Poilade de Déblok aux éclats de rire

Stars du Journal de Mickey, les Déblok font maintenant un tabac en albums. On adore les tronches impayables des héros, et l’obstination de Truffo (le clébard) à vouloir trouver la vie ludique. Et puis, chez les Déblok, les nuisances quotidiennes ont un petit côté rigolo qu’elles n’ont absolument pas dans la vie, et c’est excellent pour le moral.

Dans ce volume 2 de la grande saga Déblok, on voit toute la famille partir en vacances dans le camping-car de l’oncle Marcel, tenancier de la charcuterie Au cochon content – détail qui a son importance : le camping-car arbore fièrement sur son toit un gros cochon content. On les voit s’enthousiasmer pour la vente par correspondance et les trouvailles de « la Chaumière magique » : le joli petit modèle de protège-télécommande en caoutchouc, la caisse à chat futuriste (inaugurée par le chien), l’irrésistible poster avec sous-bois (également inauguré par le chien).

Chez les mômes, la mode est aux Basket Monsters : « A l’attaque ! Désintégration ! » Toute la famille, y compris la tatie Grisemine, est donc branchée sur Krypton 4 et vit au rythme de combats éprouvants entre Basket Monster et Poubelle Man.

Comment une mère de famille normale arrive-t-elle à faire mettre le couvert à un Basket Monster teigneux en 17 minutes et 45 secondes ? Vous le saurez en lisant cet album.

Comment endormir un bébé, de nos jours ? Sûrement pas avec des salades poétiques de petits lapins roses dans la forêt, mais plutôt avec une « belle » histoire de monstres décapités d’où s’écoule une glue verte immonde.

Cette Poilade de Déblok aux éclats de rire est donc à mettre entre toutes les mains – celles des pré-ados (8 ans) et celles de tous les parents qui ont la chance d’héberger chez eux un ou plusieurs Basket Monsters au mieux de leur forme.


Baffes académie !

Nos CRS ont des souvenirs plutôt mitigés de leurs années passées sur les bancs de l’école, mais  » C’est pas parce qu’on est des brutes qu’on n’a pas de respect pour l’éducation !  » clame notre Eugène Lacrymo préféré Cette fois-ci, nos gardiens de l’ordre préférés vont avoir à faire à forte partie : des étudiants !

Du petit jeune qui arrondit ses fins de mois en ramassant des pêches aux manifs de profs en furie sur qui on va enfin se venger de tout ce qu’on a subi pendant notre enfance, nos CRS ont affaire à forte partie !

On n’oublie pas au passage d’arracher la dent d’un collègue grâce au  » coup de la porte « , de faire sauter les valises d’un futur jeune marié, alliances comprises, et d’oublier d’éteindre son portable pendant la revue…Sans oublier de charger un Écossais tout seul, mais dangereux quand même, avec son tronc d’arbre, et de tester un nouveau bouclier thermique en fonçant violemment dedans (aie !), ou une matraque à décharges électriques (ahbobo !).

Heureusement que bobonne est là pour régaler notre Eugène de chipolatas à la romaine, hélas pas facile à digérer d’où un cauchemar aux jeux du cirque digne d’Asterix ! Tout ça pour finir par affronter des pompiers armés de trombes d’eau et de neige carbonique.

Et on soigne ses ecchymoses à l’hôpital, où on constate qu’un doigt de CRS fille est aussi efficace qu’un poing de CRS-homme…


Dégelée sur l’herbe

C’est le printemps ! Les amoureux cueillent les fleurs, merveilleux signes avant-coureurs du renouveau de mère nature. Eugène Lacrymo, notre Gégène à nous, n’a même pas à se baisser pour ramasser les nouveaux pavés qui vrombissent dans l’air printanier. C’est livraison à domicile. D’autant que la maison Comte Andan, fournisseur attitré de tout ce qui conteste et manifeste, vient de recevoir un nouveau modèle : joli robe, beau granit gris souris, bien équilibré en main, design parfait, ligne d’avant – garde, poids idéal, il renvoie au musée la vieille relique de 68 que votre papa vous a légué avec des sanglots dans la voix (publique).

C’est aussi le printemps pour Pamela, la CRS un tantinet obsédée sexuelle qui peut enfin dévoiler ses jolies formes. Ses collègues adoptent aussi sec le profil bas. Car la collègue ne pense qu’à  » ça « . Toujours volontaire pour les séances de secourisme la Pamela, surtout lors des cours de bouche-à-bouche.

À propos de bouche-à-bouche, un qui aurait dû se méfier, c’est Gédéon, le fiston de Gégène. Embrasser un crapaud peut avoir des conséquences familiales insoupçonnées. Notez que le lancer de manifestant, une spécialité Gégène, a aussi de fâcheuses répercussions sur sa vie familiale, en particulier nocturne. Chaque métier à ses petits ennuis.

Et ses dommages collatéraux ! On ne remerciera jamais assez Achdé et Cauvin d’avoir osé montrer les risques pris par de pauvres CRS obligés de taper, qui sur un médecin, qui sur un moniteur de saut à l’élastique. Ou encore d’avoir accepté de divulguer comment un être sensible, sain et équilibré tel qu’Eugène Lavcrymo, peut se retrouver coiffé d’une flamboyante coiffure indienne ou le corps couvert de bien curieuses peintures de guerre (urbaine).

Un grand merci aussi aux auteurs pour leur contribution constante à l’enrichissement du vocabulaire des rues.  » Cressons de latrines, couillons de la lune, croupions mouillés, testicules de mulets, Chtouille de yeti, tréponèmes asmathiques, zézettes de canaris » feront, c’est sûr, la joie de tous !


Dissection

Iris, Agent du bureau spécial, mi-femme mi-androïde, fait partie d’un convoi qui transporte plusieurs dangereux prisonniers. Leur convoi est attaqué par des morts-vivants dont le seul objectif semble l’extermination pure et simple de toute forme de vie…

Et c’est le cas ! Devenue incontrôlable, la situation échappe totalement à Iris et ses compagnons.Une horde de « zombies » s’abat sur eux. Expression de nos angoisses les plus profondes, ces créatures semblent pourtant véhiculer un message quasi mystique. Forces occultes ou armée libératrice d’un monde condamné par la folie des hommes ? En effet les hommes ont fui la surface de la planète pour échapper aux radiations mortelles. Iris est elle même sujette à des hallucinations : son « passé » remonte à la surface…

Ce contexte post-cataclysmique atteint bien sûr son objectif : traduire l’oppression d’un monde sans avenir où la survie devient l’ultime priorité. Une série au ton fantastique qui évoque clairement une forme de cinéma à la Carpenter (The Thing, Ghost of Mars), Romero (La Nuit des morts vivants) ou Danny Boyle (28 jours plus tard), Peter Jackson (Brain Dead) ou Ridley Scott (Blade Runner) : spectaculaire et terrifiant !


Matera prima

DECOR. Les hommes ont abandonné la surface de la Terre. Face aux 50 à 60 degrés qui règnent – les bons jours – sur la planète, ils s’enterrent dans des tours qui ne grattent plus le ciel mais creusent la roche de plus en plus profond, de plus en plus loin de ce soleil qui brûle tout. Seuls les privilégiés vivant aux étages supérieurs peuvent encore contempler ce désert qui fut un Eden. L’homme, s’il joue aux taupes sur son monde natal, se vante d’exploiter la galaxie. Une vie de rêve est promise à tous ceux qui acceptent de s’envoler vers les colonies du ciel.

LUI. Son nom est Caine. Ancien flic, il a compris que son action ne visait pas à faire régner la loi mais à défendre les intérêts des corporations privées face aux derniers contestataires. Caine a rejoint ces derniers, les X. Du nom des étages les plus bas, où croupissent les plus pauvres, les plus faibles.
ELLE. N’a pas de nom. C’est une iris, produit génétique qui ressemble à une humaine sans en être une. On conserve les iris dans des coffres d’où on les tire lorsqu’on a besoin de leur force surhumaine. Certains employés des corpos – et même des cadres, parait-il ! –l ouvrent les coffres pour utiliser l’iris  » d’une façon non conforme à la décence « . Les compagnies sont sans pitié pour les fautifs. S’ils sont pris, ils risquent une retenue sur salaire.

ACTION un virus se répand dans les tours. Les morts se relèvent et attaquent les vivants. Caine, fait prisonnier, est convoyé par une équipe de flics et une iris. Pour sauver leur peau, le rebelle et la non-femme feront alliance. Ce sera d’autant plus traumatisant pour Caine que l’iris a le visage d’Esther, son amour disparu…
Chrome est un coup de poing à l’estomac. Un condensé de ce que la science-fiction, de Blade Runner à Ghost in the Shell, puise dans nos songes les plus noirs pour nous faire cauchemarder éveillés. Patrick Pion a déjà signé l’adaptation de Tomb Raider en bande dessinée en compagnie d’Alice, dessinateur du Troisième Testament (Glénat).


Battu en neige !

On le sait, Eugène Lacrymo et ses collègues sont des adeptes de la farce de frappe et pour maîtriser les foules leur meilleure arme reste le rire. Achdé et Raoul Cauvin nous administrent l’éclatante preuve (par neuf) dans ce nouvel album. Les enfants ne s’y sont pas trompés et ont nominé la série pour Alph’art jeunesse d’Angoulême.


Bombardier pour Mexico

New York 1946. Fraîchement démobilisés, Colby, Warsow et Taxi rêvent d’ouvrir leur compagnie d’aviation privée. En attendant, ayant quelques problèmes de liquidité, ils ouvrent une agence de détectives privés baptisée Blue Sky – un taudis illuminé par le sourire de Mademoiselle Broadway, ex-vendeuse de hot-dogs recyclée secrétaire.

Aujourd’hui est un grand jour : le général Masterson, leur ancien supérieur dans l’Air Force, veut les embaucher sur le tournage d’un film d’aviation de guerre comme conseillers techniques. Mais voilà que le général se fait assassiner dès son arrivée à Grand Central Station, sous les yeux de ses trois amis. Avant de mourir, il a juste le temps de dire à Colby deux ou trois choses confuses, dont « trop dangereux, n’y allez pas ».

Donc, ils y vont, et nous les retrouvons à Espejismo Rancho, à la frontière du Mexique en train de piloter des avions de carnaval bourrés de bombes vides, au-dessus d’un pseudo-Japon mexicain, avec une foule de personnages fort intéressants et plus suspects les uns que les autres : un producteur autrichien, un acteur camé jusqu’à l’os et un authentique Major Michisawa, héros de l’aviation japonaise. Sans compter diverses tentatives de meurtre et un petit trafic de substances interdites qui viennent mettre un peu de piquant dans ce qui n’était au départ qu’un vulgaire film de série B.

Comme toujours sous la plume de Greg, un scénario bien ficelé et plein d’humour, habité par des personnages forts ; et, sous la plume de Blanc-Dumont, un réalisme époustouflant, un sens subtil du cadrage et des décors. Au total : le troisième volet d’une série très attendue.


Guérilla à la Tumbaga

Bob Morane symbolise le héros de BD parfait ! Rusé, costaud, aimant le risque, prêt à lutter contre le mal, ce célibrissime agent des services secrets envoie tout valdinguer sur son passage en compagnie de Bill Balentine, son inséparable compagnon d’aventure.


Coups coups c’est nous !

Où le sous-brigadier Eugène Lacrymo donne et reçoit beaucoup… surtout des coups ! Les guerriers du pavé usent et abusent de leurs pleins pouvoirs comiques dans cette nouvelle rafale de gags scénarisés par le grand Raoul Cauvin.


Cartland Intégrale – tome 1

La série Jonathan Cartland nous fait partager la vie et les aventures d’un trappeur d’Amérique du Nord au XIXe siècle. Nous le suivons dans son errance à travers les USA après le meurtre de son épouse indienne. Un parcours truffé d’embûches et de rencontres passionnantes ou dangereuses. Laurence Harlé et Michel Blanc-Dumont nous montrent une autre conquête de l’Ouest, un western humaniste, un drame en cinémascope à redécouvrir toutes affaires cessantes ! !

Tour à tour trappeur, scout, puis guide, ivrogne, désespéré, fou amoureux, Jonathan Cartland est assez loin des stéréotypes véhiculés d’ordinaire par le western. Personnage en proie au doute, il n’a rien d’un stakhanoviste du revolver qui s’amuse à tirer sur tout ce qui bouge, surtout si ce qui bouge est d’origine indienne. Au contraire, il aime les Indiens, au point de choisir sa compagne parmi eux. Une belle histoire d’amour qui a pour cadre la nature primitive de l’Ouest indompté, comme une promesse de paradis perdu.

Mais voilà, dans ce pays de cocagne les vrais sauvages existent aussi, et la femme de Cartland est assassinée. Désespéré, il laisse son fils à la garde de la tribu de sa femme et revient à la ville où il sombre un temps dans l’ivrognerie, avant de partir pour des aventures dont il ne sortira pas toujours indemne.

Réunis dans ce premier opus de l’intégrale Cartland, les 4 premiers tomes de la série nous permettent de faire connaissance avec l’un des héros de BD les plus attachants et les plus consistants des trente dernières années. Non contents d’avoir créé un personnage atypique, en rupture avec le traditionnel cow-boy hollywoodien, Laurence Harlé et Michel Blanc-Dumont se sont fendus avec cette saga d’une somptueuse balade où la sauvagerie des éléments se révèlent souvent moins mortelle que la barbarie des passions humaines.