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19/08/2022
17+
Comment a-t-on pu continuer à croire en un dieu après une telle boucherie ? Quelle est la place de l’artiste face à pareille absurdité ? Pour mieux comprendre, il faut descendre dans les tranchées. L’odeur. C’est l’odeur qui frappe en premier lieu. L’odeur des cadavres en putréfaction. Français, Allemands, abandonnés à leur sort dans un no man’s land où ne poussaient plus que des barbelés. Très vite, on se lie d’amitié avec les soldats de la 17e compagnie d’infanterie. On partage leur infâme tambouille. Leurs ultimes illusions… et leurs puces aussi ! Comme eux, on fait le serment qu’une fois que tout cela serait terminé, on ira passer un peu de bon temps aux « Folies Bergère », à Paris. Comme eux, quand le pilonnage allemand redouble, on se blottit au creux de la terre, comme un enfant dans les jupes de sa mère. Comme eux, on maudit les hommes et leurs dieux. Comme eux, on devient fou.
