Une seule fois dans toute l’histoire de l’univers, n’importe quel point de la Terre peut saisir sa chance et devenir le centre du monde. Un beau jour, le sort choisit une métropole écrasant deux enfants qui s’aiment ; elle préfèrera demain le café- bar Al-Wasat, à mi-chemin entre par là et nulle part — en plein Sahara, en tout cas, et loin des villes qui défont ce que lie l’existence. La vie, on la prend comme elle veut au bar du vieux Français. Les routiers, ces modernes caravaniers à moteur, y font halte pour écouter l’ancêtre raconter Roméo et Juliette, sans les Montaigu et les Capulet. Une histoire d’amour mâtinée de “Sans Famille”, en quelque sorte. Et doublé d’un road movie : Roméo/Célestin descend la route qui mène du cœur de l’Afrique à Tanger ; Juliette/Leïla quitte la zone de la misère européenne à la recherche de ce qui a failli être son passé nord-africain. Inutile de préciser que ces deux-là, ce n’est pas les familles qui les sépareront : la vie s’en chargera, comme une grande. Ah ! la vie…