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210 * 282
20/05/2022
C’est à 20 ans que Max a quitté sa Marseille natale pour rejoindre le Groenland. Max a
la soixantaine aujourd’hui, et il aura passé sa vie dans le village de Tiniteqilaaq.
Au début le choc est rude, et pas seulement dû à l’amplitude thermique : la beauté des
paysages, l’humanité des gens, sont à la hauteur de la rudesse et de l’âpreté des
conditions de vie. En dehors du village, c’est un monde sauvage, hostile, où les
comportements et réflexes occidentaux habituels sont non seulement inappropriés,
mais constituent potentiellement une menace mortelle. Max est aussi le témoin de la
progressive absorption de la culture inuit dans les modes de vie occidentaux importés
du Danemark. Le traineau à chiens traditionnel est de plus en plus délaissé au profit de
la motoneige… Tout au long de sa vie là-bas, Max va s’adapter au mode de vie des
Inuits, apprenant le métier de chasseur traditionnel, épousant une Inuit et élevant
deux enfants, puis devenant représentant de l’ordre et instituteur, et tentant de rendre
une partie de ce qu’il a appris en faisant construire à ses élèves un Kayak traditionnel,
dont le mode de fabrication n’est plus connu que de quelques anciens…
Derrière le portrait que Simon Hureau fait de Max et de son histoire, se dessine en
parallèle celui d’un mode de vie en train de disparaître, confronté à la fois à la pression
de la modernité et aux difficultés inhérentes à la vie au Groenland. Après les
printanières ambiances de L’Oasis, Simon Hureau décline toutes les nuances de la
glace dans cette biographie mâtinée d’aventure qui bénéficie de ses aquarelles
magnifiques.