Tout fout le camp

D’aucuns pourraient penser que les affreux, sales et méchants poivrots de Chez Francisque ne sont que des ratés dont on aime bien se moquer. Mais les plus observateurs pourront aussi se dire que l’on est tous, parfois, des clients avinés de ce rade cradingue. Lindingre et Larcenet nous offrent ici un nouvel opus de l’une des plus hilarantes séries contemporaines.


Livre 1/2

1863, aux États-Unis, en pleine guerre de Sécession. Telle une enclave perdue dans l’État d’Indiana, une petite communauté a été créée par un groupe d’hommes et de femmes qui souhaite ainsi vivre une expérience audacieuse. Chacun partage ses biens, mais la communauté « Fraternity » – ainsi appelée en raison des valeurs sur lesquelles s’appuie ce modèle de microsociété – repose sur un équilibre fragile. Très vite les dissensions apparaissent, surtout après l’intégration d’un jeune garçon découvert dans la pleine forêt voisine. Un « monstre » aurait même été aperçu au moment de sa capture, une créature qui semblait veiller sur lui. Plus tard, un groupe de soldats en fuite débarque dans la communauté de plus en plus divisée. Un récit tragique et sensible d’une très grande force.


Marivaudevilles de nuit

La nuit, tous les chats sont gris et les amours ne sont pas toujours roses.
Après le délicieux Marivaudevilles de jour, Martin Veyron se penche sur le
versant nocturne du désir féminin. La valse des sentiments se transforme
peu à peu avec l’obscurité dans un long plan séquence passant de couples
en couples, de relations en relations, éclairant avec finesse, retenue et
énormément d’humour la complexité infinie des relations hommes femmes.
Un bijou subtil qui donne envie de passer la nuit dehors.


Castle Dew

Une idée audacieuse, un duo (Rodolphe & Bignon) qui se connaît sur le bout des doigts, des ambiances étranges, des images chocs : ce thriller fantastique prévu en trois volumes a de solides arguments !

Imaginons un monde dans lequel chaque individu aurait un ange gardien. Pour de vrai ! Intervention divine ? Non,  » tout simplement  » un incroyable scénario manigancé par une multinationale, ou plutôt un groupement de personnalités, grands de ce monde qui se sont mis en tête de refaçonner la nature humaine, pour son  » bien « . Cela est rendu possible grâce aux travaux de Pior Chomsky, spécialiste de l’intelligence artificielle et théoricien du virtuel… Deux personnages, Marion et Jason, seront entraînés dans cette folle aventure pour laquelle les auteurs n’ont pas ménagé leurs effets !


Enquête au paradis

Après L’Enquête Corse et L’Affaire du voile, Jack Palmer enquête au paradis… fiscal ! Chargé par une avocate de prouver qu’un homme en instance de divorce dissimule des revenus à sa femme, Jack Palmer est au Bürgenzell, une charmante principauté alpine. Il réussit à prendre LA photo dont il a besoin, mais le cliché capture aussi l’image d’un mafieux notoire venu déposer une valise de billets. Le détective est dès lors poursuivi par une troupe de truands colombiens, de mafieux russes, de policiers locaux, et croise un chef de chorale pointilleux, des traders fous, et autres allumés – le tout en pleines fiançailles princières ! Tout lien avec l’actualité récente n’est bien entendu, comme toujours avec René Pétillon et Jack Palmer, absolument pas fortuite.


Garrigue – tome 1

Dans le Sud, une station-service. Deux hommes se croisent par hasard. La surprise est de taille pour l’un des deux lorsqu’il reconnaît cet autre client. Il s’agit d’un homme sensé être mort pour la simple et bonne raison qu’il en est le meurtrier ! Face à cette situation incongrue et pris de panique, il prend la fuite mais sa « victime » bien vivante le prend en chasse et finit par l’assassiner.

Ellipse, 10 ans plus tard. Un homme, Martial, la cinquantaine, ancien gendarme, découvre par hasard dans la cave de son meilleur ami décédé (Rémi), des documents (carte d’identité, permis de chasse et port d’arme) appartenant à un homme inconnu de lui. Il se souvient que c’est dans cette cave que Martial, Rémi et deux autres complices (René et Frantz) fomentaient leur combine pas très réglo mais plutôt rémunératrice. En effet leur plan consistait à débusquer un couillon de passage dans la région en lui proposant une partie de chasse. La mise en scène était simple : l’un d’entre eux jouait la victime malencontreusement tuée par le pigeon et, afin d’obtenir le silence de ses compagnons de chasse, celui-ci passait à la caisse et déguerpissait vite de là ! Martial couvrant éventuellement l’arnaque grâce à son statut de gendarme.

Jusque là tout avait fonctionné. Jusqu’à ce fameux jour dans cette station service ! Intrigué, Martial ne comprend pas ce que ces documents font encore chez Rémi. D’ailleurs ce dernier lui aurait-il caché certains faits ? A qui appartenaient ces documents ? Y a-t-il un rapport avec leur ancienne combine ?..


Bonheur-Park

Bonheur-Park, c’est une île merveilleuse où tout le monde est gentil, où l’eau fait invariablement 26°, où la doucette, breuvage généreusement distribué, fait oublier à chacun son stress et ses malheurs. Les « temps radieux » sont en route, avec bonheur obligatoire, programmé par « les plus hautes autorités » et rendu possible par les travaux de Pior Chomsky, créateur des anges gardiens — « réalités virtuelles » chargées de veiller au bon fonctionnement de ce bonheur.

Par ailleurs, le groupe politico-esthétique « Lénine Dada » fait dans le terrorisme sanglant. Et puis les « temps radieux » ne vont pas sans quelques bavures, et Pior Chomsky n’aime pas ce qu’on a fait de ses anges…
Rodolphe boucle en virtuose — sur un espoir fragile, mais espoir quand même — ce thriller futuriste d’autant plus terrifiant qu’il est parfois très proche de notre présent, où sévit déjà, en plus discret, ce culte hystérique d’un bonheur vide de sens.
Le dessin de Bignon, élégant et incisif, se montre aussi efficace dans les scènes d’action que dans les atmosphères plus intimes. Quant aux dessinateurs qui ont achevé l’album, ils ont réussi à se fondre dans le sujet avec le talent qu’on leur connaît, tout en apportant leur touche personnelle. Et puis cet album nous offre, en supplément, quatre pages contenant les derniers crayonnés de Bignon et le témoignage de Rodolphe — souvenir indispensable d’un grand dessinateur et ami.
Cet album a forcément quelque chose d’unique. Il est fait d’amitié et d’émotion, il est la réponse magnifique à l’une de ces vacheries que la vie vous réserve. En effet, huit planches restaient à dessiner quand Alain Bignon est mort brutalement, le 17 octobre 2003. Que faire ? Abandonner ? C’était abandonner Alain et les lecteurs. Alors, sous l’impulsion de Rodolphe et des éditions Dargaud, quelques uns des amis d’Alain Bignon, dont le graphisme pouvait s’accorder au sujet, ont achevé l’album. Le relais a donc été pris par Annie Goetzinger (page 37), Maucler (38), Leo (43), Ferrandez (44), Juillard (45), Rossi (46), Mézières (47) et Cabanes (48). Rossi a également finalisé le story-board, Tranlé a achevé la couleur et Guarnido a signé la couverture. Quant aux pages 39-40-41-42, Bignon les avait terminées — les dessinateurs ne travaillent pas toujours dans l’ordre…


El Santero

Cuba, 1902.

L’armée américaine occupe l’île depuis quatre ans. Partisans de l’annexion aux USA et indépendantistes s’opposent par tous les moyens. Un mystérieux sorcier, connu sous le nom d’Islero, multiplie les actes de terreur. Ses victimes sont des soldats ou de riches exploitants américains. Donnés pour morts, réapparus en zombies, ils font passer le message du « Santero » qui galvanise les Cubains contre les « Yankees ».

Seule une équipe de spécialistes paraît capable d’éliminer cet ennemi insaisissable, avant qu’il ne plonge Cuba dans une révolte sanglante.

Cette équipe a un nom de code… W.E.S.T.


Huit petits diables

Alors que Richard Benson vient d’être nommé adjoint du procureur, le cadavre d’une jeune fille est découvert dans un parc de Boston. Ce crime atroce va mettre le jeune héritier idéaliste sur la piste d’un terrifiant tueur en série et le confronter à ses pires démons.

Polar sombre et puissant, saga pétrolière et familiale, plongée dans les racines du mal américain, Benson Gate a reçu, dès son premier tome, le prix de la meilleure série au festival du Polar de Cognac.


Mimsy

Dustin, jeune orphelin, est né avec deux mains gauches. D’abord handicapé, il va bientôt se rendre compte que sa deuxième main le dote d’un fabuleux pouvoir et qu’il peut transformer tout ce qu’il touche en or. Mais ce don, loin de le libérer, ne va que l’asservir. Superbe fable sur le sens de la vie et les choix qu’il faut faire pour le trouver, Double Gauche est un subtil scénario d’Eric Corbeyran magnifiquement servi par le trait dynamique et sensuel de Gil Formosa.