En 1983, muni d’un Bac E, il change d’azimut et s’inscrit en Histoire de l’art, pour avoir la réduction étudiant au cinéma. Et en lisant Hugo Pratt, il découvre qu’on peut faire de la BD tout en vivant des aventures fabuleuses. Lui aussi, il veut une vie d’aventure. « En fait, j’ai beaucoup moins voyagé que Pratt, j’étais trop cocooné. J’allais surtout en vacances en Espagne. » Donc, avec son Bac E et sa carte d’étudiant, il passe un an à bâtir une BD de 70 pages qui raconte l’histoire d’un orphelin allemand à la fin de la guerre. Personne n’en veut, mais Casterman a hésité et ça l’encourage. Là-dessus, il trouve le boulot idéal : maquettiste à mi-temps à « Marie-France », où il commence à passer des illustrations, ainsi que dans la pub – ça rapporte. La BD, il la fait en dilettante, pour le plaisir.
En 1992, il s’installe avec Trondheim, Blain, Sfar et David B. dans l’atelier Nawak, antichambre du futur atelier de la place des Vosges. Avec Jean Régnaud, il attaque une nouvelle BD : c’est la naissance de l’histoire drôle et émouvante d’Aleksis Strogonov, paumé en plaine fureur bolchévique.
En 1999 Émile Bravo crée Les Épatantes Aventures de Jules. Les enfants adorent, et il travaille alors principalement pour la jeunesse. Il va également se pencher sur les grandes questions qui tournent autour des personnages de Spirou et Fantasio. Il en fera un album, Le Journal d’un ingénu qu’il situera en 1939, livrant ainsi à Dupuis l’album fondateur de la série « Spirou et Fantasio ».