Déblokeries à la crème anglaise

Tante Grisemine ayant gagné un concours, toute la famille est invitée au club Tropico. L’ambiance est formidable : convivialité obligatoire, animateur hystérique, projets sportifs grandioses, anéantis dès le premier jour par un un petit déjeuner un peu lourd à digérer : pains au chocolat, saucisses, oeufs, fruits chantilly, etc. Mais tout est bien qui finit bien : tante Grisemine est élue Miss Tropico et, rentrés à la maison, les enfants retrouvent Choupinette et Truffo qui font la tronche.

La vie normale reprenant ses droits, Papa Déblok offre un ordinateur sophistiqué à ses rejetons et obtient un franc succès : ils s’éclatent comme des fous avec le carton, l’emballage à bulles et les flocons de polyester. Mais évidemment, tout n’est pas rose dans la vie des enfants : Edouard doit trouver combien coûte un bain dans une baignoire remplie aux 3/4 d’une eau à 24°, sachant que la taxe est à 13,2% avec un excédent de… Bref, il rame. Quant à Charlotte, pour le spectacle de fin d’année intitulé la Princesse et les champignons, elle croyait faire la princesse et elle fait un champignon. C’est dur, l’enfance.

Si les petits lecteurs du Journal de Mickey adorent ouvertement les Déblok, les grands lecteurs de Cestac (voir la Vie en rose) se régalent en douce avec les galères de la famille, qui ressemblent tant à celles de la vraie vie, en nettement plus poilant.


Johan et Pirlouit – Le bois aux Licornes

Rappelez-vous : Johan, héros moyenâgeux né sous la plume de Peyo en 1947, est un page très preux et valeureux, tandis que son copain Pirlouit, apparu en 1954, fait figure de boute-en-train. (Rappelons également que les Schtroumpfs les rejoindront dans la série en 1958 et leur voleront la vedette.)

Selon la tradition en vigueur dans le Dernier Chapitre, Johan et Pirlouit ont vieilli. Et Johan pourrait enfin goûter un repos bien mérité si Pirlouit ne continuait de brailler ses complaintes et faire miauler sa lyre aussi faux que jadis, la seule différence étant que, devenu sourd d’une oreille, il braille plus fort.

Mais bien des prodiges arrivent dans ces contrées mystérieuses, et l’impossible se produit : après avoir rencontré la Licorne, magnifique cheval blanc à corne d’or, voilà qu’au lieu de son chant à faire cailler le lait, Pirlouit émet une mélodie claire comme une eau de source. La Licorne aurait-elle enfin accordé à Pirlouit une belle et juste voix ? Ou à Johan des oreilles capables de supporter l’insupportable ?

En humour délicat et en couleur tendres, voilà un joli happy-end pour les copains des Schtroumpfs, dans un Moyen Age où tout le monde a pris un coup de vieux, y compris l’Enchanteur Homnibus qui, l’esprit « flottant désormais dans les nuages », consacre ses talents à mettre au point des recettes de confitures.


Truffes et langues de chats à la Déblok

Si les petits lecteurs du Journal de Mickey (et les grands lecteurs de Cestac) aiment la famille Déblok au complet, ils ont un faible pour Truffo et Choupinette, respectivement chien et chatte de la maison. Ils vont être contents : les bestioles prennent le devant de la scène.

D’abord, Choupinette engendre une tribu de matous – Tartine, Moustache, Zipaton et Noisette – qui mettent le souk dans la vie de Truffo. Complètement stressé, Truffo ! Jusqu’au jour où les petits chats s’en vont : là, il nous fait une déprime. Dieu merci, il est subitement régénéré (le mot est faible) à la vue d’une caniche enrubannée. Ensuite, la même Choupinette trouve le moyen de tomber amoureuse d’un chat tartignole qui a tout de l’extra-terrestre, super-pouvoirs compris.

Et puis, divine surprise : les Déblok gagnent au Picaillon ! Devenus riches, ils se vautrent dans le merisier andalou et l’alpaga norvégien, avec déco chic signée Jean-Migris de la Framboise. Sans compter Chonchon de la Patoche, esthéticienne pour animaux, qui nous relooke les trois copains dans un genre atroce.

Cestac dessinant comme personne les états d’âme compliqués du chien et les roublardises du chat, cet album est un vrai festival. Ajoutez à ça les galères de la vie quotidienne, si consternantes dans la vraie vie et si poilantes chez les Déblok, et vous avez là un vrai remède contre la morosité.


Opération Chevalier Noir

Bob Morane symbolise le héros de BD parfait ! Rusé, costaud, aimant le risque, prêt à lutter contre le mal, ce célibrissime agent des services secrets envoie tout valdinguer sur son passage en compagnie de Bill Balentine, son inséparable compagnon d’aventure.


Danse avec les coups !

Eugène Lacrymo exerce le métier de CRS. Sa mission : faire régner l’ordre, quitte à distribuer quelques coups de matraque ici et là sur les individus qui viendraient troubler l’ordre public. Bien sûr le quidam n’est pas à l’abri de quelques bavures ou d’excès de zèle, mais dans l’ensemble les CRS décrits par Achdé sont plutôt sympathiques ! Une série humoristique qui se présente sous forme de gags en une planche. Alors lisez et circulez.


3615 – Code Bavure

Nous retrouvons Eugène Lacrymo, premier CRS héros de bande dessinée, 25 ans de manifs, y compris Mai 68 : c’est là qu’il a rencontré Simone et conçu Gédéon (le fils post-baba-techno-funk en révolte) entre deux barricades. Mais le monde d’Eugène, c’est aussi le gang des petits vieux et Léon Ilievitch Molotov-Molotov, patron de bistrot qui s’est fait ravir sa fiancée 40 ans plus tôt par l’Ambassadeur de Russie. A propos de fiancée, « sous la rude écorce de la brute, le prince charmant reste vigilant », et Eugène, histoire de fêter son 25ème anniversaire de mariage, offre à Simone un Secrétaire Général de Confédération d’extrême-centre fraîchement réduit en purée mais encore vivant…

Il faut dire qu’écrabouiller le manifestant, c’est sa vie, à Eugène. Il a de la chance, tout le monde manifeste : les pêcheurs, les femmes au foyer, les derniers ours des Pyrénées, trois nymphomanes et même les toreros. Là, Eugène met le paquet parce que « l’abattoir en paillettes », c’est pas son truc. Tant et si bien qu’on lui remet la matraque d’or pour la 100ème bavure homologuée d’une année particulièrement fertile. Mais personne n’est parfait : la vraie bavure puissance dix lui a échappé. C’est Leveau qui a réussi à aplatir l’abbé Paul, incontestable chouchou national, d’un seul coup d’un seul.


Jonathan Cartland

Jonathan Cartland n’est qu’un paisible trappeur jusqu’au jour où sa vie bascule : sa femme Petite Neige, qui vient de lui donner un fils, est assassinée. Passé le goût de la vengeance, Cartland s’engage comme éclaireur de l’armée américaine et part à la découverte des espaces sauvages de l’ouest. Ce western tout à fait particulier est en plus un témoignage qui fait foi d’hommage au peuple indien. Le dessin de Blanc-Dumont, d’une rare finesse, excelle à reconstituer les paysages grandioses et à dessiner les chevaux dont qu’il apprécie particulièrement. Le scénario de Laurence Harlé est documenté, humain, riche en situations originales pour un western.

Cartland échappe aux conventions du « cow-boy », c’est un personnage qui lutte et doute, apportant ainsi une dimension supplémentaire à cette série. Le rythme de parution depuis 1974 est d’environ un album tous les 2 ans.


Sous l’aile du diable

C’est l’hiver sous la neige. Soupetard retrouve son copain Ludo qui a piqué deux boulons à son père pour fabriquer un télescope au cours de M’sieu Latreille. Mais tout à coup, branle-bas de combat : Bastien annonce qu’ils se sont fait traiter de petits bras par l’escouade des requins-marteaux. Il faut laver l’affront.

Ça commence avec des boules de neige, ça finit avec une grenade qui explose à la figure de Ludo. Qui a lancé la grenade ? Voilà la question qui préoccupe les adultes, et à laquelle les gamins ne répondront pas, par solidarité – et accessoirement parce qu’ils n’en savent rien.

Mais la grenade fait remonter des souvenirs pénibles. Chez le coiffeur et chez l’épicier, on s’engueule ferme au sujet du taux de collaboration et de résistance de chacun, à l’époque… Et pendant ce temps-là, les mômes jouent à la guerre. Quand on est mort, on doit compter jusqu’à cinquante avant de se relever, c’est la règle. Et quand un blessé a son lacet défait, il dit pouce et on peut plus le tuer. Comme dans la convention de Geneviève, une  » grosse bonne femme neutre  » qui regarde et rouspète si on tue un blessé.

Heureusement, Ludo retrouvera la vue juste à temps pour admirer Saturne dans le télescope de M’sieu Latreille. Et s’il consent à se laver un peu, Bastien aura le droit de se promener avec la soeur de Soupetard jeudi prochain. Ce qui fait planer un fameux suspens sur cette série craquante, pleine de joie de vivre, d’humour et de vérité enfantine. A mettre absolument entre toutes les mains.


C.R.S = Détresse

Un CRS héros de BD, c’est une grande première.

Eugène Lacrymo a 25 ans de métier, c’est-à-dire qu’entre autres castagnes glorieuses, il a fait 68 et en conçoit une certaine nostalgie. Au moins, les choses étaient claires : il y avait les gauchistes et les anars. Maintenant, le panel s’est élargi. Remarquez, ça lui permet de faire des comparaisons : par exemple, sur le plan coriacité, les métallurgistes ne valent pas les sidérurgistes lorrains. Mai 68, ce n’est pas seulement les manifs, c’est son mariage avec Simone – 25 ans de fidélité – et la conception, entre deux barricades, d’un fiston baptisé Gédéon.

Eugène Lacrymo aime son métier. Il lui arrive de courser les manifestants jusque sur leur lit d’hôpital, et s’il donne une carte de séjour à un immigré, ce n’est que dans un cauchemar dû à l’abus de chipolatas. Le reste du temps, il empile les bavures.

Une parodie complètement délirante qui fera plaisir à tous ceux qui ont un jour assisté à une manif – de près, de plus loin, ou à la télé…


Les As – Pas d’obstacles pour les As

Les « Classiques du rire » vous proposent des séries qui ont fait les beaux jours de Tintin, Pilote, Spirou ou Vaillant dans les années 60-70, parfois introuvables depuis vingt ans.