Spécialisé en presse écrite, il débute sa carrière chez FR3 et se passionne très tôt pour la bande dessinée, ce qui l’amènera dès 1978 à écrire des scénarios pour le Journal de Mickey et à publier ses dessins pour Pistil, Fripounet, L’Expansion, L’Étudiant ou encore Le Point.
De 1984 à 1986, il publie une série de gags intitulée « Les Pensionnaires » dans l’hebdomadaire SPIROU, puis collabore avec les Éditions Milan pour ses deux premiers albums : « Amazonia en 1987 » (récompensé par l’Alph’Art coup de coeur Angoulême 1988) et « Tumuc-Humac » en 1989. C’est à partir de ce moment-là qu’il s’initie au travail en atelier en collaborant notamment avec Frédéric Garcia, Régis Loisel, Claude Lacroix, Olivier Taduc et Thierry Robin.
Dessinateur, scénariste et coloriste, Pierre-Yves Gabrion évolue stylistiquement et publie en 1990, chez Vents d’Ouest, « Rebelle », le premier tome de sa série « L’Homme de Java ». La tétralogie — suivront « L’Australien », « Pirates » et « Mama King » — le consacrera en tant qu’auteur de bandes dessinées.
C’est à cette époque, également qu’il crée avec Thierry Robin l’atelier Brole à Angoulême, qui accueillera Mazan, Isabelle Dethan, Turf, Guilhem ou encore Éric Derian.
À partir de 1998, Pierre-Yves Gabrion multiplie les projets et les publications, avec Shekawati chez Vents d’ouest, « Les Rameaux de salicorne », Phil Koton « Des hauts et des bas » en 2000 ou la trilogie « Scott Zombi » de 2002 à 2004 chez Casterman, Kern « Mediapanel » en 2006 chez Soleil ou « Primal Zone » en 2009 chez Delcourt.
Parallèlement, après avoir participé à la création d’une société de dessins animés, il devient enseignant de story-board ainsi que formateur et directeur de stage sur les logiciels Photoshop et Flash à Angoulême. Il sera également chargé de cours au département Art de la faculté de Bordeaux, où il enseignera pendant quatre ans la narration graphique.
Par ailleurs, son goût et sa curiosité pour les nouvelles technologies l’encourage à expérimenter d’autres supports afin de développer d’autres formes de systèmes narratifs adaptés spécifiquement à une lecture sur écran, à l’instar de BD Nag, une application-magazine BD gratuite en format numérique créé en 2012 à destination des enfants.
Un intérêt qu’il continue de développer avec « Karma City », l’ambitieuse nouvelle série, entre polar dystopique et anticipation quantique, qu’il réalise pour les Éditions Dupuis, et qu’il a pensée, dès son origine, pour le numérique comme pour le papier.