Elizabeth Colomba grandit à Épinay-sur-Seine, où ses parents Martiniquais s’étaient installés quelques années auparavant pour y ouvrir un restaurant de cuisine antillaise. Elle commence à peindre tôt, et annonce à l’âge de 6 ans : « Je vais être Picasso ! » Ses premières toiles confirment sa vocation. Adolescente, elle tombe par hasard sur un livre qui va changer sa vie : L’Image du noir dans l’art occidental de Hugh Honour (Harvard University Press). Jusqu’alors elle n’avait jamais vu de noir représenté dans une peinture classique, au sens technique du terme. C’est une révélation qui l’inspire et la pousse à peindre un portrait à la manière de Whistler’s Mother (Arrangement en gris et noir). Elle continue à étudier les peintures du Louvre, en particulier celles des maîtres hollandais, et obtient bientôt son diplôme d’arts appliqués de l’école Estienne. A 20 ans, par un concours de circonstances, elle rencontre Leonardo Di Caprio qui reconnaît son talent et l’encourage à devenir storyboardiste à Los Angeles, pour l’industrie du film. Elle y côtoie de grands réalisateurs pour qui elle dessine les storyboards. Parmi eux : Baz Luhrman pour Romeo et Juliette, Tom Ford pour A single Man, Liev Schreiber pour Everything is Illuminated, Julie Delpy pour Two days in New York .
Après une décennie à Los Angeles, elle s’installe à New-York pour se dédier à son activité de peintre. Elle rencontre la célèbre Deborah Willis qui l’aide à se faire un nom dans le monde de l’art New-Yorkais. Sa première exposition personnelle à Harlem, The Moon is my only luxury, est un grand succès. Ses toiles font aujourd’hui partie de la collection permanente du Studio Museum de Harlem, de Princeton University et du Museum of Fine Arts de Philadelphie.
Le New Yorker décrit « des portraits somptueux de femmes noires [qui] rétablissent l’effacement des femmes de couleur dans l’histoire de l’art au XIXe siècle ». En 2018, elle peint Laure (portrait d’une négresse), pour une exposition coorganisée par l’Université de Columbia à New York et le musée d’Orsay à Paris, intitulée Posing Modernity : The Black Model from Manet and Matisse to Today (Le modèle noir de Géricault à Matisse). Le tableau représenteLaure, le modèle de la femme de chambre noire dans Olympia, la célèbre toile de Manet de 1863. Son tableau Haven qui représente un couple noir à Weeksville, est présenté l’année suivante à la Gracie Mansion.