Les fameuses Tranches de vie imaginées par Lauzier ne sont pas tristes. L’auteur, par ailleurs réalisateur de cinéma (Mon père ce héros et Le Plus Beau Métier du monde avec Depardieu), jette un regard lucide sur notre société dont Portrait d’artiste est la synthèse parfaite.
Viva Mexico
Iznogoud et l’ordinateur magique
La légende raconte qu’à Bagdad la magnifique, un grand vizir répondant au nom d’Iznogoud, particulièrement mal intentionné, cultive l’ambition de ravir le trône du calife Haroun El Poussah. D’où son expression favorite qui revient sans cesse : « je veux être calife à la place du calife ! ». Secondé par Dilat Laraht, Iznogoud multiplie les tentatives les plus diverses et surtout les plus folles pour arriver à ses fins. En vain, bien sûr !
Fidèle à l’esprit des Milles et une Nuits version loufoque, les auteurs ont inventé cette série en 1962 pour RECORD. Mais c’est dans les pages de PILOTE (1968) qu’Iznogoud trouvera un réel succès Après un bref passage aux éditions Glénat, Tabary décide de s’auto-éditer en créant les éditions de la Séguinière puis les éditions Tabary. (12 albums).
Fiesta à Durango
Alexis Mac Coy porte l’uniforme gris de l’armée des Confédérés. Fait prisonnier parmi les nordistes, il est réhabilité à la fin de la guerre et, en raison de son courage, nommé sergent-major à Fort Apache où il retrouve son vieux copain Charley. Mac Coy fait la guerre, se conduit parfois en héros, mais ce qu’il préfère finalement, c’est siroter une bonne bouteille au calme. Il tente toujours d’entamer la dialogue plutôt que de foncer tête baissée et d’obéir aveuglement aux ordres.
Avec son visage de jeune premier, le lieutenant Mac Coy est un personnage très nuancé. C’est dans le mensuel Lucky Luke que sont publiées pour la première fois les aventures de Mac Coy (1974) avant de paraître dans Tintin, Pilote et Charlie Mensuel.
Il faut y croire pour le voir
Héros : Narcisse Mulot, écrivain fatigué et ronchon, venu à Morlec pour y écrire un chef d’oeuvre. Au lieu de ça, il passe ses nuits à creuser un mystère sans fond.
Autour de lui, un curé philosophe, des tombeaux en vadrouille, une pécheresse bigrement pulpeuse, un gamin futé baptisé Paimpol, quelques chats errants – et parlants.
L’inventeur de Barbarella, Hypocrite et d’Ici-même, bien connu pour sa verve, sa liberté et la vivacité infernale de son imaginaire, nous gratifie d’une histoire drôle et tendre, servie par le dessin incisif et hypersensible d’Alain Bignon, plus brilllant que jamais dans cette atmosphère interlope.
Marée basse
Long Courrier est une collection d’auteurs. Pas une voix, un tempérament, un graphisme, un scénario qui se ressemble. Seul point commun : la densité de lecture et sa qualité. Tous les genres sont admis en Long Courrier, du conte charmeur au récit réaliste.
Little big horn
Alexis Mac Coy porte l’uniforme gris de l’armée des Confédérés. Fait prisonnier parmi les nordistes, il est réhabilité à la fin de la guerre et, en raison de son courage, nommé sergent-major à Fort Apache où il retrouve son vieux copain Charley. Mac Coy fait la guerre, se conduit parfois en héros, mais ce qu’il préfère finalement, c’est siroter une bonne bouteille au calme. Il tente toujours d’entamer la dialogue plutôt que de foncer tête baissée et d’obéir aveuglement aux ordres.
Avec son visage de jeune premier, le lieutenant Mac Coy est un personnage très nuancé. C’est dans le mensuel Lucky Luke que sont publiées pour la première fois les aventures de Mac Coy (1974) avant de paraître dans Tintin, Pilote et Charlie Mensuel.
Pour de vrai
Dans ses précédentes aventures, Lapinot était amoureux d’une certaine Miss Nadia dans le cadre empesé de l’Angleterre victorienne. Cette fois, il revient chez nous et aime » pour de vrai » sa Nadia normale. Voilà donc Lapinot casé et heureux – enfin presque. En effet, embrassant Nadia sous un chouette ciel étoilé, il râle parce que ce baiser n’a déjà plus le même goût que le premier. Mais Nadia est une fille tonique qui ne se laisse pas miner. Elle aime son Lapinot comme il est : traumatisé, pessimiste, moralisateur, casse-bonbons. Il n’y a pas que l’amour dans la vie. Il y a aussi l’aventure : descendue dans le sud faire des repérages pour un reportage télé, Nadia ausculte quelques chtarbés notoires, histoire d’évaluer leur impact médiatique – de quoi alimenter les doutes et les angoisses de Lapinot. Pour le reste, la vie continue, avec les copains venus s’abrutir de jeux vidéo dans un décor de rêve, et de curieux fantômes qui, la nuit, leur soufflent les numéros de loto. Poésie, loufoquerie et paranormal – voilà une passionnante aventure à la X Files et Don Camillo, la rigolade et les copains en plus. Avec, toujours, le charme fou de la mise en scène de Trondheim, qui met un point d’honneur à bichonner le moindre détail évocateur : un trognon de pomme sur le carrelage, un pot de fleurs sur un mur, une chaussette sur la moquette.
Amour et Intérim
Après les Formidables Aventures sans Lapinot, revoilà les aventures non moins formidables, avec Lapinot et ses copains. L’affaire commence à la piscine, où Richard refuse de mariner dans un truc qu’il suppose très chargé en morve et en glaires. Amis de la poésie, bonjour. Après s’être fait virer pour conduite infantile, ils vont manger – sept secondes de piscine, ça creuse – et retournent vaquer à leurs occupations en attendant la soirée chez Nadia. Lapinot voudrait bien « amorcer quelque chose » avec Nadia, et aussi, trouver du travail pour s’installer en ville.
En se baladant, il tombe sur une sacoche oubliée sur le trottoir, avec quelques broutilles dedans : deux chewing-gum, des clés et un million en liquide. Farci de scrupules et d’honnêté, il crapahute partout pour restituer la sacoche à son propriétaire. Ce qui va lui rapporter un boulot et un appartement de luxe, puis une foule d’ennuis graves. Et avec tout ça, il n’amorce toujours rien avec Nadia, qui lui tend des perches longues comme le bras…
Entre deux épopées grandioses, revoilà Lapinot aux prises avec les petites choses de la vie et ses dérapages : entre autres, un type qui châtie les méchants pour compenser le laxisme d’un Dieu qu’il juge inefficace, voire inexistant. Cet album est donc destiné aux amateurs d’eau chlorée, de chips, de petits boulots sympas et de théologie intérimaire. Avec, toujours, le réjouissant dessin de Trondheim et la bouille inénarrable de Lapinot dans tous ses états : amoureux, consterné, en colère, etc.
Walter
On retrouve Lapinot à Paris, au début du siècle, entre 1900 et 1930. Trondheim est resté flou exprès, sinon, comme il vit à la campagne, il aurait fallu qu’il prenne sa bagnole pour aller chercher de la doc à la bibliothèque, et c’était bien du tintouin pour pas grand-chose. Bref, pour cibler un peu mieux l’époque, disons que le pichet de rouge est à 50 centimes et que les renforts de police, c’est deux pelerines en vélo avec des moustaches.
Lapinot, son voisin journaliste et l’inspecteur Boulanger ont des problèmes avec un monstre : deux mètres de haut, plein d’épines. Tout ça à cause du Pr Walter qui a inventé une poudre capable de transformer les souris en monstres. Et comme son truc a dérapé, ça marche aussi sur les hommes, à la moindre poussée d’adrénaline ou de mauvaise humeur. Ce qui donnera une scène hilarante où les trois copains, poursuivis par une horde de monstres, fuiront au ralenti, calmement, en chuchotant des euphémismes genre : « c’est vilain, oui, très vilain ».
Ajoutez à ça une casquette à remonter le temps et quelques excités du Manoukistan et de Tchérouvie, et vous aurez une vague idée du foutoir ambiant, assez bien résumé par le journaliste : LE MUTANT DE LA TERREUR DU TROISIÈME ÉTAGE DE L’HOMME DU FUTUR POURCHASSÉ PAR LE MANOUKISTAN ET LA TCHÉROUVIE A CAUSE DE LA POUDRE DE PERLIMPINPIN DU PR WALTER. Comme ça c’est clair !