Steve Cuzor est né à Rennes en 1971. Deux passions l’animent très tôt : le dessin et le cheval – il va galoper pendant vingt ans ! La cloche à peine sonnée, il fuit l’école pour user ses culottes courtes au contact moelleux (!) d’une selle. À 13 ans, il est l’un des plus jeunes cavaliers à pratiquer la cascade équestre, et pas n’importe laquelle : la voltige cosaque !
Mais d’autres steppes l’appellent bientôt… En parcourant les pages du magazine ‘Round up’, il découvre l’univers des cow-boys. C’est au Montana Ranch, dans l’Eure, qu’il rencontre celui qui va devenir son meilleur ami et son second frère : Franck Perret. Alors que ce dernier tombe amoureux du reining (une discipline de l’équitation western), Steve ne rêve que d’une chose : devenir cow-boy de rodéo. Après avoir tâté des taureaux et des broncos européens, notamment dans les bases de l’armée américaine en Allemagne et en Sicile, c’est au Texas qu’il part poursuivre son rêve.
En parallèle, il passe le concours d’entrée des Arts appliqués de Paris, sachant au fond de lui que le rodéo ne durera qu’un temps. Il part rejoindre Franck à Gainesville (Texas), où celui-ci peaufine sa formation chez Scott Mc Cutcheon. Après de longues journées de travail (à dresser des chevaux américains), chacun à un bout de la ville, ils se retrouvent le soir dans l’arène de Mainsfield, où Steve pratique le bull riding (la monte de taureaux).
Le voyage va durer quatre ans avec quelques allers-retours – visa oblige, mais aussi pour faire acte de présence aux « Z’arts-za ». Entre deux rodéos, Steve reprend le pinceau et croque quelques portraits.
Il rentre en France et décide de s’attaquer à la bande dessinée en écrivant ses propres histoires. Ainsi naît « Blackjack » (Casterman), l’histoire d’un gamin des rues, à Brooklyn, dont la route croise celle d’Al Capone. Suit le tome 3 de la série « Quintett » (Dupuis), qu’il signe avec le scénariste Frank Giroud ; les deux auteurs reçoivent le prix Uderzo.
Paraît ensuite un album de 22 planches sur le légendaire bluesman Lead Belly (Nocturne), avec, au scénario, un autre Breton d’adoption, le romancier José-Louis Bocquet.
Steve enchaîne avec l’ambitieux projet « O’Boys »(Dargaud), en duo avec Philippe Thirault, puis avec Stéphan Colman. La série, inspirée de la littérature américaine, mélange des ambiances à la Mark Twain et des épisodes de la légende de Robert Johnson. Elle raconte la longue errance de deux personnages à travers l’Amérique rurale des années 1930. Le duo est formé par un petit blanc de 12 ans, qui recherche son frère aîné disparu, et un grand noir, qui a vendu son âme à Lucius Brown (blueseman légendaire) contre sa guitare. Les deux héros nous emmènent le long fleuve Mississippi, dans les trains de marchandises envahis par les « hobos » (vagabonds du rail) et dans les « juke joints » du delta (bars clandestins dans lesquels les blusemen les plus éminents ont fait leurs débuts).
En 2013, il sort, avec le scénariste Laurent-Frédéric Bollée, un épisode de « XIII Mystery » (Dargaud).
À la fin 2017 verra la parution aux éditions Dupuis de « Cinq branches de coton noir ».
Grand amoureux de musique bluegrass, Steve se détend parfois en jouant quelques notes sur son banjo à cinq cordes.