Très vite, il soumet tout à sa passion. À six mois du bac, il abandonne le lycée et profite des quelques semaines qui le séparent de l’examen pour dessiner intensivement ! Il ne sera pas bachelier, mais auteur de bande dessinée.
Ses premières planches paraissent dans le fanzine FALATOFF en 1973, puis dans la « Carte Blanche » de SPIROU. Pour vivre, il devient facteur auxiliaire : il faut se lever tôt, mais ça laisse du temps pour dessiner.
C’est dans PISTIL, magazine écologiste, qu’il débute comme professionnel avec des gags animaliers (« Marty et Titine ») et une série policière (« Janotus, agent spécial »).
Son association avec Makyo — un presque voisin — donne naissance à deux séries : le fantaisiste « Gully » et, dans un registre plus réaliste, « Jérôme K. Jérôme Bloche » en 1982. Serge Le Tendre se joint à eux pour conter les premières aventures de ce dernier.
Une fois l’univers de Jérôme bien en main, Dodier devient auteur complet d’une série dont le personnage ressemble de plus en plus à son père spirituel. Ils font chaque jour leur footing sur la même plage de Malo-les-Bains ! Dodier est un admirateur d’Humphrey Bogart et de Robert Mitchum, Jérôme exerce donc la profession de détective privé.
Engoncé dans un vieil imperméable, coiffé de l’indispensable feutre, il tente, tant que faire se peut, de résoudre des énigmes toujours passablement embrouillées. Circulant sur un solex, cet amateur de café au lait et de tartines beurrées souffre d’une distraction rare et n’offre que de lointains rapports avec ses illustres prédécesseurs.
Heureusement, Babette, sa fiancée, veille. Cette énergique jeune fille joue les anges gardiens auprès du lunaire Jérôme. À l’opposé des « Supermen » de l’investigation, Jérôme K. Jérôme Bloche pratique un humour tendre et n’aspire qu’à la tranquillité : le comble pour un privé.