Florence Cestac est née un 18 juillet 1949 à Pont-Audemer. Après une scolarité modeste (pas de diplômes trop voyants), elle intègre, en 1965, les Beaux-Arts de Rouen puis, en 1968, les Arts décoratifs de Paris.
Elle dessine pour ‘Salut les copains’, ‘Lui’, ‘20 ans’, et rencontre Étienne Robial, avec lequel elle ouvre, en 1972, la première librairie de bande dessinée parisienne et fonde, en 1975, les éditions Futuropolis. Dans le feu de l’action, elle devient maquettiste, emballeuse, livreuse, photograveuse, traductrice, nounou d’auteurs, attachée de presse et directrice de collection. Elle voit défiler dans son bureau toutes sortes de jeunes talents en friche, et racontera, avec Jean-Marc Thévenet, cette expérience enrichissante dans un livre intitulé « Comment faire de la bédé sans passer pour un pied nickelé » (1988, Futuropolis).
Parallèlement, elle crée le personnage d’Harry Mickson : une sorte de haricot (le haricot dodu du cassoulet, pas le modèle de régime) vêtu d’une salopette-short d’où émergent quelques bras et jambes caoutchouteux, un gros nez et un béret directement vissé à la cervelle. Ce rejeton illégitime de Mickey Mouse, qui se balade dans ‘(À SUIVRE)‘, ‘Métal hurlant‘ et ‘Charlie‘, est promu mascotte de Futuropolis et du Mickson BD Football-Club.
Elle reçoit en 1989 l’Alph’art de l’humour du festival d’Angoulême pour « Les Vieux Copains pleins de pépins » (1989, Futuropolis), et crée les aventures de Gérard Crétin dans ‘Mikado’. Dans ‘Le Journal de Mickey’, elle transforme la rubrique jeux des Déblok en bande dessinée.
En 1997, elle récolte un deuxième Alph’art de l’humour pour « Le Démon de midi » (1996, Dargaud), hilarante tragédie post-conjugale où l’on voit un quadragénaire quitter son épouse usagée pour une autre, plus fraîche. Ce chef-d’oeuvre d’humour vache, désarmant de franchise, est adapté au théâtre par Michèle Bernier et Marie-Pascale Osterrieth, où il connaît un énorme succès.
Inondant la presse (‘Play-Boy’, ‘Cosmopolitan’, ‘L’Hebdo des juniors’, ‘Quo’, etc.) de ses dessins humoristiques, elle rapatrie la famille Déblok chez Dargaud en 1997.
En 1998 paraît « La Vie en rose » (Dargaud), album retraçant la jolie vie de Noémie, monomaniaque du ravissement. En 1999, dans le genre projection des diapos de vacances, c’est « Du sable dans le maillot »(Dargaud) et, en 2000, « Les Phrases assassines » (Verticales), avec Véronique Ozanne — un recueil cruel et tordant de ces petits mots doux qui vous envoient un môme en analyse pour quinze ans.
D’autre part, depuis 1993, Florence expose ses oeuvres hors BD (souvent en trois dimensions) à la galerie Christian Desbois.
En 2000, elle reçoit le grand prix de la ville d’Angoulême, ce qui fait d’elle la présidente du festival en 2001, avec un jury presque exclusivement féminin, une rétrospective passionnante de son oeuvre et un discours de Charlie Schlingo depuis le balcon de la mairie — du grandiose. Chez Dargaud, elle publie, en 2002, « La Vie d’artiste » (autobiographique à quelques broutilles près) et, en 2004, « Super catho » (récit d’une enfance catho dans la Bretagne des années 1950), sur un scénario de René Pétillon. En 2005, alors que « Le Démon de midi » est porté à l’écran, elle lui donne une suite finement intitulée « Le Démon d’après midi » (Dargaud).
En 2007, elle publie « La Véritable Histoire de Futuropolis » (Dargaud), où elle narre la fabuleuse aventure éditoriale et humaine de la première librairie de bande dessinée, ouverte en 1972, devenue ensuite une maison d’édition hors norme — et dont elle fut l’un des piliers. En 2009, elle publie, avec Jean Teulé, une biographie posthume sur la vie de Charlie Schlingo (« Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps », Dargaud). L’année 2010 voit l’apparition du volume 4 de la série « Les ados » (Dargaud) qui se moque gentiment de l’âge ingrat.
Dernièrement, Florence Cestac a travaillé avec Nadège Beauvois Temple sur l’album « On va te faire ta fête, maman ! » (Dargaud). Sorti en avril 2011, ce recueil de 100 dessins a pour vocation de faire rire autour du thème de la grossesse et des maladresses de l’entourage qui, souvent, l’accompagnent.
En 2011 également paraît « Des salopes et des anges » (Dargaud), une histoire imaginée avec Tonino Benacquista. Et, en 2013, c’est seule que Florence Cestac publie l’incroyable « Le Démon du soir ou la Ménopause héroïque » (Dargaud).
En 2015 sort « Un amour exemplaire » (Dargaud), scénarisé par Daniel Pennac.
En 2016, elle sort le premier tome de « La Fille des oiseaux » (Dargaud).