Après avoir fait un peu de tout dans les ateliers, il est chargé d’animer le journal de SPIROU en 1955 et en assurera, sans titre officiel, la rédaction en chef jusqu’en 1968. Son règne sera marqué par de multiples innovations, dont le mini-récit, d’innombrables numéros spéciaux et gadgets exceptionnels, la création de bien des séries devenues célèbres et l’afflux des meilleurs dessinateurs et scénaristes de Belgique, soudés en une joyeuse bande de copains.
Homme inventif et fantaisiste, toujours à l’affût du défi technique « impossible » à relever, il a écrit ou collaboré discrètement à certains scénarios pour les principaux dessinateurs de l’hebdomadaire : Eddy Paape (« Jean Valhardi »), René Hausman (« Saki »), Gérald Forton (« Alain Cardan »), Peyo (« Les Schtroumpfs » et « Benoît Brisefer »), Jidéhem (« Starter »), Roba (« La Ribambelle »), Berck (« Mulligan »), Will (« Isabelle », avec Macherot et Franquin), Frédéric Jannin (« Arnest Ringard », avec Franquin), Carine de Brabanter (« Les Puzzoletti »), etc.
Devenu indépendant, il travaille pour le journal de MICKEY (« Onkr » avec Ténas et « Les Zingari » pour Follet), l’hedomadaire hollandais PEP (« Alfred l’Orphelin » avec Bretécher, « Anna Tommy » pour Peter De Smet, « Llewelyn Flint » pour Peter Van Straaten) et le magazine SUPER-AS (« Colin Colas » avec Ryssack). Il collabore aux dessins animés des « Schtroumpfs » d’après Peyo et à ceux des « Tifous » avec leur créateur Franquin.
En 1977, il anime durant trente numéros LE TROMBONE ILLUSTRÉ, un supplément intérieur à SPIROU qui se veut un vrai journal drainant nombre de vedettes dans de courtes mais exceptionnelles productions.
Chanteur d’un groupe de dessinateurs musiciens, organisateur d’expositions et d’événements farfelus, encore collaborateur épisodique à SPIROU et aux productions du Studio Peyo, Yvan Delporte reste très actif malgré son âge devenu vénérable.