Walt Disney est sa référence absolue, alors qu’il ne sait pas encore que si Franquin, Morris, Peyo et Roba ont fait de la bande dessinée, c’est en pensant d’abord à l’oncle Walt. Son premier coup de foudre « franquinien » se situe à l’époque du ‘Trombone illustré’. L’envie de faire de la bande dessinée ne le quittera plus.
Ayant appris que Jean Roba, le créateur de « Boule et Bill », cherchait un collaborateur, il lui adresse sa candidature accompagnée de quelques-uns de ses dessins. À son grand étonnement (« À l’époque, je dessinais comme un réverbère… » dit-il), son travail est remarqué. Il rencontre alors Roba à Bruxelles. Le courant passe bien entre les deux hommes. « J’ai travaillé avec Jean entre 1986 et 1989, sur le lettrage et les décors; j’ai appris à être précis dans mon crayonné, à bien utiliser la plume et le pinceau pour avoir un trait dynamique et vivant, un trait ‘lancé’, comme disait Jean. »
Après trois années d’apprentissage intensif, Verron rêve de créer sa propre bande dessinée. Durant son séjour en Belgique, il rencontre l’éditeur Claude Lefrancq et devient, en 1991, le dessinateur de la mini-série (trois albums) d’aventures exotico-humoristiques « Le Maltais » (scénario Loup Durand). Pendant cette période, il dessine également quelques histoires courtes pour le journal ‘Spirou’. En 1994, il contacte le scénariste Yann. Deux ans plus tard, ils proposent au Lombard les aventures comico-délirantes d’Odilon Verjus – ce père missionnaire à qui le Vatican confie les tâches les plus délicates et les plus ingrates… La série compte aujourd’hui sept albums (entre 1996 et 2006), publiés dans la collection « Troisième degré » du Lombard.
Verron veille à se ménager de nouveaux territoires graphiques (pour l’essentiel avec son complice Cric). En 2000, il participe ainsi au collectif « Comix 2000 », de L’Association. En 2001 et 2002, il dessine des planches pour illustrer les chansons « La Vie en rose », dans un album consacré à Édith Piaf (Vents d’ouest), et « Jolie Môme », dans un album d’hommage à Léo Ferré (Vents d’ouest). En 2002, Verron réalise également un « goscinnyrama » pour « L’Album Goscinny » (Les Arènes). En 2003, il inaugure la collection « Petits délires » du Lombard en publiant « Au fil du zinc », un recueil de croquis, au crayon gras, de personnages pris sur le vif au bistrot ; l’ensemble est accompagné de textes de Cric.
L’aide que Verron a apportée à Roba pour le dessin des dernières planches de l’album « Les Quatre Saisons » (octobre 2001) convainc celui-ci de lui confier, sans restriction, le destin de ses héros Boule et Bill. « Quel cirque ! » (Dargaud), leur première histoire signée Verron, sort en 2003.
En 2005, il retrouve la collection « Petits délires » avec « Tête de gondole », un recueil de croquis, commentés par Cric, sur le thème des grandes surfaces.
Tout en publiant un album de « Boule et Bill » tous les deux ans (en 2009, pour les 50 ans de la série, il dessine un mini-récit, agrafé dans le journal ‘Spirou’, sur sa collaboration avec Roba), il se consacre désormais à des histoires plus personnelles. La série « Fugitifs sur Terra II » (Dargaud) marque une nouvelle étape dans sa carrière de dessinateur. Réalisé en étroite collaboration avec le scénariste Cric –auquel il propose de nombreuses idées – et avec Anne-Marie Ducasse, la coloriste, « Fugitifs » lui permet de créer une véritable série tout public et de renouer avec sa vision d’une bande dessinée intemporelle, capable d’enchanter petits et grands…