Jaime Martin avait 9 ans le 20 novembre 1975, le jour de la mort de Franco. Alors que sa famille en liesse sabrait le champagne, dans la cuisine, les mots de sa grand-mère résonnent encore aujourd’hui : « Il y a un long chemin à parcourir et un ciel plein d’oiseaux noirs ».
À travers ce récit autobiographique, l’artiste retrace sa trajectoire dans l’Espagne de l’après dictature en miroir d’une génération portée par l’enthousiasme de la démocratie et sévèrement frappée par la crise économique. Jaime s’en sort grâce au dessin, sa passion depuis l’enfance. Ado, sa carrière d’auteur de BD se décide quand il découvre le rock et Métal Hurlant. L’âge adulte vient ensuite creuser les distances avec son ancienne bande tandis que le système libéral fait des victimes chez ses vieux amis.
Après « Jamais je n’aurai 20 ans », sur la jeunesse de ses grands-parents engagés dans la guerre civile espagnole et « Les guerres silencieuses » sur la jeunesse de son père pendant son service militaire dans l’Espagne franquiste, ce témoignage personnel vient clore le cycle de ces chroniques familiales et sociales. Fort de l’histoire des générations qui l’ont précédé, le dessinateur porte son regard lucide et plein d’humanité en invitant à croire en l’avenir et aux rêves toujours possibles.
BB est une légende. Plus qu’un sex-symbol, Brigitte Bardot aura servi de modèle pour Marianne et incarné la France aux yeux du monde entier. Collectionnant les films comme les amants, l’amour et le désespoir, de Roger Vadim à Gainsbourg, elle incarne l’idéal féminin et la liberté sexuelle nouvelle de toute une époque.
En évitant la caricature, Bernard Swysen et Christian Paty manient l’humour à hauteur humaine pour décrire la femme derrière la légende. Ils se consacrent ainsi autant à sa carrière artistique qu’à son engagement pour la cause animale.
Saul est inquiet : il n’arrive pas à utiliser ses pouvoirs à volonté et certains membres du Conseil commencent à se demander s’il est vraiment l’Élu du Bien et, à ce titre, leur empereur légitime. Et suite à des décisions particulièrement cruelles de Saul — comme celle de marquer les enfants de la Huitième Famille au fer rouge — de vives tensions sont apparues à Néosalem, rendant tout le monde très nerveux.
Pour resserrer la cohésion de son peuple, Saul décide d’organiser de nouveaux jeux… plus intenses que précédemment. Des jeux qui s’achèveront systématiquement par la mort des perdants ! Saul décide de sortir Leïla de la Chambre Blanche pour la faire participer. Armée d’un simple couteau, elle doit arriver à attaquer un candidat aux yeux bandés, posté sur une colline et qui dispose d’une mitraillette. De plus, le parcours est truffé de fils de fer barbelés munis de clochettes. Et si elle réussit cette épreuve de colin-maillard améliorée, d’autres encore plus tordues l’attendent.
Mais à l’aide de quelques amis qui lui sont restés fidèles, Leïla va arriver à tourner ces jeux à son avantage et à provoquer une véritable révolution parmi les esclaves de Néosalem.
En 1354 quand Ibn Battûta revient à Fez au Maroc, il rentre d’un périple qui aura duré 29 ans. Un pèlerinage à La Mecque en 1325 a ainsi conduit l’aventurier aux quatre coins du monde, en Afrique, en Espagne, en Inde, des Maldives, jusqu’en Chine.
Trop peu connu en France, ce Marco Polo musulman est un des plus grands voyageurs de l’histoire. Né à Tanger, il est même à l’origine de la consécration du récit de voyage en genre littéraire dans le monde musulman au XIVe siècle quand il publie sa « rihla » un mot qui à l’origine signifie « voyage », à l’origine de cette adaptation.
En 1998, le journaliste et écrivain marocain Lotfi Akalay avait déjà consacré un livre à l’explorateur, qu’il considère comme « le premier touriste du monde ». Il y décortiquait les controverses autour du texte, en révélant les modalités de circulation dans le monde musulman de l’époque. La bande dessinée a ouvert de nouvelles portes à ses ambitions. La mise en abyme du récit original par le dessinateur du point de vue d’Ibn Battûta crée l’illusion d’un carnet de voyage, étape par étape, alternant croquis et planches à l’aquarelle. Un périple tout en lumière qui mêle le réalisme historique et l’onirisme du conte.
Walter Appleduck est un jeune homme cultivé, poli et bien éduqué qui, ayant fini son « master cowboy », a fait un stage dans la petite bourgade de Dirtyoldtown. Après avoir tenté — en vain — d’amener un peu d’humanité dans cet Ouest sauvage, il est retourné dans la grande ville. Avec dans ses bagages, Billy, l’adjoint du shérif complètement crétin. Le but de Walter est simple : ouvrir Billy aux valeurs humanistes et modernes !
Mais Billy, cet « archétype du type rustre, macho, grossier et alcoolique aux idées dangereusement fascisantes » (dixit Miss Rigby, la demoiselle qu’il drague avec subtilité…), a du mal à s’adapter. Et Walter a fort à faire pour lui expliquer que le but d’un restaurant gastronomique n’est pas de filer une gastro à ses clients, qu’on ne met pas des post-it® sur les objets du musée d’art contemporain pour indiquer ce qui est de l’art et ce qui ne l’est pas ou que « Les indiens, c’est putride, il faut faire un génocide » n’est pas le meilleur slogan quand on participe à une grande marche contre les populismes et extrémismes de toutes sortes.
Walter devra se rendre à l’évidence : la place de Billy est au far west et pas ailleurs (et le plus « far » possible).
Kid Noize, le livreur à tête de singe se retrouve embarqué dans une livraison risquée. Maman, le barman et chef des livreurs de Nowera, lui confie une nouvelle mission : retrouver la jeune Wiza pour lui remettre son colis et repartir sans se faire voir. Sans quoi ses souvenirs d’enfants disparaîtront et ses rêves ne pourront se réaliser… Mais c’est en territoire dangereux qu’elle se trouve, un gang de trafiquants d’art oeuvrant dans sa ville en bordure de jungle. Et l’ennemi juré de Nowera est à nouveau là pour lui mettre des bâtons dans les roues… une mission à haut risque pour Kid Noize !
Ce volume réunit « L’Ankou », « Kodo le tyran » et « Des haricots partout », parus entre 1977 et 1980.
Fournier succède à Franquin en 1969, et parvient à s’émanciper progressivement de l’influence du Maître. Il fait évoluer le personnage de Spirou, qu’il rend plus moderne en s’inspirant de l’actualité de l’époque (énergie nucléaire, trafic de drogue, etc.), ou en introduisant une dimension fantastique dans certaines aventures. Sans se départir du ton humoristique de la série, qu’il a même tendance à accentuer, il étoffe l’univers de Spirou et Fantasio avec des personnages pittoresques comme Itoh Kata ou Ororéa, que l’on retrouve dans « L’Ankou » en 1977. C’est d’ailleurs avec cet album, dont l’histoire se déroule dans sa chère Bretagne, sur fond de colloque de magiciens et de magouilles nucléaires, que commencent à se fissurer les relations de Fournier avec son éditeur. « Kodo le tyran » et « Des haricots partout », dont il campe l’intrigue dans un pays imaginaire, le Çatung, seront les dernières contributions de Fournier à la série Spirou et Fantasio.
Un blanc, enterré dans un cimetière Apache, au coeur des terres interdites d’Arizona ; impossible… Et pourtant ; ce blanc s’appelle Caleb Barclay. Il était le fils de la femme la plus riche de Tucson avant d’être kidnappé par les Indiens. Et Miss Barclay est bien décidée à le récupérer coûte que coûte. Telle est la mission qu’elle a donné à son futur mari, Sid Beauchamp. Lui reste à faire appel au seul homme assez fou pour aller profaner une tombe au coeur du territoire de Salvaje, le plus cruel des guerriers Apaches, un homme prêt à tout risquer pour rendre la dépouille d’un fils à sa mère… Un homme prêt à tout parce qu’il n’a plus rien à perdre… Jonas CROW.