Robert Vellter est né à Paris le 9 février 1909 de parents d’origines lorainne qui aimaient l’Angleterre. Velter passa donc sa jeunesse dans la fière Albion. Il y devint un grand admirateur de Charles Dickens. David Coperfield sera son premier modèle d’adolescent. Il y repensera quand il créera Spirou.
De retour en France, Velter junior, en bon fils, accepta la décision paternelle: le jeune Robert ferait carrière sue les bateaux. C’est ainsi qu’il débute comme simple Steward sur le paquebot « Majestic ». Puis il connaîtra le « France », « L’Ile de France », « Le Lafayette »… Plus de trois cents traversées de l’Atlantique pendant lesquelles Rob-Vel observe minutieusement matelots, officiers, hommes d’affaires, célébrités… et petits grooms débrouillards aux service de tous les passagers. Ses temps libres étaient consacrés aux croquis et cricatures. C’était sa manière à lui d’exprimer ses sentations.
Les nombreuses croisières permettaient à Rob-Vel de rencontrer des artistes. En mars 1934, le jeune homme fait la connaissance du célèbre dessinateur Martin Branner.
Martin Michaël Branner, c’est Bicot (Winnie en Américain), un tout jeune garçon ingénieux dont les aventures passionnaient à cette époque tant de petits Français et Américains. C’est le coup de foudre entre les deux hommes. Martin Branner emmène Velter aux Etats-Unis et le choisit comme assistant.
Pendant deux ans, Rob-Vel, guidé par les précieux conseils de Branner, s’initie à la bande dessinée. Il suit des cours de « cartoons » et cherche un style propre. Après ce fructueux apprentissage, il est temps pour lui de rentrer en France.
En 1936 il devint secrétaire de rédaction au « journal de Toto » où on lui confie l’animation du perssonange central qui est déjà un petit mousse. C’est deux ans plus tard que Velter créera Spirou. Spirou donnera son nom le 21 avril 1938 au premier hebdomadaire belge de bandes dessinées. Rob-Vel y crayonna des quantités d’aventures qui connaitront immédiatement le succès. La bonne humeur de Spirou et la fantaisie de Spip, l’écureuil fidèle, vont séduire des milliers d’adolescents qui s’arracheront chaque semaine les seize pages grand format du journal y accueille des hôtes américains illustres; Dick Tracy, Tex le cow-boy etc…
Le personnage fétiche de l’hebdomadaire « Sirou » prend vie sous le crayon du dessinateur parisien Robert Velter, dit Rob-Vel, connu à cet époque pour animer le personnage Toto dans le journal français du même nom.
Steward sur le plus gros transatlantique dans les années 20, le « Majestic », j’ai plus tard navigué sur le « France », le « Lafayette » et le « Normandie ». Aussi quand M. Dupuis m’a demandé de créer un personnage en 1937, j’ai pensé tout de suite à ces petits grooms que j’avais crayonné à bord », se souvient Rob-Vel.
Spirou fut alors affublé d’un uniforme rouge qui était la couleur des vêtements de grooms à bord du paquebot « Ile-de-France ». Le 8 juin 1939, l’écureuil Spip, fidèle compagnon de Spirou, apparaît pour la première fois.
Les premières aventures du personnage Spirou sont fraiches et naîves. En 1940, Rob-Vel est fait prisonnier. C’est Joseph Gillain, dit Jijé, qui reprend le flambeau juqu’au 13 mars 1941. Libéré, Rob-Vel partage la création avec Jijé puis vend les droits de son personnage aux éditions Dupuis. Jijé reprend alors entièrement le héros à son compagnon et lui flanque un ami râleur, vantard et farfelu, Fantasio, qui s’affine avec le temps.
Le 2 septembre 1943, « Spirou » cesse de paraître sous la pression de la censure allemande. Le même mois, il réapparait déguisé en « petit album de 44 pages pour la jeunesse » sous le titre « L’espiègle au grand coeur »!