C’est là que, réellement, on va lui apprendre à tenir un crayon et à remplir une feuille. En 1981, il rempile pour trois ans dans la section bande dessinée, dirigée à l’époque par Claude Renard. Au problème du dessin s’ajoute désormais celui, plus sérieux, du scénario.
À 23 ans, il sort de Saint-Luc bardé de diplômes et se met à la fois recherche d’un éditeur et d’inspiration. Il travaille successivement avec Gabrielle Borille, scénariste avec laquelle il réalise les dix premières planches d’une histoire qui n’aboutira pas, et avec Bob de Moor, au Studio Hergé.
Bob de Groot lui propose de travailler avec lui sur une série qui s’appellera « Des villes et des femmes » : ils aligneront deux albums pour Dargaud. Chez le même éditeur, Francq publie ensuite deux tomes de « Léo Tomasini » sur scénario de Francis Delvaux .
Sa rencontre avec Jean Van Hamme en 1988 va changer son destin. L’écrivain et scénariste lui propose d’illustrer les adaptations qu’il envisage de tirer d’une série de six romans avec lesquels il avait connu un succès d’estime au Mercure de France, en ses débuts.
« Largo Winch » constitue un cycle de thrillers modernes, souvent exotiques et toujours mêlés au milieu de la haute finance. Une oeuvre initialement très en avance sur son temps et assez médiocrement diffusée. Le dessin précis et efficace de Francq va la placer parmi les best-sellers absolus de la BD.
Lancé dans la collection « Repérages », le premier tome dépassera les 50 000 exemplaires vendus à sa mise en place, le dixième avoisinera les 500 000 ! En parallèle, les romans sont réédités sous diverses formes, tandis qu’une grande série télévisée de 39 épisodes est diffusée à travers le monde.
Philippe Francq et Jean Van Hamme se sont vus décerner le Sanglier 2007 du meilleur album adulte (un des Prix Uderzo) pour Les trois yeux des gardiens du Tao, le 15e album de leur série Largo Winch.