi par deux patibulaires qui, apparemment, veulent sa peau.
Pendant ce temps, dans une station de Haute-Savoie, Mel tente d’initier Mirabelle aux joies du ski – elle n’aime pas ça parce que ça glisse… Parmi les vacanciers, un homme et son fils semblent se cacher. Qui sont-ils ? Qui craignent-ils ? Une tempête de neige bloque tout le monde à l’auberge et, histoire de passer le temps, Mel fait une partie d’échecs avec le gamin : il se fait mettre mat en trois coups. Et voilà qu’à trois pas du lac Léman, dans un froid sibérien, Mel et Mirabelle se retrouvent au beau milieu d’un nid d’espions soviétiques, avec très méchants camarades Vitaly et Gregori, et très féroce lieutenant bien agréable à regarder, pourtant.
Dans l’humour et la joie de vivre, cette quatrième aventure de Double M nous emmène au coeur de la guerre froide. Entre Mel et Mirabelle, la guerre est plus chaude : ils sont toujours comme chien et chat mais ils ne peuvent pas se passer l’un de l’autre. Et tout ce bruit et cette fureur, c’est ce qu’on appelle des vacances de neige…
Bob Morane symbolise le héros de BD parfait ! Rusé, costaud, aimant le risque, prêt à lutter contre le mal, ce célibrissime agent des services secrets envoie tout valdinguer sur son passage en compagnie de Bill Balentine, son inséparable compagnon d’aventure.
Fred est un auteur unique. Que ce soit avec Philémon (un chef-d’oeuvre de poésie et d’invention), avec ses contes singuliers ou ses dessins d’humour, Fred nous remplit l’esprit d’images et de mots que l’on oublie pas de sitôt. Un auteur qui a inventé un language, un style.
En effet, la biologiste n’a pas de culotte, et elle s’adonne à l’autoérotisme parce qu’elle est seule et triste, perdue dans la tempête arctique. Sinon, quoi de neuf dans l’univers loufoque des petits contes noirs ?
Un éléphant quitte l’Afrique pour venir mourir sur la plus belle place de notre capitale.
Un colleur de moquette, accidentellement collé à une voiture de luxe fait le tour du monde.
Fasciné par les trous, un directeur de banque se fait avoir par un trou dans le plancher de son bureau : il s’agit en réalité d’un voleur déguisé en trou.
Tous les jeudis soirs, l’anarchiste n°1 entre dans un poste de police et fait un carnage. Jusqu’au jour où, ratatiné par la machine à tasser du Pr Topaloff, il devient l’anarchiste n°1 miniature.
Le Dr Larose travaille à guérir la folie criminelle. Suite à un malentendu fâcheux, il est assassiné par un cornichon.
Caldelia Marzone, la plus belle fille du canton, a choisi comme amoureux un bossu très moche, qui devient de plus en plus moche et malade au fil des jours. Pourquoi ? Parce que la nuit, il est très beau et plein de santé.
Absurdités parfaitement maîtrisées, construction virtuose des mystères entremêlés, charme délicat (et hilarant) des ombres chinoises – ces petits contes noirs, aussi originaux dans la forme que dans le fond, ont des vertus euphorisantes. C’est un plaisir total.
Trench-coat couleur mastic, pipe au bec, Dick Hérisson est l’archétype du détective privé, curieux, fouineur. Il exerce son métier dans le sud de la France, au début des années 30, et il trouve ce qu’il cherche : action, mystère, aventures. En compagnie de Jérôme Doutendieu, un jeune journaliste du Petit Provençal qui, lui aussi, aime aller jusqu’au bout de ses enquêtes, Dick Hérisson se trouve mêlé à des affaires qui lui permettent de se pencher sur le passé historique de la région.
C’est en 1982 que les aventures de Dick Hérisson débutent dans le magazine CHARLIE MENSUEL sous la plume habile de Savard qui sait combiner ambiances étranges et décors réalistes. Son trait, proche de la ligne claire (de nombreux clins d’oeil sont faits à Hergé), est précis, détaillé, original.
Associée à Nathalie Roques, Florence Cestac propose une autre série (née dans les pages du JOURNAL DE MICKEY) pour les plus petits et qui met en scène une joyeuse famille : Les Déblok.
Davor Lenko, bien imbibé de vodka, fait sa ronde de surveillance en râlant contre son boulot de merde et sa centrale pourrie. Mais voilà qu’il se paume dans la salle de refroidissement du réacteur, et trouve une porte ouverte. D’abord, ça fait désordre dans une centrale, et ensuite, il n’y a plus de centrale : il est tout seul dans la neige, et plus précisément sur le territoire de l’Inquisition, le Saint Royaume.
Lequel Royaume est peuplé de deux communautés qui ne s’entendent pas. L’Inquisition, qui distribue des hosties contre les nuages rouges. Et les difformes, qui sont vraiment moches mais très mignons, et qui refusent de manger les hosties. L’Inquisition veut la peau des difformes : elle n’aime pas qu’on refuse de manger ses hosties.
Et puis il y a la prophétie : un jour, le prophète viendra. Et il ouvrira le coeur des Eaux lourdes, là où gît le Kan-Cer, vestige d’une civilisation antique d’où s’échappent les nuages rouges qui ont déformés les difformes.
Et Davor Lenko est le prophète – il n’en revient pas, il veut juste rentrer chez lui.
Les Larcenet ont été nominés à Angoulême 2001 pour le premier épisode de la série, et cette fois, ils font encore plus fort. Virtuosité du scénario (une boucle temporelle infernale), drôlerie des personnages, des situations et des dialogues, originalité captivante d’un dessin qui va de la loufoquerie à l’émotion silencieuse – ils nous donnent, sur le thème de Tchernoybyl et autres monstres mal maîtrisés, un petit chef-d’oeuvre d’humour aussi mordant que raffiné.
En matière de western, Blueberry constitue la référence absolue. C’est en 1963 qu’est créé ce personnage pour PILOTE par Charlier et Giraud. Ils campent au départ un solide soldat qui s’affiche comme le sosie de Belmondo. La ressemblance s’estompe au fil des épisodes. Blueberry est une forte tête : teigneux, pas toujours respectueux de la rigueur militaire, indiscipliné, il n’hésite pas parfois à déserter pour remplir au mieux ses missions. Le scénario utilise tous les poncifs du Western américain avec tout ce qu’il faut de rebondissements et de personnages pittoresques (Mc Clure, Angel Face, Red Nick, Chihuahua Pearl etc. sans compter les Indiens qui sont réhabilités par les auteurs, point de vue adopté d’ailleurs dans Cartland). Parallèlement au cycle classique de la saga de Blueberry, Giraud dessine entre 68 et 70 la jeunesse du futur lieutenant. Cette « série » reprend son cours en 85 sous le crayon de Colin Wilson, très respectueux du style imposé par Giraud. Les albums ont successivement été édités par Dargaud (22 titres, l’essentiel du fond) puis par Fleurus/Hachette, puis par Novédi et enfin par Alpen pour la nouveauté dessinée par Vance. Dargaud a entrepris la réédition des albums Blueberry remaquettés et agrémentés de nouvelles couleurs.
Bob Morane symbolise le héros de BD parfait ! Rusé, costaud, aimant le risque, prêt à lutter contre le mal, ce célibrissime agent des services secrets envoie tout valdinguer sur son passage en compagnie de Bill Balentine, son inséparable compagnon d’aventure.