L’année 1943 voit naître Juan Antonio Gimenez Lopez à Mendoza, au pied de la Cordillère des Andes. Attiré par le dessin depuis toujours, il commence très tôt à recopier des couvertures de livres de poche espagnols et de magazines américains. À l’époque, il ne dispose que de son matériel d’écolier: crayon, gomme, stylo-plume, quelques tubes de peinture à l’eau… mais il est déjà habité d’une immense passion.
Il a 16 ans quand il tente sa première expérience professionnelle comme dessinateur d’historieta (nom donné aux bandes dessinées en Amérique Latine). À cette époque, il a l’habitude de dessiner les séquences qui l’ont marqué au cinéma. Il les recrée ensuite en pâte à modeler. Sans le savoir, il apprend à découper et raconter une histoire. Sa facilité pour le dessin, sa constance et ses études en design industriel lui furent d’une grande utilité pour se faire un nom dans le monde de la BD.
Il travaille ensuite pour des agences de publicité, réalisant des story-boards pour des spots publicitaires. Il y apprend à synthétiser ses idées, à réaliser et à monter des séquences pour aboutir à une histoire.
À la fin des années 70, il quitte l’Argentine pour rejoindre l’Europe où il commence à dessiner pour des éditeurs italiens, espagnols et français. En 1979, il publie son premier ouvrage en couleur, l’Étoile Noire. Suivent Gangrène, La Mutante, Le Quatrième Pouvoir, Leo Roa, et d’autres encore. À l’époque, ses travaux s’orientent nettement vers le fantastique et la science-fiction.
L’accueil du public est mitigé mais la critique internationale l’honore de plusieurs récompenses : élu « Meilleur Dessinateur » par les lecteurs des revues espagnoles 1984 et Comix Internacional en 1983, 84, 85 et 90 ; « Gaudi » du meilleur dessinateur a la Feria Internacional del Comic de Barcelone en 1990 ; « Bulle d’Or » en France en 1994…
Ses travaux font aussi l’objet d’expositions, dont celle du Centre Georges Pompidou à Paris en 1997.
En 1992, Gimenez rencontre le scénariste Alexandro Jodorowsky dont il admire le travail depuis plusieurs années. Avec lui, il s’engage pour la première fois dans une série au long cours qui remporte un franc succès : La Caste des Méta-Barons.
Dans les années qui suivent, Gimenez reste aussi un illustrateur très demandé. Ainsi, il réalise des couvertures de roman, des pochettes de disques, des story-board pour le cinéma et même la conception graphique de jeux vidéo.
En outre, il poursuit Le Quatrième Pouvoir avec deux tomes supplémentaires (2004 et 2006) et un one-shot inspiré de l’univers des précédents L’île D-7 (2008).
Cette année, Juan Gimenez lance une nouvelle série fantastique complètement inédite au Lombard : Moi Dragon.